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Paysans en colère : « Deux agriculteurs par jour se donnent la mort et on n’en parle pas ! »

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En raison de la pandémie de Covid-19, le Salon de l’agriculture 2021 est annulé pour la première fois depuis sa création en 1964. Cette date a été choisie symboliquement par les agriculteurs de la Coordination rurale (deuxième syndicat agricole en France) pour mener une action de mobilisation afin de dénoncer le malaise du monde paysan. Une centaine d’agriculteurs en détresse se sont réunis à Paris sur la place des Invalides.

 

Nous sommes dans une situation de hors-la-loi parce qu’on nous impose de vendre en dessous de notre coût de production. Que ce soit dans l’agriculture ou dans n’importe quelle production, une entreprise qui vend à perte ne peut pas aller loin. Le manque d’argent et la pression de certaines personnes font que des gens sont plus sensibles et craquent. Aujourd’hui, deux agriculteurs par jour se donnent la mort.

En mettant en place des mannequins pendus aux arbres, avez-vous représenté ces agriculteurs qui se suicident ?

Nous avons fait cela pour choquer les gens. Lorsqu’on a un accident de car ou d’avion, on fait la une des journaux pendant une semaine. En revanche, un agriculteur s’est peut-être suicidé ce matin dans les Pyrénées et un autre ce soir en Alsace, il y aura trois lignes dans le journal local et on n’en parle plus. À la fin de l’année, plus de 600 personnes se sont donné la mort. Imaginez ce que vit la famille. Des dégâts collatéraux importants sont causés.

Vous êtes venu avec une fourche et une pancarte « exploité agricole ». Quel est le symbole de la fourche ?

Notre syndicat n’a pas pour politique de déverser du fumier et de tout casser. Cela ne sert à rien. Personnellement, j’ai toujours parlé, mais je n’ai jamais enfoncé une punaise sur un tronc d’arbre pour mettre une affiche. À ceux qui veulent me poser des questions, je m’exprime.

J’ai 65 ans et je n’ai jamais emmené un tracteur avec du fumier pour déverser quelque part. Ce n’est pas mon choix.

Au lieu d’emmener un gros tracteur, j’ai apporté cette fourche qui me suit depuis des années. Elle a pour symbole la révolte paysanne. Ce n’est pas un appel à la révolte. Lorsque vous allez au bord de la mer et que le drapeau est rouge, le maître-nageur n’y est pour rien, mais il annonce la tempête. Ma fourche, c’est mon drapeau rouge. Je dis à nos élus : « Attention, la tempête risque d’arriver ! »

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