Arnaud Raffard de Brienne
Soumis à la pensée unique, comme la plupart des groupes multinationaux, le groupe Decathlon vient d’annoncer la suppression de ses messages publicitaires sur la chaîne CNews, coupable d’accueillir Eric Zemmour dont les propos libres et généralement pleins de bon sens déplaisent à l’establishment.
La direction du groupe confirme donc son retrait de toute publicité sur la chaîne pour cette fin d’année et sans doute pour 2021. Cette décision en dit long sur la conception de la liberté d’expression de la direction de cette entreprise qui se la joue volontiers « à fond la forme » et « entreprise libérée ». Libérée de pas grand chose si ce n’est de quelques scrupules essentiels. Comme celui de rétribuer à sa juste valeur les producteurs, par exemple. Grande adepte de la délocalisation Decathlon confie une part toujours plus importante de sa production au Bengladesh, le salaire moyen chinois n’en finissant plus de progresser jusqu’à atteindre les 800 à 900 dollars mensuels. Où va-t-on ? Les ouvriers textiles du Bengladesh doivent pour leur part se contenter de l’équivalent de 90 euros pas mois pour un labeur harassant, le plus souvent dans un environnement insalubre et une protection sociale qui ferait passer les romans de Zola pour des contes de fée.
L’héritier de l’empire Decathlon, Thomas Leclercq, richissime coqueluche de la jet-set et amateur de berlines luxueuses a de qui tenir. Son yacht, l’Idol, de 59 mètres de long est aujourd’hui immobilisé dans le port d’Ajaccio, au titre d’une saisie conservatoire, depuis le conflit opposant les six membres d’équipage philippins au milliardaire. Ces esclaves des temps modernes travaillaient jusqu’à 105 heures par semaine pour un salaire horaire moyen de 3,40 euros de l’heure et de plus, un nombre fantaisiste de jours de repos.
Que ces gens gardent donc pour eux leurs leçons de morale et les petits glaviots dont ils sont prodigues dès que l’on en vient à déroger à une pensée unique férocement défendue à leur strict avantage.