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PARIS VAUT MIEUX QU’UN PETIT BRANLEUR ARROGANT ET PRETENTIEUX.

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Pieter Kerstens

Toute la classe politico-médiatique s’est offusquée de l’attaque contre le candidat de la majorité, pour les élections municipales dans la Ville Lumière. Celui-ci s’est quand même personnellement mis en scène et a diffusé sa vidéo scabreuse à une gente dame, autre que son épouse, en adulte responsable.

Et tous ceux qui dans un concert unanime ont pris sa défense « au nom du respect de la vie privée » et se sont plaints d’une « montée intolérable de la violence » font preuve d’une amnésie coupable.

Car, depuis des siècles, les moyens de déstabilisation et les opérations visant à éliminer des adversaires ou des concurrents en tout genre se sont multipliés et accélérés par les progrès techniques, de la simple rumeur populaire à l’utilisation actuelle des « réseaux sociaux » qui propagent une information à la vitesse de l’éclair.

Chacun sait que le numérique, les algorithmes, l’intelligence « artificielle » et l’utilisation des cartes plastiques munies de « puces électroniques » alimentent un Internet ouvert et par conséquence manipulable par des esprits mal intentionnés.

Il est donc naïf de croire que notre vie privée resterait un « jardin secret », d’autant plus que l’informatique permet une kyrielle d’effets spéciaux, et que d’autre part, la moindre trace que vous laissez au départ de votre téléphone mobile, de votre tablette ou d’une carte de paiement pourra être exploitée par un tiers, via des fichiers qui se promènent au gré des utilisations commerciales ou dans un but inavouable par certains « services ».

D’aucun exigent une transparence généralisée et clament une « République exemplaire », mais se plaignent quand leurs turpitudes sont étalées sur la voie publique. Il serait logique et de bon ton d’être irréprochable lorsqu’on occupe une haute fonction, qu’elle soit dans le secteur privé, l’administration publique ou que l’on soit élu par la souveraineté populaire.

Car à ces postes, à toutes époques et en tous lieux, on constate que « le Pouvoir corrompt et que beaucoup de Pouvoir corrompt énormément » puisque de nombreuses « affaires » ont parsemé la vie politique en particulier, qu’elles soient d’ordres financier ou sexuel ou bien l’objet de contraintes psychologiques. Souvenons-nous de trois dossiers différents qui ont alimenté les chroniques de la Ve République Française.

 

Les débuts de la Ve République avec les « Ballets roses ».

Selon le quotidien Le Monde , en date du 10 janvier 1959, c’est le premier scandale sexuel de la nouvelle république, qui met en cause 23 personnes inculpées, dont André Le Troquer, héros de la Première Guerre Mondiale et mutilé du bras droit. Ce cacique du Parti Socialiste a été député de la Seine entre 1936 et 1958. Avocat de Léon Blum au procès de Riom, ce grand résistant proche de De Gaulle avait été ministre à la Libération. Plus tard, il a été Président de l’Assemblée Nationale de janvier 1956 à juin 1958.

Cette affaire de mœurs pédophiles dite des « Ballets roses » aboutit à un jugement du 9/6/1960 qui condamna 22 des 23 prévenus à des peines de prisons et diverses amendes. Pour André Le Troquer, les juges ont fait preuve de mansuétude, tenant compte « d’un long passé de services rendus » et ne « voulant pas accabler un vieil homme » en prononçant 1 an de prison avec sursis et 3.000 francs d’amende. Condamnation confirmée en mars 1961 par la 10ème chambre de la Cour d’Appel de Paris. Les pervers sexuels ont été punis.

Affaire Markovic, au lendemain des évènements de Mai 1968.

Cette opération fondée sur de fausses déclarations et de photos truquées est un réel complot. Elle démarre le 1er octobre 1968 par l’assassinat de Stevan Markovic employé d’Alain Delon et tué d’une balle de 6,35 mm dans la nuque.

Les ragots et les rumeurs autour de ce crime tentent d’y entrainer Claude Pompidou, femme de l’ex-Premier Ministre du Général De Gaulle Président de la République, sous prétexte de « partie fines » organisées par Markovic.

Les Ministres Capitant, Marcellin et Couve de Murville sont informés du développement de ce dossier et décident d’en informer Georges Pompidou qui lui ignore tout de l’affaire et des rumeurs qui circulent depuis 1 mois dans le « Tout Paris ». Pompidou, indigné déclare qu’il vengera l’honneur de sa femme et aidé par les barons du Gaullisme, Chaban-Delmas, Frey, Guichard, Foccard, Jobert, et Balladur organise la contre-attaque concernant cette infamie. Ce dossier éminemment politique visant à abattre en ex-Premier Ministre et futur Président de la République, élu le 15/6/1969 haut la main, se terminera le 12/01/1976 par un non-lieu pour François Marcantoni, principal accusé dans cette affaire et excluant toute implication du couple Pompidou.

Une machination d’Etat : 8-9 mai 1990, l’affaire Carpentras.

Au printemps 1990, J-C Cambadélis lance une pétition « Pas une salle pour le F.N ! », afin que celui-ci ne puisse pas se réunir ni exprimer ses opinions,

A la même période, dans le Nouvel Obs, le sociologue Alain Touraine écrit : « Il faut avant tout dissoudre le Front National ». Plus loin Marguerite Duras déclare : « Chaque matin, dans ma tête, je tue Le Pen de toute ma force. Dès que je me réveille, je recommence à le tuer. Je n’ai jamais regardé Le Pen sans voir la mort dans ses yeux. ».

C’est le 10 mai 1990 que l’on a découvert 34 tombes juives profanées dans le cimetière de Carpentras et que le cadavre de Félix Germon, décédé 15 jours plus tôt avait été déterré et sorti de son cercueil, avec un piquet de parasol sous sa dépouille.

L’ensemble du monde politique et religieux s’empare de l’affaire.

Jack Lang, Harlem Désir, Lionel Jospin, Pierre Mauroy, Georges Marchais, Jean-Claude Gaudin, Raymond Barre se rendent sur les lieux et dénoncent le racisme, l’antisémitisme et l’intolérance. Tous pointent du doigt Jean-Marie Le Pen qui, « comme tous ceux qui expriment leur antisémitisme de façon explicite depuis des années, est un des responsables de tout ce qui a été inspiré par la haine raciste. ». Haro sur Le Pen !

Des manifestations imposantes sont organisées partout en France contre le racisme et l’antisémitisme et contre le Front National et J-M Le Pen. C’est la 1ère fois en France qu’un Président de la République en exercice, François Mitterrand, participe le 14 mai 1990 à une manifestation, de la place de la République à la Place de la Bastille. De nombreux ministres encadrent le chef de l’Etat à la tête de plus de 200.000 manifestants qui brandissent de multiples banderoles hostiles au F.N et à son président. Une effigie de J-M Le Pen est empalée avant d’être brûlée avec l’inscription : « Carpentras c’est moi ! »

Pour sa part, Pierre Joxe ministre de l’Intérieur a menti en prétendant que la profanation du cimetière de Carpentras avait eu lieu après « l’Heure de Vérité » avec J-M Le Pen, le 9 mai, alors qu’on savait que c’est dans la nuit qui a précédé l’émission que ces faits ont eu lieu.

Dans le Quotidien de Paris du 7 juin 1990, Jean Moïse Braitberg écrit : « l’empalement dont avait fait état d’une manière très réaliste le président de l’Assemblée Nationale Laurent Fabius, est un mythe. Un mythe volontairement créé par une partie de la classe politique pour susciter une bien naturelle réaction d’horreur dans l’opinion. Il est évident que la profanation de Carpentras n’aurait jamais entrainé une telle émotion si cet acte, désigné sans preuve comme antisémite par Pierre Joxe, n’avait revêtu le caractère barbare qu’on lui a prêté. »

Braitberg se demande si, compte tenu de l’instrumentalisation politique qui en est faite, la profanation n’est pas en réalité une « manipulation ». 

Monique Guemann, procureur de la République de Nîmes et grande figure du Syndicat de la Magistrature révèle sur TF 1 la conclusion du rapport des deux médecins légistes ayant examiné le cadavre cinq jours après les faits : le corps de Félix Germon n’a « apparemment pas été empalé ». Les experts écrivent : « il est certain que le pieds du parasol a été glissé sous le corps et n’a pas été introduit dans le rectum ».

Michèle Cotta dans le Parisien du 8 juin 1990 se range à leur avis : « Le cadavre n’avait apparemment pas été empalé ». Il n’y a donc pas d’empalé, mais 2 empaleurs imaginaires, Joxe et Fabius.

Le 13 juillet la loi Fabius-Gayssot est votée grâce à l’effet Carpentras. Le Pen se voit retirer l’autorisation de tenir les 14 et 15 septembre à l’hippodrome d’Auteuil la fête traditionnelle des BBR.

Dans son livre « Je ne sais rien, mais je dirais (presque) tout » paru en 2007 chez Plon, Yves Bertrand, directeur des Renseignements Généraux de 1992 à 2004, s’interroge sur cette déconcertante affaire :

« François Mitterrand tenait là une occasion qu’il cherchait pour diaboliser le Front National, après avoir puissamment contribué à son émergence.

La phase A de son plan étant accomplie -un FN à 15% qui privait la Droite parlementaire de plusieurs millions de voix- il fallait passer à la phase B = rendre impossible toute alliance, même locale, entre la droite et le FN. Avec le recul on constate que le piège a parfaitement fonctionné : après Carpentras, et l’imputation de ce crime à Le Pen, les rares élus de Droite qui ont osé nouer un accord électoral avec le FN ont été frappé du sceau de l’infamie !

Le piège tendu par Mitterrand s’était refermé. Le Pen assimilé à un nazi, un sordide raciste, la Droite n’avait pas de choix : pactiser avec le fils de Hitler en se déshonorant ou en acceptant un front républicain autour du gouvernement, en se privant des voix lepénistes pour battre le Parti Socialiste !

L’enquête a piétiné plusieurs années, jusqu’en 1996 quand un ancien skinhead est venu se confier à un inspecteur des RG, hanté par le remords. Il appartenait à un groupe nationaliste ultraradical, mais en aucun cas au Front National. Même si l’on déteste Le Pen, on n’avait pas le droit de lui faire porter le chapeau d’un acte aussi ignoble que la profanation de Carpentras. »

L’objectif de la manipulation a été atteint : stopper la progression du FN dans les urnes, rendre incompatible une alliance Droite-FN et faire passer la loi Fabius-Gayssot.

La Gauche a instrumentalisé la communauté juive avec l’appui de ses représentants sionistes, du CRIF et de toutes les associations antiracistes, trop heureuses de se servir de cette affaire pour accabler encore plus le FN et son président.

L’affaire Carpentras a été une réelle machination politico-médiatique d’une envergure rarement atteinte, ouvrant le règne de la Pensée Unique obligatoire. Désigné à la vindicte populaire, Jean-Marie Le Pen a dû attendre que l’affaire se délite d’elle-même pour être blanchi, avec un résultat final accablant pour les autorités. Mais l’opinion publique n’en a guère tiré de morale durable.

La veuve Germon est décédée le 7 juin 1999 à l’âge de 89 ans. Le 8 mai 1993, elle avait déclaré à France-Soir qu’elle s’était entretenue avec Le Pen, convaincue de son innocence. Dans National-Hebdo du 12-18 octobre 1995, elle avait également précisé « j’aime bien Jean-Marie Le Pen. C’est un homme bien, pas un raciste. J’aurais aimé qu’il passe à Carpentras, pour nettoyer tout ça ! »

Effectivement, bien des années plus tard, en mai 2014, c’est sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen qui avec les votes des électeurs de tous bords et de toutes origines deviendra la plus jeune députée de l’Assemblée Nationale, rendant ainsi justice à son grand-père.

Les intrigues, les coups bas (sous la ceinture), les complots, les machinations et les crimes ne manquent pas en politique. Et la morale depuis fort longtemps est absente de cette arène où les naïfs n’ont pas leur place.

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