« S'étonnera-ton encore que le fil de la confiance se soit rompu ? »
En un seul jour de la semaine qui s'achève, l'on aura appris tout à la fois les aveux de Cesare Battisti et le blanchiment de Donald Trump.
L'accusation de collusion de l'équipe de campagne de Donald Trump avec les Russes, comme on le sait, vient de faire long feu. L'enquête menée à la demande de la majorité démocrate du Congrès a déclaré l'accusation infondée ... Airs de victoire du côté de chez Trump. Confusion chez les démocrates.
Battisti a avoué avoir menti sur les crimes qu'il a bel et bien commis et qu'il a niés avec la dernière énergie pendant près de 40 ans. Le monde officiel avait épousé sa thèse et sa cause. Selon son penchant habituel. Tout ce que la gauche avait de forts esprits et de belles âmes l'a soutenu si l'on peut dire perinde ac cadaver. De BHL - sur tous les fronts - â Guy Bedos. Le président Hollande l'avait visité dans sa prison. Battisti était une intouchable victime. En avouant ses crimes, comme l'écrit Gérard Leclerc*, il « a porté un coup terrible » au clan innombrable de ses soutiens. Mais qu'en a à faire Battisti ?
Sur Trump, avant et après élection, l'on a tout dit, tout prédit, tout parié, tout hasardé. A chaque étape de sa course à la présidence, à chaque stade de l'exercice de son mandat, l'on a misé sur son échec. Auto-intoxication ? Formatage de l'opinion ? L'un et l'autre, bien-sûr.
Trump n'a pas commis de crime hormis celui de n'être pas politiquement correct. Ce péché ne lui sera pas remis.
Battisti a avoué ses crimes et ses soutiens n'en éprouveront ni honte ni regrets. Ils courront les conférences, les salons parisiens, les restaurants à conciliabules, les plateaux télé, ils y péroreront, comme si de rien n'était. Ils y dénigreront Trump et Poutine avec l'autorité qui leur échoit du fait de leur haute valeur morale.
S'étonnera-ton encore que le fil de la confiance se soit rompu, sans-doute pour longtemps, entre les Français et ceux qui les dirigent, les représentent, les informent ou ceux qui, le cas échéant, auraient à les juger ? Il faudrait un sacré changement, des hommes d'une trempe toute différente, et des institutions d’une autre nature, pour que ce fil de la confiance soit renoué. ■ Gérard POL - lafautearousseau
* Gérard Leclerc, Les aveux de Cesare Battisti
http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/03/29/trump-et-battisti-meme-combat-6139611.html