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Le courage de la loi et de l’ordre !, par Christian Vanneste.

Une peur chasse l’autre, un ennemi remplace l’autre : le Covid-19 s’éloigne. Déjà l’on entend des réflexions sur les excès de panique qu’il a suscités. Il est vrai que les pays qui ont su l’affronter avec une méthode efficace n’en ont subi que des effets mesurés. La France n’est pas de ceux-là. La vague virale a atteint l’Amérique après l’Europe. On peut s’étonner qu’un vaste mouvement de protestation rassemblant des foules ait lieu aux Etats-Unis alors que l’épidémie y sévit encore fortement.

Un Afro-Américain court davantage le risque d’être tué par un membre de sa « communauté » que par un policier, mais l’image insupportable, ici celle d’un policier étranglant avec le genou sur le cou un homme noir interpellé, a, comme d’habitude, servi de détonateur à une onde de choc psychologique et planétaire. Une video, un slogan devenu un mouvement, « Black Lives Matter », des rassemblements, des défilés, parfois des émeutes avec violences, vols et incendies, le rite des policiers un genou à terre pour communier avec l’émotion collective : tout ceci, en dépit des risques sanitaires de l’épidémie, correspond à un trait typique de nos sociétés post-modernes où les emballements affectifs denses et courts dans le temps, relayés par les médias dans le monde entier, se propagent par mimétisme, chacun croyant devoir déposer sa fleur, faire son geste, pour avoir l’âme en paix, dans un élan processionnaire, quasi religieux, et quelque peu masochiste. Le racisme a chassé le Covid comme ennemi n°1. Il s’agit bien sûr du racisme blanc contre les noirs, qui fait partie de ces motifs de « dénigrer », si j’ose dire, notre civilisation qui décidément ne vaudrait plus rien. Dans l’autre sens, ça ne compte pas, car c’est une juste revanche des opprimés contre les oppresseurs. Il y a longtemps que les raisonnements ont déserté la bulle médiatique dans laquelle nous vivons. Plus que jamais, chacun ne se sent lui-même qu’en sentant comme les autres…

La France, depuis le début, auquel elle a participé avec succès, ne cesse de regarder les Etats-Unis avec les yeux de Chimène, c’est-à-dire avec un mélange de désir et de répulsion. Faute d’être le pays des start-ups, voici que notre pays copie l’Amérique par son côté obscur. Il n’y a jamais eu d’esclavage en France métropolitaine, mais la présence d’immigrés africains venus librement y chercher un mieux-vivre, l’illusion de faire de tous ces passagers les membres admiratifs de la nation qui les accueille, et la repentance coloniale injustifiée qu’entretient l’idéologie dominante y ont créé artificiellement une copie idéale de la communauté noire noire américaine, un tremplin idéologique de choix pour les revendications victimaires. Dans un pays où la distinction raciale n’existe pas, où le mot race a été mis à l’index de la République, voilà qu’il a débarqué comme le coca-cola et le jazz avec les libérateurs de 1944. Il y a maintenant un Collectif Représentatif des Associations Noires, une Ligue de la Défense Noire Africaine, et une instrumentalisation de la victimisation raciale évidemment univoque, le blanc étant raciste de naissance, les Africains subissant ce racisme depuis la nuit des temps à domicile et en France. « L’Etat français est un Etat totalitaire, terroriste, esclavagiste, colonialiste » délire un membre de la LDNA. Quant à Camélia Jordana, poing levé, elle a entonné en anglais une chanson des Black Panters de 1968 « The Revolution has come… time to pick up the gun »et franchissant l’Atlantique, de la langue et du fantasme, elle a affirmé que les jeunes banlieusards se faisaient massacrer tous les jours par la police en raison de la couleur de leur peau. Quant à Christine Taubira, tellement victime du racisme qu’ancienne indépendantiste guyanaise, elle s’était retrouvée ministre de la Justice, elle a enfoncé doublement le clou : « Quand Adama Traoré ou George Floyd meurent, c’est pareil : ce sont des hommes noirs qui meurent de leur rencontre avec des policiers », puis « chaque dérapage individuel tache l’institution toute entière ». Il faut s’y faire : en France, il est devenu normal qu’une ancienne Garde des Sceaux applique la scandaleuse peine collective. Mais uniquement, quand c’est le policier qui est, à ses yeux, le coupable… L’amalgame n’est autorisé et même conseillé qu’à sens unique ! Les gendarmes qui ont interpellé Traoré n’ont tué personne. Un délinquant connu, porteur de cannabis et d’un argent liquide aussi abondant que douteux s’est soustrait à un contrôle légitime et est mort d’une faiblesse cardiaque. Rien à voir ni avec les Etats-Unis ni avec George Floyd ! Et pourtant, le « parallèle » court en boucle sur les médias et les réseaux sociaux et réunit 20 000 manifestants aux abords du nouveau Palais de Justice en dépit d’une interdiction justifiée par les règles de l’urgence sanitaire.

La réaction de Castaner, ce ministre de l’Intérieur à contre-emploi, est molle, côté manifestants : pas de plainte contre Camélia Jordana qui appelle à prendre les armes contre la police, une répression des manifestations sans commune mesure avec celle qu’ont subie les Gilets Jaunes. Elle est plus vive, côté forces de l’ordre, dont le moindre mot, le moindre geste à connotation raciste ne sera plus toléré. Comme si la mobilisation des loubards de banlieues épaulés par les black-blocs, les antifas, et autres gauchistes, avait une légitimité morale plus forte que la loi et l’ordre. Peur d’une révolte des cités ? Vieille complicité des « progressistes » avec la déconstruction de notre civilisation ? Calcul machiavélique en vue de faire monter le vote dit d’extrême-droite afin d’assurer la réélection d’un président inepte ? Les Français vont-ils enfin s’apercevoir qu’un pouvoir, né dans des circonstances douteuses et qui accule un pays à une telle situation et à de tels choix, est nul et non avenu ?

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