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Mensonge et ressentiment tiers-mondistes

230712

Les racines des campagnes "Black Lives Matters" aux États-Unis ou "justice pour Naël" en France sont tout sauf nouvelles. Leurs soutiens internationaux, de l'ONU à la Turquie en passant par Alger, ne doivent pas nous surprendre. On ne doit pas confondre à cet égard les violences des émeutes elles-mêmes, essentiellement destinées à des contrôles de territoires et de points de trafic de drogue, d'une part, et l'amplification névrotique de leur impact(1)⇓

L'anticolonialisme germanopratin de la guerre d'Algérie ou l'antiracisme nord-américain sont devenus historiquement des composantes de la bien-pensance, au même titre que bien d'autres récits mémoriels falsificateurs. Toutes ces vagues idéologiques, beaucoup plus puissantes que les mouvements de racaille proprement dits, contribuent puissamment à détruire les pays occidentaux en désarmant psychologiquement leurs fragiles couches dirigeantes.

En 1920, au congrès de Bakou, organisé par le Komintern, il fut posé comme une évidence stratégique que les disciples de Lénine devaient s'adjoindre les forces du "nationalisme musulman", quitte à s'allier aux pires des obscurantismes. Votre chroniqueur s'étant efforcé, à l'époque du centenaire de ce "premier congrès des peuples de l'orient", de mettre en lumière cette cynique alliance entre "La Faucille et le Croissant", il en observe, sans plaisir mais sans surprise, la mise en œuvre et les développements actuelle.(2)⇓

En 1955, à la conférence de Bandoeng cette conjonction prit la forme du "tiers-mondisme". Ce nouveau bloc antioccidental permit pour la première fois à la Chine communiste de s'affirmer comme puissance mondiale. Ce fut alors la réussite de Zhou En Lai, ministre des Affaires étrangères de Mao Tsé-toung. Il était épaulé à l'époque par le président indonésien Soekarno, hôte de la conférence et dont la formule politique se réclamait du "na-sa-kom" : alliance du nationalisme, de l'islamisme et du communisme. En 1967, après 22 ans de dictature, son régime fut balayé. Celui des communistes à Pékin a survécu.

Or, il est devenu aujourd'hui non seulement le continuateur d'un stalinisme réaffirmé depuis 2012 par Xi Jinping, mais également la principale puissance financière mondiale, créancière de quelque 165 États. Tirant lui-même sa force de l'exploitation quasi esclavagiste sans frein d'une main-d’œuvre privée de tous droits sociaux, cette hyperpuissance n'hésite pas à attiser les tensions de nos sociétés libres.

Toute sa propagande repose sur le mensonge, et d'abord sur celui consistant à accuser les Occidentaux d'être responsables de l'abaissement historique et de la dégénérescence de la dynastie mandchoue au cours de XIXe siècle.

Retenons ici quelques grandes lignes véridiques qui contredisent totalement le discours culpabilisateur mensonger de "l'humiliation de la Chine" par les puissances étrangères.

Dans ses "Mémoires", un livre de souvenirs, pieusement recueillis par Agnès Snewdley, publié en 1969 en France [par notre Imprimerie Nationale !] sous le titre "La Longue marche", le maréchal Chu Teh reconnaît [page 101] que "les Qing étaient faibles, totalement impuissants et tyranniques envers le peuple" alors même que : "à partir de 1900, il [le plan pacifique d'Alfred Hippisley] fut considéré comme la base même de la politique américaine et comme le moyen de maintenir l'intégrité territoriale de la Chine". Ce ne sont pas, à la vérité, les méchants "diables étrangers"mais les dirigeants du pays qui portent la responsabilité de son humiliation.

Contre cette dynastie certes étrangère, rétrograde et finissante diverses insurrections s’étaient vainement dressées, dès la fin XVIIIe siècle, au sortir du règne glorieux mais trop long de Qianlong (1711-1799) notamment dans les provinces "hakka" du sud-ouest. Advient plus tard de 1851 à 1864, la révolte des Taïping : cette secte messianique prétendait instituer une Grande paix céleste. Cela engendra sans doute entre 25 et 30 millions de morts. Du fait des diverses révoltes de l'époque, la population de la Chine serait passée d'un total de 410 millions d'habitants en 1851, au début de la révolte des Taiping, à 350 millions seulement en 1873. Pour finir, ce furent 47 ans, de 1864 à 1911, de régence rétrograde de l'ex-concubine Impératrice douairière Cixi qui achevèrent de ruiner l'Empire du milieu.

C'est en particulier au lendemain de la défaite de l'Empire mandchou face au Japon en 1895, que le rejet de réformes pourtant nécessaires, triompha à la cour de Pékin... sans que les Occidentaux y fussent pour quoi que ce soit. En 1898, un court moment de sursaut réformateur conduisit le jeune empereur Guangxu à s'inspirer du modèle adopté par le Japon depuis 1868 : après avoir inspiré 130 réformes en 103 jours, son inspirateur Kang Youwei parvint à se réfugier au Japon, alors que ses six principaux collaborateurs furent massacrés.

Non l'Occident n'est aucunement responsable de cette longue décadence. Et si l'Union soviétique stalinienne a introduit dans ce malheureux pays, à partir de 1921, les formules liberticides et destructrices du marxisme-léninisme, continuées par Mao Tsé-toung qui s'empara du pouvoir en 1949 et s'y accrocha jusqu'en 1976, les pays occidentaux ne peuvent être accusés que d'une chose : celle de ne pas l'avoir assez combattu.

La victimisation du tiers-monde ne repose que sur des mythes : ceux qui les propagent doivent cesser de mentir.

JG Malliarakis 

Apostilles

  1. On lira à ce sujet le remarquable article du criminologue Xavier Raufer publié le 10 juillet dans Atlantico "Armes, insurrections, bandes criminelles : mythes, fantasmes et mensonges post-émeutes" qu'on peut découvrir sur le site "Je suis français".
  2. cf. "La Faucille et le Croissant" par JG Malliarakis, disponible sur le site des Editions du Trident

https://www.insolent.fr/2023/07/mensonge-et-ressentiment-tiers-mondistes.html

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