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Le naufrage progressiste, meilleur allié des « néo-réacs », par Ivan Rioufol

 

Les « progressistes » sont leurs meilleurs détracteurs. Dix ans après l’adoption du mariage homosexuel, ils s’enivrent des mea-culpa d’opposants d’hier qui avouent s’être trompés de combat. Cette repentance d’esprits faibles, qui acquiescent en conséquence à la PMA sans père en attendant la perspective d’une GPA pour les hommes, est vue comme une victoire contre les « néo-réacs » et autres « populistes ». En réalité, l’inverse s’observe. Il y a plus de dix ans, votre serviteur avait écrit : « De l’urgence d’être réactionnaire » (PUF), en reprenant du réactionnaire la définition qu’en donnait naguère Larousse : « Celui qui prête son concours à une réaction politique ». C’est ce mouvement réactif qui partout s’accélère, à mesure que l’opinion mesure les désastres causés par des décennies de pensées fausses et de reculades face aux tyrannies des minorités sexuelles ou racialistes.

Dans son livre sur la décadence française (1), l’historien Patrick Buisson rappelle : « Le grand récit du progressisme, qui prétendait réenchanter le monde, s’est révélé incapable de répondre à ces besoins universels et intemporels que sont les demandes de sacré, de grandeur et de symbolique ». Buisson cite la philosophe Simone Weil (La pesanteur et la grâce) : « D’où viendra la renaissance, à nous qui avons souillé et vidé tout le globe terrestre ? Du passé seul, si nous l’aimons ». Autant dire que le « bougisme » d’Emmanuel Macron – qui rappelle ce lundi dans Le Parisien : « Ce qui m’importe c’est que le pays avance » – ne peut que rendre insupportables et ridicules ses flatteries à la modernité, ce canard sans tête.

Dans cet entretien au Parisien, le chef de l‘Etat explique : « Marine Le Pen arrivera au pouvoir si on ne sait pas répondre aux défis du pays et si on installe l’habitude du mensonge et du déni du réel ». Mais il ajoute vouloir continuer à appeler le RN « Front national », car « on ne gagnera jamais contre lui au jeu du plus populiste et démagogue ». C’est donc en ayant recours au mensonge et au déni d’un RN recentré que Macron croit pouvoir combattre le réveil « populiste », ce qui en dit long sur son désarroi. De fait, il suffit d’observer son ministre de l’Education, Pap Ndiaye, donner des gages au wokisme et aux accommodements raisonnables pour stimuler encore davantage la révolte qui se structure, notamment à droite, contre cette idéologie anti-occidentale qui a rompu avec la raison. Au parlement de Strasbourg, la semaine dernière, les macronistes se sont retrouvés parmi la minorité qui a refusé de voter, en vain, le financement par l’Union européenne de murs de protection à ses frontières contre l’immigration clandestine. Ce changement de doctrine sur l’efficacité des murs – récusés il y a encore peu- illustre à lui seul la percée de la pensée conservatrice au cœur de la citadelle européenne du politiquement correct. Ce mouvement réactif est amené à prendre de l’envergure. Il suffit pour cela de laisser faire les « progressistes » qui perdent pied et pensent avoir gagné.

(1) Décadanse, Albin Michel

Ivan Rioufol

Texte daté du 24 avril 2023 et repris du blog d’Ivan Rioufol

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