Dans son film, Gad Elmaleh raconte son chemin vers le baptême. Pour France 3
“Gad Elmaleh réalise “Reste un peu”, “une déclaration d’amour” à ses parents”
Il vaut mieux lire cet article de RCF :
C’est l’un des films qui a marqué le festival du film international de la Roche-sur-Yon “Reste un peu” réalisé par Gad Elmaleh. Il sortira le mercredi 16 novembre 2022. Entre l’autobiographie et la fiction, l’humoriste aborde le sujet de la foi. À travers son propre chemin vers le baptême catholique, alors qu’il est issu d’une famille juive, Gad Elmaleh nous interroge sur le dialogue interreligieux et la force de la conversion.
C’est un film extrêmement intime que vous nous présentez ?
D’abord, je trouve que c’est un formidable sujet de film avant tout en tant qu’artiste et j’ai toujours eu envie de faire des choses autobiographiques dans mes spectacles plus difficilement dans les films parce que ce n’est pas moi qui écrivais des scénarios. Pour cette histoire-là, il y a un mélange dans le film entre la fiction et la réalité. La conversion est un sujet qui me bouleverse. Ces gens qui à un moment donné de leur vie décident de tout bouleverser et d’interroger leur propre identité et de changer leur chemin de vie. Je lis beaucoup de livres là-dessus. Il y a d’ailleurs un genre littéraire qui existe qui est devenu le récit de conversion.
Le point de départ le c’est un hommage à Marie et je pense que ça, c’est important de le dire. Il y a eu dans mon enfance l’interdiction de rentrer dans les églises à cause d’une sorte de superstition juive. Sauf que quand tu as six ans et qu’on t’interdit de faire un truc tu n’ as qu’une envie c’est de rentrer. Un jour je suis rentré dans cette église, je me suis dit pourquoi on m’interdit de rentrer dans cet endroit où c’est tellement agréable de passer du temps, de s’asseoir , de se recueillir ?
Ensuite je vais raconter mon chemin vers le baptême, le catéchuménat, avec l’interrogation portée par ma famille, mais aussi il faut le dire l’aspect comique. C’est donc une comédie sur une famille juive séfarade méditerranéenne qui est complètement dépassée par les événements. Pourquoi cet enfant se tourne-t-il vers le christianisme ? C’est une catastrophe ! J’ai bien conscience que je joue avec le feu dans le sens où c’est vrai que ce sont des choses délicates.
À un moment du film, vous comparez les religions juives, musulmanes et catholiques et vous parlez de la beauté des sépultures dans les églises.
C’est un peu tabou, les obsèques, la mort, les funérailles, les rites funéraires. Si je le traite sur le ton de la comédie, c’est parce que les traditions sont tellement différentes. Quand on a un œil extérieur, on se retrouve tout à coup confronté à une forme de solennité qu’on ne connaissait pas. Je trouve qu’il y a une beauté, il y a un culte, il y a une forme de choses tellement organisée. J’ai raconté qu’en assistant à des obsèques cathos j’avais envie d’être celui qui est dans le cercueil. C’est une blague, mais en même temps ça raconte quelque chose d’une forme de beauté. Je dis même en rigolant que vos églises sont belles, mais elles sont vides ! Donnez-les-nous et on vous les gère !
À travers votre film transparaît une grande connaissance de la théologie.
Quand j’ai commencé à m’intéresser aux messes, j’ai été surpris de voir qu’il y avait la lecture de l’Ancien Testament. Après il y a les Évangiles et entre ça il y a un livre qu’on partage dont on ne parle pas assez, ce sont les Psaumes, les Tehilim en hébreu. J’en parle peu dans le film, mais je m’y intéresse de plus en plus. Quand j’étais dans l’école talmudique, c’était de choses très importantes. Et quand j’ai commencé à côtoyer des catholiques pratiquants qui lisent les psaumes, j’ai vu à quel point on était proche avec ce livre. Il n’y a même pas une adaptation, même pas une appropriation et ce sont les mêmes textes et ça il faut qu’on le partage, qu’on lise ensemble, ça nous rapproche c’est très très beau les psaumes !
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