La raison écologique est la meilleure avons-nous. Il ne faut pas oublie, pour autant, le développement d’une idéologie écolo, enseignant méthodiquement ce mépris de l’humain, qui pourrait être le drapeau de la nouvelle globalisation.
Gardiens de la Création, nous le sommes, mais l'homme est aussi à son sommet, dépassant le monde matériel qui l'entoure, parce qu'il est corps et âme et que sa destinée est ailleurs. La terre lui est donnée afin qu'il en dispose : non pour en abuser ni la détruire, mais pour en faire le meilleur usage. Qui saurait prétendre l'inverse ? Mais que de sacrifices absurdes ne lui demande-t-on pas au nom de l'environnement là est la notion religieuse qui prédomine aujourd'hui dans l'idéologie verte, qui n'a de cesse de montrer que l'homme est aujourd'hui le plus grand ennemi de la nature. Médias, programmes scolaires, réglementations à l'infini répètent les poncifs de l'écologie : réchauffement (à cause du C02, dont les dégâts seraient imputables à l'homme), surconsommation, épuisement des ressources, surpopulation, déchets polluants, injustice environnementale dont les pays riches, occidentaux et principalement chrétiens portent la responsabilité à l'égard des pauvres qui seront les premières victimes des dérèglements climatiques… tous ces mots nous sont familiers.
Les implications en sont innombrables : si la nature souffre (mais est-ce si certain ?) c'est parce qu'il y a trop d'hommes au niveau de vie élevé, ou dont le niveau de vie va s'élevant, parce que l'accès facile à l'énergie a sorti des millions et des milliards d'hommes de la misère, parce que chaque enfant qui naît doit d'abord être vu à travers son empreinte écologique. Et puisque c'est ainsi, il est donc urgent de réduire le nombre des naissances et de limiter l'usage des biens de cette terre, quitte à bouleverser profondément la manière de vivre de l'homme contemporain, à socialiser les biens, ceux de l'homme occidental devant profiter aux autres.
Contre les nations et les peuples
Les tenants de la Deep Ecology, l'écologie profonde, sont formels : la terre se porterait mieux avec sept ou huit fois moins d'hommes. Que fait-on des autres, et notamment ces milliards de personnes qui sont venus s'ajouter depuis les années 1960 où déjà, un Paul Ehrlich annonçait la famine généralisée pour vingt ou trente ans plus tard, sur le même ton et à peu près pour les mêmes raisons qui dictent aujourd'hui la Grande Peur du réchauffement ? Depuis son ouvrage sur la démographie, The Population Bomb, le quota de nourriture disponible pour chaque être humain a fortement progressé, la misère a reculé, l'espérance de vie a augmenté presque partout alors même que le nombre d'hommes sur cette terre a plus que doublé. Tout était donc faux. Mais on continue de prêcher contre l'homme et il n'est plus rare aujourd'hui d'entendre une femme expliquer qu'elle n'aura pas d'enfant, ou très peu, pour éviter de tirer sur les ressources de la planète.
Mais cette déraison écologique qui persiste malgré des faits têtus, s'imposant comme un faux dogme que nul ne saurait contester, a en réalité d'autres idées en tête. Elle est un outil d'action politique, un instrument utilisé contre les nations et les peuples, une morale nouvelle qui remplace efficacement le Décalogue et mieux encore les exigences chrétiennes. Depuis la contestation radicale du premier « Croissez et multipliez-vous » jusqu'à l'effacement de l'interdit de tuer à travers la légalisation de l'avortement et de la contraception - armes anti-population -, et à la justification du viol du droit de propriété à travers les innombrables réglementations "vertes" et la socialisation accélérée que justifierait la sauvegarde de la « maison commune », c'est une vraie révolution qui est en marche.
Que vous triiez vos bouteilles et vos cartons, en fait, tout le monde s'en moque. C'est votre docilité qui compte, votre prise de conscience des menaces globales qui pèsent sur une planète où l'humanité a le tort de grouiller. Face à ces problèmes « globaux », tous les tenants de la « politique verte » en sont d'accord, il faut des réponses globales, globalement contrôlées, à coups d'Objectifs du développement de l'ONU et de COP à répétition, obligeant chacun à mettre la main à la poche pour alimenter la caisse commune, au mépris des droits des peuples, des nations et des individus. L'écologie mondiale est le vecteur rêvé du démantèlement des souverainetés, parce que sans cette soumission, on vous promet votre destruction certaine lorsque la terre aura fini de cuire.
C'est en même temps une logique eschatologique, mais sans péché originel et sans Sauveur. L'homme n'y est plus un être à la nature déchue qui a besoin de rédemption, mais un simple élément du grand Tout qu'est la nature, dont l'adhésion religieuse à la sauvegarde de la planète va hâter l'avènement d'une époque de paix, de diversité - ethnique, religieuse, culturelle -, de bonheur et de prospérité universelle.
Cela vous paraît tiré par les cheveux ? Lisez Gorbatchev, compulsez la littérature onusienne, cherchez le fil rouge dans le discours écolo : tout y est. L'écologie - celle qui est aux commandes, pas la vraie - veut dénaturer l'homme.
Quand Macron explique qu'il ne reviendra jamais sur les nouvelles taxes sur les carburants, c'en est la simple illustration : il exprime les exigences imposées au nom d'engagements écologiques mondiaux. Le peuple, lui, peut crever… D’ailleurs, on l'y encourage.
Jeanne Smits monde&vie 6 décembre 2018 n°963