Les obsédés de l’Amérique « puritaine"
Le pouvoir et la libido sont de bon aloi. Et il ne s'agit pas là d'une invention française, mais d'un phénomène bien universel. Quand Strauss-Kahn entrait à Rikers Island début mai, l'ex-gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger reconnaissait avoir eu un enfant avec son employée de maison. Aux États-Unis, la nouvelle eut un écho aussi retentissant que l'affaire Strauss-Kahn. Battant sa coulpe, Schwarzenegger a expliqué par ces mots les raisons de lire de son ex-femme « Après la fin de mon mandat de gouverneur, j'ai parlé à ma femme de cet événement, qui remonte à plus d'une décennie. [...] Je comprends et mérite les sentiments de colère et de déception de mes amis et de ma famille. Il n'y a pas d'excuses et j'assume toute la responsabilité de la peine que j'ai causée. [...] J'ai présenté mes excuses à Maria, mes enfants et ma famille. Je suis vraiment désolé ». Le couple qui était marié depuis vingt-cinq ans et qui eut quatre enfants, a annoncé sa séparation, indiquant vouloir « réfléchir au devenir » de leur relation. Pour se remettre de ses émotions, Schwarzenegger accompagna le régisseur James Cameron sur des fleuves du Brésil et alla skier à Val d’lsère.
Dans le New York Times, Maureen Dowd écrivit sur les auteurs de scandales sexuels au pouvoir. Son article portait le titre de Puissant et primitif. Elle y explique que le monde est fasciné par les hommes d'affaires ou politiciens polyglottes, puissants, intelligents et se comportant de manière primitive. À ce titre, la relation de l'ancien président américain Bill Clinton et de Monica Lewinski entretint les passions comme les affaires du clan Kennedy. En 1995, le républicain Newt Gingrich initialisa à la Chambre la « révolution républicaine » qui mit fin à quarante années de majorité démocrate. Anciennement baptiste et converti au catholicisme en mars 2009, il est un conservateur et un défenseur de la Bible. Battant actuellement le pavé pour se présenter à la présidentielle américaine de 2012, il connut quelques déboires sexuels qui mirent en émoi l'Amérique puritaine. N Gingrich a épousé trois femmes. Il se maria une première fois en 1962 avec Jackie Battley, son ancien professeur de géométrie d'université. Elle était plus âgée que lui. Ils avaient vingt-six et dix-neuf ans. En 1980, N Gingrich la quitta après avoir eu une relation avec Marianne Ginther, sa deuxième conquête dont il formalisa l'union en 1981. Neuf ans plus tard, en 1990, N Gingrich eut une autre relation avec Callista Bisek. De vingt-trois ans sa cadette, elle travaillait comme employée à la Chambre des représentants des États dont il fut le Président de 1995 à 1999. Elle deviendra sa troisième femme l'année suivante, en 2000.
Il ressort de ces récits saillants que l'Amérique puritaine et prude est représentée par des élites hypocrites. Et le fait que George W Bush ait institué la prière matinale à la Maison-Blanche tient davantage d'une mascarade visant à chercher le soutien des milieux chrétiens et des sectes évangélistes. Le sport américain n'est pas non plus épargné par ces histoires alliant célébrité et adultère. Si le célèbre golfeur métis Tiger Woods est devenu l'emblème politique de l'Amérique, ses outrances sexuelles ont rebuté ses concitoyens. Il trompe sa femme avec des top-modèles, des prostituées et des stars de la pornographie. À présent, pour redorer son blason, il prétend se tourner vers les valeurs de la famille et de la religion. Sur CNN et dans l'émission In the Arena, Eliot Spirter a abordé le cas Strauss-Kahn et évoquait avec des invités la question de la mise en liberté sous caution de l'ancien président du FMI. Il évita tout commentaire moralisateur. Lui, qui fut jadis Procureur général et « père la morale » contre le vice, avoua alors qu’il était Gouverneur de New York à cause de ses relations avec des prostituées de luxe. Au premier rang desquelles figurait une certaine Kristen, alias « Ashley Alexandra Dupré », qui devait plus tard tout révéler sur son « client numéro 9 ».
Les richesses des Strauss-Kahn
Aucun pays ni aucun cercle afférent au pouvoir ne semblent épargnés par les scandales sexuels. Le vice n'a jamais fait autant partie de la politique. Mieux, il est devenu le salaire des couronnés de la mafia démocratique. Celui qui gravit les échelons du pouvoir devient une attractivité. Les occasions se multiplient et les femmes deviennent très accessibles. Julie Goldscheid, professeur américain de Droit, observe que les attaques sexuelles à l’encontre des femmes dans leur milieu professionnel sont beaucoup plus courantes et ne sont pas suivies de plaintes. Yasmeen Hassan en donne la raison. Vice-directrice d'Equality Now, organisation des droits des femmes, elle écrivait dans le New York Times que Strauss-Kahn n'aurait jamais été emprisonné si l'incident s'était déroulé non pas dans un hôtel mais dans le centre du FMI, dans un autre bâtiment de l’ONU ou encore si la victime avait été une employée du FMI. Il est un fait que si le pouvoir est un vecteur de corruption, il modifie d'autant plus les perceptions et renforce l'égoïsme quand le politicien est à la base un parvenu sans scrupule.
Le pouvoir constituerait un terrain favorable pour les pulsions les plus sombres. Concernant Strauss-Kahn, il côtoyait les plus grands chefs d'État. De plus, dans cette période de crise, le FMI (fossoyeur de l'Afrique) était perçu comme le sauveur des nations menacées par une banqueroute nationale. Sa fonction de président du FMI lui octroyait un revenu de 295 000 euros par an, exonéré de toute imposition, plus 53 000 euros net pour ses indemnités de représentation. Pour ses costumes, Strauss-Kahn faisait prendre ses mensurations chez le maître-tailleur du Président américain. Chaque modèle coûte entre 7 000 et 35 000 dollars. À cela s'ajoute le fait que sa troisième femme, Anne Sinclair, possède une fortune personnelle agrémentée de tableaux de valeur. En outre, l'histoire ne mentionne pas si ses œuvres d'art furent volées à ses congénères la diplomate juive américaine Madeleine Albright fut accusée de posséder des tableaux dérobés à ses "frères" de l'Europe de l'Est. Le couple Strauss-Kahn et Sinclair dispose d'un appartement de six pièces dans le seizième arrondissement de Paris et un appartement de 240 m2 place des Vosges. Ils ont aussi une villa de 380 m3 à Washington et une résidence à Marrakech dont la cuisine a une valeur de 160 000 euros. Anne Sinclair, modèle fabriqué d'une femme loyale se présentant aux côtés de son mari, trouva en quelques jours à New York un appartement adapté à la détention surveillée de son mari qui pourrait durer une année. Un scénario où Anthony Hopkins aurait eu le premier rôle. Les avocats de Strauss-Kahn, dont le légendaire Ben Brafman, avocat de la mafia new-yorkaise réputé pour résoudre les cas impossibles, avait prévu de présenter la rencontre entre l'ancien chef du FMI et la femme de chambre non comme une agression mais comme un accord réciproque. Et ce, après avoir avancé que les premières accusations étaient absurdes car aux moments des faits le mandant n'était pas à l'hôtel et avait un alibi. Ils espéraient que les traces de sperme, de peau, de cheveux ne pourraient pas totalement attester la version de la femme de chambre.
La piste des lingots d’or de Fort Knox
Strauss-Kahn risquait vingt-cinq à soixante-dix ans de prison. Mais le 30 juin, le New York Times, citant deux enquêteurs non identifiés, a révélé que les accusations de crimes sexuels portées à rencontre de l'inculpé pourraient s'avérer infondées. [Dans L'Holocauste au scanner, Jûrgen Graf observe que « les premiers rapports sur l'extermination des juifs apparurent en 1942 dans les journaux contrôlés par les sionistes comme le New York Times, et étaient dus, selon toute vraisemblance, au Congrès juif mondial ».] Cependant, parmi les éventualités développant un complot contre Strauss-Kahn tombé dans un piège afin qu'il ne se présente pas à la présidentielle de 2012 en France, il en est une qui n'est jamais évoquée par la grande presse et qui émanerait du FSB (ex-KGB). En effet, le 14 mai (jour du présumé viol), l'ancien président du FMI aurait appris que les réserves d'or de Fort Knox étaient vides. Cette rumeur d'une importance capitale s'amplifiait depuis octobre 2009 lorsque les États-Unis auraient envoyé une cargaison de faux lingots d'or en règlement d'une dette à la Chine. Pékin aurait fait vérifier la pureté et le poids des lingots. Le test consistait à réaliser quatre petits trous dans les lingots et à analyser les extraits du métal. Les lingots d'or seraient des faux : des barres de tungstène (métal ayant la même masse que l'or) auraient été recouvertes du métal précieux(7) Étant renseignés sur la personnalité de Strauss-Kahn, des agents auraient tout entrepris pour qu'il ne quitte pas le territoire américain. Ce scénario - qui va dans le sens d'un rapport consentant plaidé par les avocats de Strauss-Kahn - expliquerait la rapidité avec laquelle l'ancien banquier du FMI a été appréhendé, menotte et incarcéré dans une cellule individuelle.
La gravité de cette affaire qui s'étendrait à l'échelle mondiale dépasserait la "simple" question de pulsions d'un détraqué sexuel. Et l'information du 3 juillet - soit plus d'un mois après l'incarcération de Strauss-Kahn à Rikers Island - selon laquelle Nafissatou Diallo était mariée à un dealer, paraît bien être un mensonge pour discréditer la chambrière et laver de tout soupçon un homme et une famille qui représentent tout ce qu'il y a de plus puant. Espérons que Tristane Banon qui a décidé de porter plainte contre son « chimpanzé en chaleur » ne se heurtera pas à une machine judiciaire inique. Mais peut-on réellement y croire ?
Laurent BLANCY Écrits de Paris N° 745 Août-Septembre 2011
1) Talmud dans Baba Mezia 114a-114b.
2) Le Canard enchaîné du 15/6/11 dans DSK enfin soutenu.
3) Der Spiegel du 23/5/11 dans Des Menschen Wolf (Un loup pour l'homme).
4) F. Trocase, L'Autriche juive, 1899, Paris, p. 149 et p. 134.
5) Tel est le témoignage de F. Trocase quatre siècles après l'assassinat d'Anderi von Rinn en 1462 et il existe encore en son souvenir dans le village de Rinn au Tyrol une procession chaque mois de juillet. Le culte de cet enfant qui « aurait été » victime de rabbin, fut officiellement interdit en 1994 par l'évêque franc-maçon Reinhold Stecher après un voyage en Israël. Bien entendu, les Juifs sont innocentés des crimes rituels. Dans Voyage à travers le Tyrol, publié en 1905, l'Abbé Marchand qui fait une analyse objective de la franc-maçonnerie en Autriche (treize ans avant la chute de cet empire catholique), défend la thèse des crimes rituels comme dans le cas aussi de Saint-Simon de Trente. Il mentionne le livre d'Henri Desportes, Le mystère du sang chez les juifs de tous les temps, préfacé par Edouard Drumont
6) Tony Duvert, L'Enfant au masculin, éditions de Minuit, 1980, p. 106 et Tony Duvert, Quand mourut Jonathan, éditions de Minuit, 1974, pages 204-206.
7) The European Union Times du 31/5/11 dans Russia says chief IMF falled for discovering all US gold is gone (La Russie avance que le chef du FMI a été emprisonné pour avoir découvert que l'or des Etats-Unis avait disparu).