En ce 2 janvier, premier jour ouvrable de la nouvelle année, et 29e jour de grève, se dissipent à peine les flonflons de la fête. Celle-ci s'est traduite par 400 interpellations, des centaines d'incendies volontaires et les embarras digestifs habituels. Les Français ordinaires vont reprendre leurs galères respectives. Et beaucoup de nos concitoyens et cocontribuables se posent sûrement la question : comment donc en est-on arrivé là ?
D'un côté, l'immense majorité de ce pauvre peuple se rendra au travail dans des conditions de transports épouvantables.
Les autres, moins de 1 % de la population active, demeurent dans le conflit, sans aucune issue prévisible.
Pendant ce temps une perte irrémédiable affecte quelque 30 % du commerce d'Île de France, les recettes touristiques et une bonne part de l'activité économique du pays.
Le Monde peut donc résumer ainsi, sans forcer le trait, la situation : "Macron reste inflexible, aucune issue ne se profile".
Épatant, pour les Français qui travaillent et payent leurs impôts, n'est-ce pas ? Ah ! Comme nous voilà bien gouvernés, depuis 3 ans, par le disciple inconnu de l'exécrable grande âme de Paul Ricœur, ramassé par Hollande dans les poubelles de Jacques Attali.
Dès maintenant, après celui de Juppé en 1995, un nouveau record de paralysie du pays est battu, qui remontait à 33 ans.
L'ancien monde dont la campagne de 2017 nous promettait le remplacement, revient ainsi en force.
La perspective qui semble se dégager désormais conduit vers deux dates. Leurespacement devrait, à lui seul, scandaliser tout observateur honnête. Les négociations officielles ne reprendront que 7 janvier et le texte du projet, autour duquel s'agite depuis des semaines, aussi bien la communication gouvernementale que la protestation syndicale, ne sera précisément connu que le 22 janvier. Toutes ces dates doivent être rapprochées de celle du début de la mobilisation cégétiste et intersyndicale ayant débuté le 5 décembre
Au 31 décembre, il est vrai, un dérisoire petit message jetable de 18 minutes nous a été délivré. Il prétendait nous exhorter, sans guère de talent théâtral hélas, à plus d'optimisme et à plus de docilité. J'ignore combien de Français en ont goûté la forme ou le fond. Télévisé le 31 décembre, préparé dans le confort de la résidence présidentielle de Brégançon, il n'apporte [presque] rien de nouveau : pour une fois on pourrait [presque] s'accorder avec les deux bouts protestataires de l'omelette, la CGT et le rassemblement national. La nuance du jour tient à l'affirmation bien improbable d'une inflexibilité jupitérienne assortie d'un défaussement sur le gouvernement.
Décidément la règle du jeu de la constitution gaullienne se confirme : il faut que le Premier ministre, chef purement théorique de sa coûteuse cohorte de ministres, de sous-ministres et de fringants conseilleurs, doit à la fois durer et endurer.
Quant à l'inflexibilité, tout le monde a compris combien variable se révèle son exercice. Tous ceux qui protestent, s'entendent bercer de la vague promesse d'aménagements particuliers et de spécificités sectorielles, ceci en pure perte.
Comme dans toutes les situations dommageables, un soupçon monte désormais, de moins en moins lentement : et si tout cela résultat d'un complot se demandait Mediapart. Dès le 9 décembre, le site gauchiste affirmait que"BlackRock souffle ses conseils pour la capitalisation à l’oreille du pouvoir". Et de publier la photo de Macron s'entretenant avec ce gestionnaire de fonds de pension. Depuis on entend cette ritournelle sous des formes diverses dans les interventions des porte-parole de la CGT, de FO, du PCF et autres nuisances. Ce 1er janvierLe Monde reprend à son tour l'accusation, à sa manière habituelle, en se donnant l'air de la démentir mais tout en insinuant sa pertinence et en relevant "qu'en plein conflit sur les retraites, la distinction du patron français de BlackRock passe mal".
Disons le clairement : si le gouvernement, et la chambre d'enregistrement que nous appelons encore Assemblée nationale, envisageait, vraiment, c'est-à-dire franchement, de réhabiliter l'épargne personnelle et professionnelle et le libre choix, et pas seulement les formules de capitalisation institutionnelle et contrainte, cela se saurait sans doute. Cela se verrait. Cela constituerait une bonne nouvelle pour les jeunes générations et pour les familles françaises.
Nous devons demeurer hélas sceptiques quant à une telle intervention subreptice du Père Noël.
Nos vœux citoyens pour l'année qui vient ne sauraient seulement encourager que la reprise de nos destins par nous-mêmes.
JG Malliarakis
À lire en relation avec cet article : Le livre de René de La Tour du Pin
"Vers un Ordre social chrétien" que l'on peut commander sur la page catalogue du site de l'éditeur.