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Une soixantaine de sarcophages en plâtre viennent ainsi d’être dégagés dans les lieux, révèlent les archéologues dans un communiqué du 6 avril 2023 — le nombre final de cercueils exhumés pourrait même approcher la centaine, précisent-ils. Ils datent principalement des Ve et VIIe siècles, époque mérovingienne où l’église de Saint-Denis est une nécropole royale. Le mérovingien Dagobert Ier aurait d’ailleurs été le premier roi des Francs à y être inhumé en 638 ou 639.
Des sépultures, de l’époque gallo-romaine à médiévale
Des recherches sont actuellement menées à l’intérieur et à l’extérieur de la basilique. Près de deux cents sépultures sont fouillées : certaines semblent antérieures à la construction de la première chapelle gallo-romaine (entre 450 et 475 supposément), d’autres sont datées du Ve siècle avec les vestiges mérovingiens et carolingiens, jusqu’à la fin de l’époque médiévale. “Les recherches permettent de suivre l’évolution de l’ensemble architectural, sur près d’un millénaire, de comprendre l’implantation des différents cimetières et d’en caractériser la population”, écrivent les spécialistes.
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La raison de cette occupation funéraire très dense s’explique par l’importance qu’a pu avoir la basilique à travers les siècles. Le premier lieu de culte aurait été construit sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de la sépulture de saint Denis, évêque missionnaire martyrisé vers 250. Un premier agrandissement par les Mérovingiens en fait un endroit de grand prestige, comme l’a prouvé la découverte en 1959 du sarcophage de la reine Arégonde, épouse de Clotaire Ier et bru (belle-fille) de Clovis Ier, morte entre 573 et 579. Elle sera la première personne royale d’une longue liste a y être enterrée, puisque l’église devenue nécropole royale a accueilli les restes de quarante-trois rois, trente-deux reines et dix serviteurs de la monarchie, jusqu’à Louis XVIII. Les restes du bâti carolingien (VIIIe – Xe siècles) construit par la suite sont malheureusement mal conservés, indique l’Inrap, parfois recouverts par la construction du massif occidental commanditée par l’abbé Suger