Beaucoup de Français en ont assez de payer une redevance audiovisuelle soit pour des programmes TV ou radio sans aucun intérêt, soit pour financer la propagande politique de l’Etat. Chacun est libre de se divertir et de s’informer où il veut.
La proposition de Gérald Darmanin va donc dans le bon sens sauf s’il envisage de compenser cette perte par un nouvel impôt ou une augmentation ailleurs :
Encore un ballon d’essai lancé par un membre du gouvernement pour alléger la fiscalité à la suite de la crise des « gilets jaunes » : le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a proposé, vendredi 29 mars, de supprimer la contribution à l’audiovisuel public (CAP), plus connue sous le nom de redevance (…)
Contrairement aux impôts ou taxes, dont le montant est utilisé librement par l’Etat ou les collectivités, la contribution à l’audiovisuel public est affectée pour un seul usage : le financement de la radio, depuis 1933, puis de la télévision depuis 1949. C’est la source principale de revenus de France Télévisions (88 %) et de Radio France (près de 100 %), mais aussi indirectement des producteurs audiovisuels qui travaillent pour les chaînes publiques et d’une partie du cinéma français (…)
Si la redevance était supprimée, Gérald Darmanin n’a pas précisé par quel biais ces montants seraient compensés, ce qui inquiète vivement les syndicats et organisations professionnelles du secteur. Le ministre de la culture, Franck Riester, a d’ailleurs rappelé dimanche sur France 3 que l’audiovisuel public était un enjeu important et qu’il fallait « un financement qui soit à la hauteur des besoins, qui soit pérenne et qui garantisse l’indépendance de l’audiovisuel public vis-à-vis du pouvoir politique » (…)
Alors, si le financement ne se fait pas par la publicité, pourquoi ne pas se passer du service audiovisuel public ? Éléments de réponse avec Francis Balle (Atlantico) :
Un système dans lequel on utiliserait l’argent public non plus pour financer des chaînes de télévisions publiques mais plutôt des programmes pourrait être intéressant (…) Nous allons donc de plus en plus devoir nous interroger sur la possibilité de réserver l’argent public à des programmes qui répondent véritablement à des missions de service public. C’est-à-dire que nous allons devoir définir exactement le périmètre et le contenu de programmes qui répondent à une logique qui n’est pas celle du marché, à une logique où les annonceurs ne sont pas les commanditaires (…)
L’idée de construire une BBC à la française n’est pas nouvelle et est incontestablement heureuse puisqu’elle répond à la mise-en-commun de certains moyens qui sont ceux du secteur public afin de proposer des programmes qui correspondent mieux aux exigences et aux attentes du public.
Voici également un exemple d’argumentation pour privatiser l’audiovisuelle public, davantage axé sur la gabegie actuelle. c’est d’ailleurs amusant de constater que les autoroutes ont été privatisée, qu’Aéroport De Paris va sans doute l’être mais que personne ne pense à se débarrasser de cette audiovisuelle si coûteuse :
“(…) la gestion de France Télévisions a été relativement inefficace dans les années récentes, puisque les charges de personnel représentaient 34,12% du chiffre d’affaires en 2014, contre 18,76% pour M6, 21,1% pour TF1 et 24,17% pour la BBC.
Avec des pertes d’exploitation d’environ 30 M€ sur 2015, malgré un résultat net positif d’environ 200 K€, France Télévisions, dont le statut est celui d’une société d’anonyme au conseil d’administration public, ainsi que les contribuables français, pourraient amplement bénéficier d’une privatisation de la propriété et de la gestion. Il s’agit d’un groupe médiatique.
À l’heure de la concurrence des chaînes, de la multiplication des offres médiatiques concurrentielles, la gestion et la propriété publique d’un groupe de télévision n’a plus de sens.
Selon le rapport de la Cour des comptes cité plus haut, l’EBE du secteur de l’audiovisuel public a d’ailleurs chuté de 25% entre 2010 et 2015, tandis que les résultats combinés des entreprises sont négatifs dans leur globalité depuis 2013.
Il est urgent de prendre en compte la réalité de la transformation des habitudes de consommation des Français et d’accepter le passage d’une société fondée sur l’existence de chaînes de télévision publiques et nationalisées à une société où existe une pluralité d’offre de chaînes concurrentes.