L'information hélas remonte à plusieurs jours. Elle avait été communiquée à votre chroniqueur avant même la déferlante délirante des derniers jours. Ce que craint par-dessus tout le cabinet du Castaner, étayé par les rapports de la sécurité territoriale, ce ne relèverait ni de la reprise des activités islamo-terroristes sur notre sol, ni de la remobilisation gauchiste ou cégétiste. Ce qui les inquiète viendraient des éléments les plus jeunes et les plus exposés de la police nationale et des forces de l'ordre de notre pays : ils n'en peuvent plus de subir à sens unique les provocations des délinquants, revendeurs de drogue, et autres petits caporaux du quadrillage des cités.
Les anciennes banlieues rouges ne sont certes plus encadrées, dira-t-on, par les gros bras du PCF, car leur potentiel insurrectionnel s'est déplacé vers les ramifications de l'islamisme.
Or celui-ci développe une stratégie différente de celle des communistes d'hier qui s'imaginaient, autrefois, en conquérants du peuple tout entier : il pratique la coupure communautariste, caillassant systématiquement les relais de la société qui se qualifie de "républicaine". Cela va des pompiers aux travailleurs sociaux, en passant par les médecins, les services après-vente, et, bien entendu avant tout les familles de policiers. Si un collaborateur de SOS médecins peut décider de se déplacer de moins en moins, il n'en va pas de même pour les agents de la police locale. N'ayant plus grand chose à perdre, se sachant de toute manière aux premières loges de l'affrontement, un certain nombre d'entre eux pourraient bien s'y préparer.
De plus en plus conscients d'être gouvernés par des lâches, les Français doivent aussi savoir qu'un certain nombre d'imbéciles peuplent, démocratie oblige, les structures de décision de l'État central parisien.
Par conséquent il ne faut pas s'étonner que ces boussoles indiquant le pôle sud, au lieu de rassurer leurs troupes et de donner l'exemple de la fermeté encouragent au contraire les militants du désordre, de la discorde et de la destruction. Les récentes déclarations d'amour à la famille Traouré de la garde des Sceaux ne doivent pas être considérées comme une maladresse ou une caricature mais au contraire comme le reflet d'une attitude gouvernementale collective et délibérée : telle demeure le principe même de la solidarité ministérielle et la conséquence de choix affirmés au plus haut niveau de l'État
Organe central du parti conformiste, le quotidien Le Monde présente donc ce matin les policiers en "colère"[1].
Si la rédaction met des guillemets au mot "colère" c'est parce que dans la novlangue des médias, péjoratif en principe [c'est l'un des sept péchés capitaux] ce mot se conçoit comme porteur d'une légitimité. Pour les adeptes du misérabilisme et du ressentiment, la colère n'est jamais "mauvaise conseillère"...
Le dit journal donnait tout de même à une jeune policière francilienne l'occasion de résumer la situation et de compléter utilement le discours de son syndicat : "Si on n’est pas au-dessus des lois en tant que policier, on n’est pas non plus en dessous des lois."
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. article "Les policiers « en colère » après que l’exécutif a durci le ton contre le racisme et les violences".
https://www.insolent.fr/2020/06/la-grande-peur-du-ministre-de-linterieur.html