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Élections municipales : les « Verts » le début de la fin pour Macron ?

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Richard Roudier Président de la Ligue du Midi
Les élections municipales n’ont guère été clémentes envers le parti présidentiel, qui n’est pas arrivé à décrocher une seule mairie de grande ville. Le seul à avoir réussi à remporter le second tour et qui puisse être relié à LREM est notre ex premier ministre Edouard Philippe qui a été élu au Havre, mais il l’a fait sans étiquette, comme si sa relation avec le gouvernement était un peu honteuse (il en a d’ailleurs profité pour abandonner le navire). Un peu comme la victoire de Louis Aliot à Perpignan, qui peut difficilement être imputée au RN, puisque le candidat s’est présenté lui aussi sans couleur de parti. Une victoire qui cache des gains assez faibles et des pertes, mais c‘est toujours mieux que le parti présidentiel qui, lui, perd partout alors qu’il n’a pas de front « républicain » contre lui.
Le vainqueur dans cette « mascarade » (dixit Agnès Buzyn) est sans conteste le parti Europe Ecologie Les Verts qui aligne une belle liste de succès : Lyon, Bordeaux, Strasbourg, une alliance qui le met en position de force à Paris…
Est-ce le début d’une grande vague verte qui va mener Yannick Jadot à la magistrature suprême ? Est-ce la preuve que l’Ecologie est enfin devenu un élément clé qui va peser dans les débats politiques, les français s’étant enfin rendu compte de l’imminence de la catastrophe climatique ont décidé de mettre leur confiance dans ceux qui défendent le mieux l’environnement ?
S’il faut tirer rendre justice à ce parti qui a su motiver ses électeurs, il faut cependant se rendre compte que cela tient moins du raz de marée que de la vaguelette dans une flaque d’eau. En effet s’ils brillent, c’est surtout par l’absence des autres électeurs, avec 60% d’abstention on peut difficilement parler de plébiscite. De plus leurs victoires se sont souvent faites grâce à des alliances plus ou moins burlesques, avec des partis pas toujours écolo-compatibles ou peu regardant sur la laïcité (la présence d’une femme voilée sur leur liste à Strasbourg ayant été un de leurs arguments politiques).
Alors est ce que c’est la fin pour Macron ? Son parti a pris une claque, son premier ministre est parti et il a dû le remplacer (ou il a préféré s’en débarrasser pour avoir plus de « lumière »), et l’écologie semble prendre une place prépondérante dans l’esprit des électeurs, ça ne sent pas très bon pour lui. Mais il faut se rendre compte que tout le monde peut être écologiste dans une élection (à Montpellier ce mot était sur toutes les affiches), et que les élucubrations des différents élus Verts risquent plus d’être des boulets que des tremplins (le maire de Bordeaux qui veut bannir les voitures par exemple…). Sans compter la capacité des Verts à se planter dans le choix de leur candidat à la présidentielle (on se rappellera d’Eva Joly). S’ils peuvent être une épine dans le pied au premier tour, les Verts se rangeront de toutes façons derrière Macron au second, en bons cosmopolites qu’ils sont. Peut-être compte-t-il aussi sur son nouveau gouvernement pour redorer son image. Mais avec des Dupont-Moretti et des Bachelot ça semble pas gagné d’avance… En tout cas en prenant un Castex transparent (mais qui semble vouloir resserrer les liens avec les forces de l’ordre) à la place d’un Edouard Philippe qui commençait à lui faire de l’ombre, Macron essaye de renforcer son image de décideur pour commencer à engranger des points pour la présidentielle.
Non, finalement les Verts ne seront pas tant que ça un danger pour le président. Par contre pour les français qui sont dans les villes qu’ils ont gagnées, oui… Entre les délires immigrationistes, la tendance LGBT et une écologie punitive et contreproductive (on remplace le nucléaire pour mettre du charbon à la place…) les six prochaines années risquent d’être pénibles… Notamment à Paris qui a réélu Hidalgo alliée aux verts, ou les villes qui ont des municipalités communautaristes : Goussainville qui a maintenant un maire fiché S pour islamisme ou St-Ouen qui comptait un délinquant dans ses conseillers municipaux (arrêté deux fois en trois jours pour vol de scooter et détention de stupéfiants).
La leçon à tirer de ces élections, c’est que tout ceci sera arrivé principalement parce que les gens ne sont pas allés voter contrairement à eux. Tant que ce système sera en place, s’abstenir ou voter blanc ne servira qu’à faire gagner triomphalement ceux qui se plient à ces règles pour faire avancer leurs pions.
Le mal triomphe par l’inaction des gens de bien disait l’autre...

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