Dans ce jeu de l’émotion qui fait la particularité de notre société, on a intégré des certitudes ; ainsi, on accepte la mort car c’est la destinée de tout humain mais on sait prendre le temps d’analyser les causes de la mort.
Il y a quelques jours, les conditions tragiques du décès de Philippe Monguillot, conducteur de Tram’bus à Bayonne, ont ému la France entière et certainement au-delà de nos frontières.
Cette tragédie a encore plus ému avec la médiatisation de la douleur de sa famille, chacun d’entre nous se sentant proche de Véronique, la courageuse veuve du défunt, et de ses trois magnifiques filles, chacun d’entre nous pleurant une vie de famille brisée par la faute de criminels.
Les faits sont têtus : le conducteur a été tué pour avoir tout simplement exigé que les règles élémentaires de la vie en société soient respectées et, dans ce cas, présenter un titre de transport (1,20 €), mais surtout porter un masque de protection, au regard de la crise sanitaire liée au #coronavirus Covid-19. Rappeler ces règles aura conduit à la mort d’un homme, d’un collègue, d’un mari, d’un père de famille exemplaire dont tous les proches et les collègues reconnaissent la gentillesse, l’humanisme et la disponibilité pour les autres.
Au plus fort de l’émotion, sur les réseaux sociaux, des concitoyens, des politiciens se sont exprimés, tant émus par ce drame incompréhensible, des images ont circulé. D’ailleurs, certains de ces visuels, relayés par des leaders d’opinion, font l’objet de dénonciation par le système puisque considérés comme trompeurs, des procédures judiciaires, à raison, ont été diligentées par les personnes malencontreusement citées. Des noms ont aussi été relayés mais, fatalement, après la fausse piste sur l’image « présumée » de l’un des agresseurs présumés, il y a eu moins de relais concernant les patronymes.
Mais si les rumeurs vont bon train, c’est aussi parce que le les médias semblent bien peu pressés de donner des informations sur ces identités.
Le vendredi 17 juillet, France Bleu révèle enfin que l’un des agresseurs du conducteur de bus de Bayonne est un clandestin, une personne « en situation irrégulière sur le territoire français »…
Le choc !
Donc un clandestin, passible d’une action judiciaire au regard de sa situation, peut se permettre le luxe de monter dans un transport public sans titre de voyage, de ne point porter de masque, malgré la situation sanitaire liée au #coronavirus, et, cerise sur le gâteau, mettre à mort un citoyen français qui, dans le cadre de son activité professionnelle, lui fait injonction de respecter les règles de base du civisme ?
Monsieur Philippe Monguillot, ce qui est révoltant dans votre mise à mort, c’est qu’on va trouver des gens pour dire : n’en faites pas trop dans la dénonciation des assassins… au nom du vivre ensemble !
Y en a marre !
Verlaine Djeni