Les derniers développements de la crise du coronavirus appellent, à eux seuls, beaucoup de remarques. À cet égard, le confinement imposé, pour des raisons parfaitement compréhensibles précisons-le, aura au moins le mérite de libérer et de stimuler notre réflexion.
L'observation des hommes incertains et cependant si péremptoires, qui font semblant de nous gouverner quand ils communiquent leurs consignes par les lucarnes télévisuelles prête à réhabiliter les cultures politiques incorrectes.
C'est d'un tel point de vue que l'on peut apprécier ainsi la nouvelle séquence des larmes de Mme Buzyn.
Une première salve d'aveux avait été publiée le 19 février par le journal Le Parisien, qui ne ressent plus le besoin de se prétendre libéré. Ils avaient déjà conduit votre chroniqueur à en souligner les contradictions et le ridicule. (1)
Le nouvel épisode, relaté par un papier vengeur d'Ariane Chemin publié dans Le Mondedu 18 mars (2) a provoqué un mini scandale.
Or, si, dans la novlangue médiatique, on appelle désormais beuse ce genre de tempêtes dans un verre d'eau, on doit regretter que le petit public des intervenants sur les réseaux prétendus sociaux focalise ses remarques sur les aspects les plus fugaces et les plus dérisoires.
Pas question, dans ce contexte d'utiliser un canon de 75 pour fusiller un moustique. Inutile par conséquent de vouloir accabler le personnage bobo nommée Agnès Buzyn. Selon toute vraisemblance, et en vertu de la moindre décence, devrait renoncer pour longtemps à polluer le débat public.
Aussi bien les échantillons du public internaute que les commentateurs agréés se sont intéressés aux affirmations les plus superficielles : "On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade"et surtout sa prétention d'avoir prévu et prévenu bien avant tout le monde le gouvernement dont elle faisait partie, ce qui met le pouvoir en porte à faux. Passionnant...
Or, dans ses déclarations on retrouve des point beaucoup plus révélateurs de sa fragilité, de ses opinions conformistes de gauche, de son mimétisme admirateur, dit-elle, de son ex-belle-mère et de son hypertrophie de l'égo.
Car, comme on dit dans les faubourgs la meuf ne prend pas son postérieur pour un brin de muguet. Le grotesque Griveaux, l'homme du président tout de même, investi par le parti, lui avait-il proposé une 3e place, dans le 15e arrondissement : pas à son niveau. Avec elle en tête de proue, on allait voir ce qu'on allait voir. Eh bien on a vu. Patatras, le 15 mars elle arrive en 3e position après Hidalgo et Rachida Dati. Et le 16 mars elle s'interroge "que vais-je faire de ma vie ?".
Rappelons lui que des milliers de soignants, des vrais, des retraités aux carabins, et tous ces personnels magnifiques, s'engagent sur le front de l'épidémie.
Dans leurs rangs, une seule place vide, la sienne. Qu'attend-elle donc, cette grande intelligence ? Qu'un conseil en communication financé par Big Pharma vienne lui souffler à l'oreille de remettre sa blouse blanche immaculée ? Il n'est pas trop tard.
Des larmes, des larmes, mais des larmes sur elle-même.
Comment et pourquoi a-t-on pu recourir à un matériau fissile et pour tout dire aussi pitoyable ?
Erreur dans la distribution des rôles dans le théâtre pseudo-démocratique ?
Ou, au contraire, fragilité générale de la Macronie, peuplée de faux lettrés qui répètent le mot guerre, sans craindre la boursouflure, comme de gentils lycéens cherchant à imiter quelque passage de Victor Hugo ? Emphase du discours pseudo churchillien pour annoncer des demi-mesures ?
J'opterais plutôt quant à moi pour la seconde hypothèse.
JG Malliarakis
Apostilles
(1) Cf. l'Insolent daté du 21 février "Buzyn passe aux aveux"
(2) cf. l'article en ligne le 17 mars "Les regrets d’Agnès Buzyn"