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Cinq ans de silence : De la France Charlie à la France charia

De la France Charlie à la France charia.jpegCinq ans après l’attentat contre Charlie Hebdo, les tueries au nom de l’islam continuent, comme à Villejuif, le 3 janvier et à Metz le surlendemain.  Entre lâcheté et compromission, nos élites reculent toujours plus devant l’islamisme.

Morne commémoration. Le cœur n'y est pas, les slogans habituels non plus. Il y a cinq ans, la France entière (ou presque) était Charlie. Elle est de plus en plus Charia.

À coups de morts, d'anathèmes, de censure et d'autocensure, les assassins de Charlie Hebdo ont gagné. Entre « les coupeurs de têtes et les coupeurs de langue », (Alexandre Del Valle), le délit de blasphème s'étend non seulement à l'islam, que plus personne - à commencer par Charlie, et on les comprend - n'ose encore caricaturer, mais même à l'islamisme, que nos supposées élites s'ingénient à cacher sous le tapis.

La brutalité méthodique de l'attentat contre Charlie, c'est du passé. Chérif et Saïd Kouachi, Kalachnikov à la main, tuant 11 personnes, dont huit membres de la rédaction, ou Amedy Coulibaly s'en prenant à l'hyper casher étaient presque rassurants dans la quasi-unanimité qu'ils suscitaient contre eux. C'étaient de « vrais » terroristes, avec des réseaux et une affiliation à Al-Qaida. Il y eut les attentats du 13 novembre 2015 autour du Bataclan, et - dans une moindre mesure -celui du 14 juillet à Nice pour s'inscrire dans cette lignée, mais dorénavant, les frères Kouachi ne font plus rêver les bourreaux.

Ce serait plutôt Mohamed Merah, le modèle des djihadistes qui ensanglantent nos rues le périple meurtrier de l’islamoracaille, délinquant trouvant raison de vivre et de mourir dans la guerre sainte au couteau contre des mécréants pris au hasard. Il est inquiétant parce qu'imprévisible, si répandu, membre - forcément victime - de la « diversité » et de ses avatars.

Bas un attentat, un « délire mystique » !

Ce fut encore le cas le 3 janvier dernier, lorsque Nathan C. converti en 2017 âgé de 22 ans s'est attaqué à des passants à Villejuif. En tentant de protéger sa femme, qui sera néanmoins blessée, Janusz Michalski tombe sous la lame du djihadiste, qui blessera encore une passante avant d'être tué par la police. Pourtant, avec un lâche soulagement, la presse a d'abord titré que « la piste privilégiée par les enquêteurs était celle d'un individu déséquilibré, sans mobile terroriste ». Circulez, il n'y a rien à voir, comme avec Mickaël Harpon, le « radicalisé » qui a tué quatre collègues de la Préfecture de Police de Paris le 3 octobre dernier, et dont on a appris un mois plus tard que le geste devait probablement être considéré comme la conséquence d'un « délire mystique et suicidaire ». Une analyse psychiatrique post-mortem, voilà une percée majeure de la science ! De fait, l'excuse psychiatrique du « déséquilibré » - jusqu'au « camion fou » de Nice - a succédé au pas assez rassurant « loup solitaire » invoqué du temps de Merah. On recense officiellement 250 victimes du terrorisme islamique mais on ne tient pas compte de nombre de ces attaques au couteau, hâtivement rangées dans la catégorie « déséquilibré ». Il faudrait monter à 300.

Que Nathan C. fût vêtu d'une djellaba, qu'il portât la barbe islamique ne devait bien sûr éveiller aucun soupçon, pas plus que le couteau, modus operandi favori des adeptes de Daech ou le cri de « Allah Akbar » qui ponctuait ses assassinats. Certes, l'homme souffrait de troubles psychiatriques depuis l'âge de cinq ans, pour lesquels il était suivi, mais cela n'enlève rien à sa radicalisation, attestée notamment par les ouvrages salafistes qu'il transportait avec lui. De plus, dans son cas, la préméditation est clairement établie, ce que prouve sa lettre testamentaire et son appartement, nettoyé et vidé comme s'il savait qu'il n'allait pas y revenir.

Couteau, coran... et « déséquilibre »

Que ce « déséquilibré » fût capable de discernement au point de reconnaître un possible coreligionnaire, lui demandant de réciter une prière musulmane avant de l'épargner, a sans doute été l'élément qui a convaincu le parquet antiterroriste (PAT) de finalement se saisir de l'affaire. Un comportement qui rappelle celui du terroriste au couteau de Villeurbanne (cf M&V 975), le 31 août dernier ou celui du « déséquilibré » qui avait poignardé deux personnes à Marseille, le 19 février 2019. Et pourtant aucun des deux n'a eu droit au PAT : il semblerait que des déséquilibrés ne puissent pas être des terroristes dans la nomenclature bornée de nos statisticiens.

Les tenants de la thèse du déséquilibrisme qui excuse tout devraient nous expliquer en quoi ces troubles sont contagieux, puisque l'épouse de Nathan C, présentée comme « fragile psychologiquement », a été interpellée mardi 7 janvier, car elle voulait se donner la mort en allant attaquer des policiers au couteau.

Autre déséquilibré, deux jours plus tard à Metz ce 5 janvier, Jamal, un individu d'une trentaine d'années, menace des policiers de son couteau, au cri habituel. Des tirs dans les jambes auront raison de ses velléités. Fiché S. pour radicalisation islamiste, c'est pourtant sur sa « fragilité psychologique » qu'insistent une fois de plus les médias. Quant à la femme en niqab (voile intégral, interdit depuis la loi de 2011 ), que la police interpelle gare d'Austerlitz, le 6 janvier, alors qu'elle déambulait en parlant seule, couteau et coran à portée de main, le diagnostic est réservé. Il faut dire qu'elle n'a fait aucune victime.

Si l'année commence fort en termes d'attaques au couteau, c'est peut-être que l'État islamique a diffusé le premier janvier une nouvelle vidéo en français montrant comment attaquer les « mécréants » en France avec une « simple lame ». Un message martelé depuis des années, qui correspond à la stratégie de Daech de « la mort par 1 000 entailles » multiplier les attaques aveugles, les attentats low-cost (voir "La France poignardée au cœur !" M&V 959), pour épuiser les forces de sécurité, incapables de courir derrière chaque « déséquilibré ». C'est le modus operandi inspiré par « L'appel à la résistance islamique mondiale », un ouvrage publié sur Internet en 2004 par Abou Mussab Al-Souri, djihadiste appartenant à Al-Qaida. 35 % des auteurs d'attaques terroristes souffrent en réalité de troubles mentaux d'après des chiffres donnés par Europol dès 2015. Mais que les auteurs de ces attentats soient parfaitement sains d'esprit ou qu'ils fassent partie des fous utiles de Daech, cela ne change rien à l'affaire. Qu'ils soient - comme les décrit le Dr Sabine Riss, psychologue pénitentiaire - des drogués à la violence des vidéos de décapitation de Daech, ne connaissant du coran que les versets qui appellent à la mort des infidèles, lesquels comblent leur vide existentiel par une promesse de paradis fantasmé, cela ne permet que de saisir leurs motivations individuelles puisant toujours aux mêmes sources, mais cela n'empêche pas qu'il y a un plan d'ensemble auxquels les « fous utiles » participent autant que leurs camarades sains d'esprit.

Campagne terroriste ou guerre civile ?

Un plan soigneusement nié ou ignoré par nos élites policières, judiciaires ou médiatiques. Son but, hormis l'épuisement de la police ? Susciter la haine des « kouffars », les pousser à s'en prendre aux musulmans, afin que ces derniers se radicalisent en retour à grands coups de dénonciation « d'islamophobie », semant ainsi les ferments d'une guerre civile. Bref, le scénario qu'évoquait Patrick Calvar, patron de la DGSI sous François Hollande, d'une confrontation entre les musulmans et « l'ultra droite ». Si la radicalisation des Français de souche n'a pas pris, ceux-ci faisant preuve d'une remarquable résilience. ou abandon (voir M&V 947), il n'en est pas de même du côté des banlieues islamisées.

Des réactions de tous ceux qui n'étaient pas « Charlie » au lendemain de l'attentat, estimant qu'ils l'avaient bien cherché, jusqu'à celles des banlieues de Metz, le continuum est parfait. Après le tir de la police contre le « déséquilibré » Jamal, on pouvait entendre « police, assassins » et les appels à l'émeute pour « venger la bavure policière » ont été suivi d'effet le soir même. Avec cette convergence des luttes entre les racailles qui tuent pour un oui ou pour un non au cri de « nique la France » et les islamistes low-cost qui égorgent au cri de « Allah Akbar », la guerre civile est bien là.

Richard Dalleau monde&vie 16 janvier 2020

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