Dans une lettre ouverte offensive adressée au président de la République, l’ex-député Agnès Thill affirme que la décision d’interdire l’exercice des cultes jusqu’au 2 juin « fait preuve de mépris et blesse les croyants ».
« C’est méconnaissance totale de ce qu’Est et vit un croyant », affirme la députée ajoutant que « cette démarche en dit long sur la manière de penser notre temps et de considérer ce qu’est une religion. ». De même que les évêques au lendemain de cette annonce, Agnès Thill ne comprend pas que le gouvernement autorise la réouverture des supermarchés, des écoles et des médiathèques et pas des lieux de cultes.
« Il est bien étrange que notre pays priorise les temples de la consommation au détriment de nos églises »
« Les évêques et leurs ministres seraient-ils plus sots que les IEN, directeurs d’écoles, enseignants, conservateurs de musées, commerçants, conducteurs de bus, que vous les considériez incapables d’organiser des offices avec les gestes barrières, distanciations sociales, et nombre restreint ? » demande-t-elle, accusant le gouvernement de n’avoir cure des propositions des évêques. Mais la député de l’Oise exclue du groupe LREM il y a quelques mois n’en reste pas là : « Il est bien étrange que notre pays priorise les temples de la consommation au détriment de nos églises. La liberté de l’exercice du culte n’est pas moins obligatoire que l’instruction dans notre République laïque » ajoutant que pour un croyant « la sortie cultuelle n’est pas une sortie culturelle, mais une nourriture de première nécessité ».
Remontée, Thill accuse le gouvernement de « méconnaissance totale de la Foi et de la vie de l’Église » et ajoute avec ironie que « puisque vous ne semblez pas habité par cette sève, et c’est bien naturel, peut-être saisirez-vous plus aisément ce qui est dénué de sens religieux », osant une traduction « républicaine » : « On me dit que l’homosexualité n’est pas un choix. Ce que je conçois. Alors dites-vous qu’il en est de même pour un croyant : ce n’est pas un choix. Du jour où cette Rencontre/Union s’est imposée à lui, l’arbre qu’il Est ne vit plus sans sa sève. Et son corps ainsi constitué ne peut être indépendant du corps social et du corps environnemental. Ces trois-là font Unité ».
Dans une conclusion tout aussi offensive, la députée de l’Oise s’interroge sur la date choisie pour lever cette interdiction : « Les fidèles catholiques n’ont pas pu vivre ensemble Rameaux, Carême, Pâques et se voient désormais privés de l’Ascension et de la Pentecôte. Lendemain de la date choisie, est-ce fait exprès ? » soupçonnant ses anciens collègues de profiter de la situation : « Il ne faudrait pas que la situation pandémique soit l’opportunité de glissement divers sous des prétextes sanitaires fallacieux », avant de conclure par une pique à Emmanuel Macron : « Je repense à votre magnifique discours aux Bernardins, comme vos décisions, qu’elles concernent la bioéthique ou le respect simple de l’exercice du culte et des croyants, sont désormais bien loin de vos paroles ! »