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Macron, l’homme qui s’aimait trop

 

Emmanuel Macron ? Jamais de sa faute. Une anecdote dit son caractère : la scène, filmée par TF1, se passe le 20 octobre 2017, dans son bureau à l’Elysée. Trois jeunes ministres papotent avec le chef de l’Etat. Soudain, Némo, le chien du président, se met à pisser devant la célèbre cheminée, devant laquelle furent photographiés tous les présidents depuis Charles de Gaulle. « Ca arrive souvent ? », demande un des interlocuteurs. « Non, vous avez déclenché chez mon chien un comportement totalement exceptionnel », répond en riant, sans bouger de son canapé, le maître de l’animal mal dressé.

Il ne vient pas à l’idée de Macron, adorateur de lui-même, de s’excuser au nom de son labrador griffon noir, ni encore moins de l’engueuler. Non. Les responsables sont les trois visiteurs, coupables d’avoir perturbé le compagnon élyséen. Pourquoi cette histoire de pipi de chien ? Parce que les Français sont traités de la même manière que ces trois boucs-émissaires. Les citoyens endurent les frivolités du président et sont priés d’éponger. Jamais un chef d’Etat n’a autant méprisé son peuple.

La morgue présidentielle est à la source de la rage qui a gagné la société. Non content de ne pas vouloir entendre les gémissements de la France ordinaire, trop « populiste » à son goût, c’est sur la classe moyenne que s’acharne le « Mozart de la finance ». En l’accablant d’une réforme des retraites mal pensée, Macron s’est résolu, le 13 mars, à engager le 49-3, de peur de voir les députés rejeter son projet. « Je considère qu’en l’état les risques financiers, économiques, sont trop grands », a-t-il expliqué pour justifier son bras d’honneur lancé à l’Assemblée nationale indocile. Autrement dit : après s’être montré incapable dès son premier quinquennat de désendetter d’un centime l’Etat hypertrophié, après avoir dépensé 300 milliards d’euros supplémentaires pour une crise sanitaire hystérisée, le chef de l’Etat a choisi de rendre ses concitoyens comptables de ses propres manquements. Réformer les retraites plutôt que réformer l’Etat : telle est l’option de l’homme qui s’aimait trop. Or, cette défausse sur la populace à plumer ne passe plus. « Jamais les smicards n’ont vu autant leur pouvoir d’achat augmenter depuis des décennies », a osé dire le monarque, le 22 mars, sans percevoir l’indécence. L’ombre de Louis XVI plane sur la place de la Concorde, ce rendez-vous de l’histoire qui s’écrit. (La suite sur Causeur d’avril).

Ivan Rioufol

Texte daté du 2 avril 2023 et repris du blog d’Ivan Rioufol

https://fr.novopress.info/230581/macron-lhomme-qui-saimait-trop/

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