Ils sont venus de vingt départements à l’appel de la FNSEA et du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) ; des centaines d’agriculteurs montés sur leurs tracteurs, en provenance du Grand Est, de Normandie, des Hauts-de-France, Val-de-Loire, Bourgogne Franche-Comté et, bien sûr, Île-de-France.
Ceux-là ont roulé de nuit sur leurs engins pour être à l’aube dans Paris.
À 9 heures, ce mercredi matin, ils étaient au Stade de France, convergeant vers l’avenue Foch. D’autres rassemblements sont prévus en région, notamment à Lyon.
Si les agriculteurs ont choisi ce 27 novembre, c’est pour ne pas se retrouver mêlés au grand jour qui se rêve en Grand Soir, le 5 décembre prochain.
Pas question, pour eux, d’entrer dans cette danse-là.
La réforme des retraites et des régimes spéciaux, en vérité, ils aimeraient bien qu’elle les concerne, mais ils en sont loin.
« Nous n’avons rien à voir avec les casseurs, les Black Blocs, et nous touchons des retraites de 800 euros en moyenne. Pas question de défiler avec des gens qui ont trois fois ça ! », dit l’un d’eux au Point. « Nous sommes écrasés de charges, sommés d’appliquer des normes de plus en plus drastiques qu’on n’impose pas à nos concurrents, et traités d’empoisonneurs par l’opinion. Comment voulez-vous ne pas craquer ? »
Tous en ont ras le bol de l’« agri-bashing », comme on dit en franglais d’aujourd’hui, qui menace bien plus les exploitations et les vies des agriculteurs que leurs productions ne menacent celles des consommateurs.
Nous vivons dans une société folle, déchirée par une schizophrénie entretenue à dessein par les médias et relayée par les réseaux sociaux, pourvoyeurs de délires qui conduisent à une violence que, désormais, personne ne contient plus.
En deux jours, le week-end dernier, quatre fermes ont été incendiées dans la Drôme.
Bilan : 23 génisses tuées dans l’une, les porcs sauvés in extremis dans une autre. La veille, ce sont 4.000 poussins qui ont péri dans l’incendie d’un poulailler récemment installé à Châlons-en-Champagne.
En mai dernier, dans l’Eure, plus de 1.400 dindes sont mortes asphyxiées ou piétinées dans une opération qui visait à les « libérer ».
Partout, au nom du « bien-être animal », des fanatiques s’autorisent à envahir les exploitations agricoles, dégrader les biens : 50 « intrusions malveillantes » ont été recensées depuis l’été, avec parfois des conséquences dramatiques.
Paradoxe : les éleveurs ne portent pas plainte.
Pourquoi ? Parce que les jugements les en dissuadent.
Ainsi, comme le rappelle L’Opinion, « La mésaventure d’un éleveur de porcs des Côtes-d’Armor a récemment révolté ses confrères. Victime d’une intrusion le 22 mai de la part l’association de défense animale DxE, accompagnée du député insoumis Bastien Lachaud, il a porté plainte pour violation du droit de la propriété et violation de domicile. Contre toute attente, c’est lui qui a été condamné à verser 3.000 euros de frais de justice à l’association. »
À rapprocher du jugement rendu, la semaine passée, contre un éleveur du Cantal, condamné à verser 8.000 euros à ses voisins qui n’aimaient pas l’odeur des vaches…
Mensonges, désinformation, confusion, ignorance, simplisme…
Tous les maux du jour se conjuguent sur leurs têtes.
Un éleveur des Yvelines s’indignait ainsi, le mois dernier, expliquant au Point qu’il avait voulu se convertir à l’élevage en plein air : « J’ai trouvé le bon modèle, déposé le permis, obtenu l’autorisation des services vétérinaires, mais le maire a dit non. […] les riverains refusent. En région parisienne, ils veulent des œufs bio, mais surtout pas produits à côté de chez eux… » « Les Parisiens mangent 1,3 million d’œufs par jour. Par jour ! Et ils voudraient des fermes de 80 poules, où on ramasse les œufs avec un panier ? Ces gens-là sont fous… »
Dans le Finistère, trois dossiers de jeunes agriculteurs qui souhaitent s’installer en bio sont bloqués par des riverains qui ne veulent pas de l’élevage en plein air : « Ça pue… »
À 9 heures, ce mercredi matin, ils étaient au Stade de France, convergeant vers l’avenue Foch. D’autres rassemblements sont prévus en région, notamment à Lyon.
Si les agriculteurs ont choisi ce 27 novembre, c’est pour ne pas se retrouver mêlés au grand jour qui se rêve en Grand Soir, le 5 décembre prochain.
Pas question, pour eux, d’entrer dans cette danse-là.
La réforme des retraites et des régimes spéciaux, en vérité, ils aimeraient bien qu’elle les concerne, mais ils en sont loin.
« Nous n’avons rien à voir avec les casseurs, les Black Blocs, et nous touchons des retraites de 800 euros en moyenne. Pas question de défiler avec des gens qui ont trois fois ça ! », dit l’un d’eux au Point. « Nous sommes écrasés de charges, sommés d’appliquer des normes de plus en plus drastiques qu’on n’impose pas à nos concurrents, et traités d’empoisonneurs par l’opinion. Comment voulez-vous ne pas craquer ? »
Tous en ont ras le bol de l’« agri-bashing », comme on dit en franglais d’aujourd’hui, qui menace bien plus les exploitations et les vies des agriculteurs que leurs productions ne menacent celles des consommateurs.
Nous vivons dans une société folle, déchirée par une schizophrénie entretenue à dessein par les médias et relayée par les réseaux sociaux, pourvoyeurs de délires qui conduisent à une violence que, désormais, personne ne contient plus.
En deux jours, le week-end dernier, quatre fermes ont été incendiées dans la Drôme.
Bilan : 23 génisses tuées dans l’une, les porcs sauvés in extremis dans une autre. La veille, ce sont 4.000 poussins qui ont péri dans l’incendie d’un poulailler récemment installé à Châlons-en-Champagne.
En mai dernier, dans l’Eure, plus de 1.400 dindes sont mortes asphyxiées ou piétinées dans une opération qui visait à les « libérer ».
Partout, au nom du « bien-être animal », des fanatiques s’autorisent à envahir les exploitations agricoles, dégrader les biens : 50 « intrusions malveillantes » ont été recensées depuis l’été, avec parfois des conséquences dramatiques.
Paradoxe : les éleveurs ne portent pas plainte.
Pourquoi ? Parce que les jugements les en dissuadent.
Ainsi, comme le rappelle L’Opinion, « La mésaventure d’un éleveur de porcs des Côtes-d’Armor a récemment révolté ses confrères. Victime d’une intrusion le 22 mai de la part l’association de défense animale DxE, accompagnée du député insoumis Bastien Lachaud, il a porté plainte pour violation du droit de la propriété et violation de domicile. Contre toute attente, c’est lui qui a été condamné à verser 3.000 euros de frais de justice à l’association. »
À rapprocher du jugement rendu, la semaine passée, contre un éleveur du Cantal, condamné à verser 8.000 euros à ses voisins qui n’aimaient pas l’odeur des vaches…
Mensonges, désinformation, confusion, ignorance, simplisme…
Tous les maux du jour se conjuguent sur leurs têtes.
Un éleveur des Yvelines s’indignait ainsi, le mois dernier, expliquant au Point qu’il avait voulu se convertir à l’élevage en plein air : « J’ai trouvé le bon modèle, déposé le permis, obtenu l’autorisation des services vétérinaires, mais le maire a dit non. […] les riverains refusent. En région parisienne, ils veulent des œufs bio, mais surtout pas produits à côté de chez eux… » « Les Parisiens mangent 1,3 million d’œufs par jour. Par jour ! Et ils voudraient des fermes de 80 poules, où on ramasse les œufs avec un panier ? Ces gens-là sont fous… »
Dans le Finistère, trois dossiers de jeunes agriculteurs qui souhaitent s’installer en bio sont bloqués par des riverains qui ne veulent pas de l’élevage en plein air : « Ça pue… »
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