Alban d Arguin est le premier dans notre mouvance à dénoncer clairement les mensonges et les intérêts financiers représentés par l'éolien dans un ouvrage limpide et sans concession paru chez nos amis de Synthèse Nationale. À faire lire absolument aux écolos des villes et aux nouveaux bobos des champs !
propos recueillis par Eugène Krampon
Selon vous, sur quoi repose le modèle énergétique français ?
La France dispose d'un modèle, envié par de nombreux pays, qui combine une production électrique grandement majoritaire provenant des centrales nucléaires, et une production d'origine hydraulique (nos barrages alpins et pyrénéens). Ces deux sources produisent aujourd'hui plus de 90 % de notre électricité. La variable d'ajustement se fait avec un peu d'éolien et de solaire auxquels s'ajoute le thermique (gaz et fuel). Si ce modèle est jalousé, c'est parce qu'il est aujourd'hui nettement moins coûteux que celui d'autres pays et qu'il nous assure une indépendance énergétique appréciable. Mieux, dans la balance des paiements de la France, l'exportation d'électricité occupe une part non négligeable. Se lancer à corps perdu comme certains le voudraient dans les énergies soi-disant renouvelables est un non-sens et une aberration politique, économique et énergétique.
En vue de la raréfaction annoncée des énergies fossiles, l'éolien ne peut-il pas être une alternative crédible et bon marché ?
Votre question mérite une mise au point. Sommes-nous dans une raréfaction de court terme des énergies fossiles ? Absolument pas. Mieux, les progrès scientifiques en matière de recherches terrestres ou maritimes, voire glacières ont entraîné une augmentation très importante des réserves de pétrole et de gaz dans le monde. Il existe un organisme international certifié qui publie chaque année l'état des réserves pétrolières prouvées sur la planète. Entre 1995 et 2015, celles-ci ont augmenté de 52 % ! Ceci pour répondre aux Cassandre qui annoncent avant 2050 l'épuisement des ressources fossiles. Cet argument est dialectique même si je ne nie pas qu'un épuisement de ces gisements surviendra un jour sur la Terre, mais pas à court terme. Et, pour un pays comme le nôtre, l'éolien n'est pas une alternative crédible, il est une alternative destructrice de valeur. En apparence, cette énergie provenant du vent est inépuisable et propre. Oui mais... le vent ne souffle pas sans cesse, et ses caprices rendent la production électrique aléatoire : quand il ne souffle pas, les éoliennes sont à l'arrêt et, pire, quand il souffle trop fort, elles sont aussi à l'arrêt car il y a un risque de casse des pales et des mats... L'éolien aujourd'hui en France produit de l'électricité en moyenne à environ 25 % de la puissance des aérogénérateurs qui l’équipent. Ceci signifie pour que ça marche que l'on adosse aux éoliennes d'autres sources de production énergétiques capables à tout moment de prendre le relais pour garantir la constance de production électrique nécessaire à l'activité industrielle, de services et ménagère. Les plus réactives en la matière sont les centrales à charbon, à fuel et au gaz... Donc, parler d'énergie éolienne rentable et bon marché est une ineptie, du fait de son faible rendement qui oblige à amortir les capitaux engagés sur une durée très longue y compris pour les centrales de substitution qui elles-mêmes ne fonctionneront au mieux que 75 % du temps...
Pourquoi les Allemands ont-ils souscrit en masse à ce type d'énergie?
Le pays de Goethe n'est pas celui de Descartes, peut-être ? Plus sérieusement, le modèle démocratique allemand a démontré en l'occurrence son impuissance à gouverner dans l'intérêt national. L'influence des Grunen, autrement dit les Verts allemands, minoritaires, alliances obligent, ont obtenu la sortie de l'énergie électrique nucléaire au profit des énergies renouvelables dont majoritairement l'éolien. Le résultat ne s'est pas fait attendre : en silence et quasi-clandestinité, les Allemands ont rouvert de vieilles centrales à charbon, en ont également construit de nouvelles pour remédier à l'absence de vent. Ils sont ainsi devenus l'un des pays les plus pollueurs au monde et en termes de rejets de gaz à effet de serre le fameux CO2 qui contribue au réchauffement climatique. Et les Allemands payent très cher leur électricité aujourd'hui, à cause des écologistes.
Vous dénoncez dans votre ouvrage un lobby de l'éolien en France. Qui le compose et pour quels intérêts ?
Ce lobby est composé d'affairistes internationaux, d'industriels de l'éolien qui sont tous étrangers sauf un groupe français appelé ENGIE (ex-GDF Suez) dont les stratèges ont bien compris que le développement des éoliennes (qui défigurent nos paysages et altèrent la santé des riverains par les infrasons) leur permettrait de développer leurs propres centrales à gaz au mépris du bon sens. Leurs intérêts sont peu connus des Français : les producteurs d'électricité éolienne ont la garantie pendant 15 ans de se voir racheter l'électricité par EDF entre deux et quatre fois le prix auquel EDF l'eut elle-même produite... Et ceci, même si EDF n'en a pas besoin ! Ce qui pose à notre compagnie nationale un autre casse-tête qui est celui des réseaux de transport d'électricité haute tension inadapté aujourd'hui pour accueillir le peu d'électricité produite par les éoliennes disséminées sur le territoire de notre belle France ! Ce scandale est celui d'une bulle financière qui ne coûte rien à l'État français puisque ce sont les usagers d'EDF les entreprises, vous et moi, qui payons la facture sous la forme d'une taxe appelée CSPE dont le montant pour 2016 était de plus de 11 milliards d'euros !
Quel est le rôle des Verts dans cette affaire ?
Le même qu'en Allemagne ! Avec le même dogmatisme et la même arrogance. J'explique dans mon ouvrage précisément le rôle des écologistes politiques (car Dieu merci, il existe une vraie écologie et des écologistes de bonne foi, souvent issus d'ailleurs d'horizons politiques qui surprendraient les Français). Si on écoutait les Verts, la France serait déjà hérissée de 50 000 éoliennes...
Au-delà d'intérêts financiers importants, y a-t-il un intérêt géopolitique pour que l'on pousse les Français à adopter l'éolien ?
Aucun. Pire il n'y a que des désavantages perte de notre autonomie énergétique, renchérissement considérable du coût de production de notre énergie qui diminue la compétitivité de nos entreprises, asservissement accentué de notre pays au globish world et en l'occurrence à l'émergence d'un impôt mondial qui se cache derrière la thèse du réchauffement climatique anthropique (du fait de l'homme) avec en prime la concentration entre quelques mains financières mondiales de toutes les ressources énergétiques existantes. Au-dessus des Nations.
Pour autant n'est-ce pas une richesse pour une commune de se doter d'un parc éolien ?
Non. On fait miroiter de nouvelles recettes infimes et surtout, la dialectique des « vendeurs de vent » est de dire : « Rendez-vous compte, nos 4, 5 ou 10 éoliennes vont assurer notre production électrique locale. » Ceci est un des plus gros bobards qui soient car l'électricité se déverse dans les réseaux collectifs !
Quel modèle énergétique pourrait défendre et promouvoir un authentique gouvernement nationaliste ?
Un modèle qui assure l'indépendance de notre pays, le Bien Commun des Français, et contribue à notre croissance et notre prospérité. Notre dissipation vers les fausses énergies vertes monopolise des ressources financières considérables et obère notre capacité à conduire de nouvelles recherches stratégiques sur le nucléaire civil et notamment celles relatives à une pérennité totale du combustible nous mettant à l'abri de nouvelles recherches lointaines, coûteuses et peu sûres. Mais pour cela, il faut un État fort, seul capable de conduire dans la durée de telles avancées. Et le pitoyable spectacle politique actuel ne nous y conduit pas, hélas. Tant que des gouvernants ne seront pas habités par la grandeur de la France, la recherche du bien, la préservation du beau et enfin la défense du vrai, notre pays continuera à sombrer dans la décadence dont nos politiciens corrompus actuels sont l'illustration.
Réfléchir&Agir N° 58 Hiver 2018