Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Absurdité du régime universel

6a00d8341c715453ef0240a4d2570e200b-320wi.jpgDeux journées de grèves et manifestations sectorielles ont sérieusement mis en cause la furie réformante du pouvoir exécutif.

Impactant de façons d'ailleurs fort diverses le reste des activités du pays, la protestation aura mobilisé

  • ce 13 septembre l'ensemble de la RATP, relevant d'un régime "spécial" c'est-à-dire subventionné,
  • et ce 16 septembre dans toute une série de métiers, eux-mêmes astreints à des régimes dits "autonomes", c'est-à-dire corporatistes, relativement excédentaires et subventionneurs.

On devrait, on pourrait espérer après ces deux jours que l'opinion publique, voire les radioteurs, spiqueurs et autres transcripteurs des dépêches d'agence, qui ne connaissent en général rien au sujet, en découvre au moins certaines facettes.

De la gêne ainsi occasionnée pour les usagers, aggravée en Île de France par un arrêt de travail sur certaines lignes, répercutée par des centaines de kilomètres de bouchons pour les automobilistes ce vendredi noir, il peut donc sortir un bien pour la conscience sociale, tout en alourdissant le recul du prestige gouvernemental.

Dans une tribune libre publiée par Le Monde, Bruno Blanquer soulignait déjà en août combien l'irritation grandissait dans les professions libérales, c'est-à-dire pour les couches supposées favorables aux réformes, telles que vaguement esquissées en 2017 dans le cadre de cette lamentable campagne présidentielle. À cette époque on ne pouvait pas deviner que le pilotage consensuel d'une réforme aussi décisive serait confié à une nullité chiraquienne aussi notoire. "Le rapport Delevoye sur les retraites, allait-on en effet bientôt apprendre, ne prend pas en considération les particularités de la profession d’avocat"[1].

L'auteur de cet implacable réquisitoire se présente lui-même comme avocat au barreau de Narbonne, comme ancien bâtonnier et vice-président de la Conférence des bâtonniers de France et d’outre-mer. Au-delà du texte lui-même, chacun des détails de cette carte de visite compte et devrait nous faire comprendre combien chaque situation professionnelle, chaque cas individuel, chaque enracinement local, relève d'un traitement particulier.

Rappelons également, au besoin, combien c'est une opération de bonneteau qui s'est déroulée depuis deux ans. Au soir des deux élections, celle d'un chef de l'État gagné dans une pochette-surprise et celle d'une majorité législative fabriquée dans la foulée elle consiste, depuis plusieurs mois à imposer des projets socialistes sur la base de réformes promises pour libérales.

Plus ces protestations se développeront, plus la cacophonie qui en résultera se révélera salutaire.

On redécouvrira enfin que ce qu'on appelle la retraite se définit d'abord comme une question d'épargne, individuelle et familiale, que les systèmes de pensions corporatives ou sociales ne doivent, et ne peuvent, s'y substituer que d'une manière subsidiaire, certainement pas collectiviste. Comprendre cela supposerait, certes, que la destruction mentale imposée aux Français, population de pointe dans ce que Salvador Dali appelait à juste titre une "entreprise de crétinisation universelle", prenne fin.

Travaillons-y chers amis lecteurs.

JG Malliarakis

Apostilles

[1] Cf. sur le site du Monde, en ligne le 9 août

https://www.insolent.fr/2019/09/absurdite-du-regime-universel.html

Les commentaires sont fermés.