« Une forme d’écoterrorisme »
En quelques heures à peine, le calme village de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, a vu débarquer près de 4.000 activistes (7.000, selon les organisateurs) cagoulés et vêtus d’un bleu de travail, ce samedi 29 octobre. Malgré l’interdiction de la préfecture, ces militants déterminés, rameutés par les collectifs « Bassine non merci » - dont la pétition est soutenue par le Parlement européen – et « Les soulèvements de la Terre » - qui appelle ni plus ni moins au « basculement radical » et au « soulèvement » sur son site Internet –, s’en sont pris à la future réserve d’eau. À l’aide d’une meuleuse, de pelles et de pioches, ils sont parvenus à sectionner au moins l’une des six canalisations d’alimentation du réservoir. Face à ces activistes, dont une quarantaine sont fichés S selon le ministère de l’Intérieur, 1.700 gendarmes ont été déployés. La manifestation n’a alors pas tardé à tourner à l’affrontement violent. Bilan : 61 militaires ont été blessés, dont 22 sérieusement, d’après Gérald Darmanin. Après deux jours de tension et alors que quelques centaines de militants sont encore présents dans la zone, le ministre de l’Intérieur, qui dénonce « une forme d’écoterrorisme », annonce le maintien du dispositif de sécurité pour éviter la formation d’une ZAD [zone à défendre, NDLR], comme ce fut le cas par le passé.
Ce n’est pas la première fois que la contestation contre un projet de rétention d’eau pour les agriculteurs vire à l’affrontement violent. Il y a huit ans, dans le Tarn, lors d’une mobilisation des écologistes radicaux dans la ZAD de Sivens, Rémi Fraisse, un jeune militant, décédait à la suite de l’explosion d’une grenade assourdissante.
Dégradation d’œuvres d’art
Dans un autre registre, alors que la question écologique ne passionne plus les foules, d’autres activistes font le choix de la transgression permanente. À Londres, La Haye ou même Paris, des militants ont envoyé de la nourriture sur des toiles de maître – heureusement protégées par une vitre - avant de se coller au cadre ou au sol. En seulement quelques semaines, les membres du collectif « Dernière Rénovation » n’ont pas cessé de multiplier les actions de désobéissance civile et de perturbation de l’ordre public. Après avoir interrompu un match du tournoi de Rolland-Garros, en juin, et une étape du Tour de France, un mois plus tard, les voilà qui bloquent la circulation sur l’autoroute A6, ce vendredi 28 octobre. Des automobilistes excédés n’ont pas tardé à déloger cette poignée de militants assis sur la chaussée. Au même moment, l’un de leurs militants montait sur la scène de l’Opéra Bastille en pleine représentation de La Flûte enchantée pour s’attacher au décor et énoncer, sous les huées du public, son discours sur la « fin du monde ».
Au Mondial de l’automobile, qui s’est tenu à Paris, des militants d’« Extinction Rebellion », financé à l’échelle mondiale par des multimillionnaires, ont collé leurs mains à des voitures de collection d’une certaine valeur. Sûrs d’eux, ces militants n’ont même pas fait attention à la nature du stand contre lequel ils agissaient. Loin d’être un promoteur de voitures polluantes, ce stand récoltait en réalité des fonds pour l’association Perce-Neige, association fondée par Lino Ventura pour aider les personnes porteuses de handicap mental.
Loin de changer les mentalités, ces activistes radicaux ne récolteront qu’une chose : la colère et l’agacement des Français.