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Faute d’expulser tous les délinquants, Darmanin présente les nominés !

On n’a sans doute pas fini de rigoler, avec cette histoire de « grande fermeté ». Au début, dans la classe politique, on laissait la police agir contre les criminels étrangers. Ensuite, avec une Justice engorgée et militante, avec des forces de police pleines de bonne volonté mais empêchées d’agir concrètement, avec des délinquants étrangers qui constituent un quart de l’effectif des prisons, on a commencé à parler d’autant plus fort qu’on ne faisait rien. On a donc sorti la carte de la fermeté. À mesure que l’impuissance de l’État devenait patente, on est passé de la fermeté à la grande fermeté, puis, bien souvent, à « la plus grande fermeté ».

Gérald Darmanin, qui a retenu les leçons de tous les camps à force de passer de l’un à l’autre, ne pouvait pas se départir de cet élément de langage ridicule, devenu un indispensable de la trousse à outils dialectique du pouvoir. La procédure de réaction à un crime a été standardisée sous son mandat. D’abord, il faut tweeter quelque chose de tragique et de solennel, et annoncer qu’on se « rend sur place ». Une fois sur place, on « condamne avec fermeté » ou « avec la plus grande fermeté », ça dépend (et dans les deux cas, c’est purement rhétorique, évidemment). Et puis, quand il le faut, c’est-à-dire quand on n’a pas le choix, on prend quelques mesures (tout aussi rhétoriques).

Des curriculum vitae anonymes

Pour tous les meurtres, viols, cambriolages commis par des étrangers, le plus souvent soumis à une obligation (polie) de quitter le territoire français (OQTF), il ne se passe rien ; d’ailleurs, le taux d’exécution des OQTF, autour de 8 %, fait de nous le mauvais élève et la risée de toute l’Europe. Il n’y a pas un jour sans que des Français ne soient agressés par des étrangers, et il ne se passe rien.

Gérald Darmanin, donc, a décidé de communiquer sur la fermeté de sa politique. Il croit peut-être échapper à son bilan en donnant une publicité martiale à son inaction. Ainsi, depuis quelques jours, le ministre de l’Intérieur publie sur X les profils des délinquants étrangers qui sont renvoyés chez eux. Il y en a une petite dizaine tous les jours, et le ministère en déroule la litanie. Évidemment, il n’y a que des initiales, pas de prénoms. Ce louable souci de la préservation de l’anonymat évite, également, de se poser la question de la prévalence de certains profils (question dont tout le monde connaît la réponse).

En lisant tous les jours, sur le compte X du ministre, la sinistre suite de profils criminels, on se dit tout d’abord que cette manière de faire n’obtient pas du tout l’effet escompté. En se préoccupant d’une poignée de délinquants, Darmanin n’est pas à sa place et prouve que le tempo médiatique l’intéresse davantage que le travail de fond. Ensuite, s’il était capable d’identifier ces profils, pourquoi n’a-t-il pas renvoyé plus tôt ces gens qui, non seulement n’avaient rien à faire en France, mais surtout y commettaient des crimes et des délits ? Enfin, la présence illégale sur le territoire étant elle-même une infraction, comment compte-t-il faire appliquer la loi en renvoyant les 700.000 à un million de clandestins abusivement renommés « migrants » ?

Il ne suffit pas de communiquer de manière obscène sur des micro-événements. Il faut, aussi, prendre le problème à bras-le-corps… et cesser de mentir. Au moment où Darmanin se gargarisait d’avoir, pour une fois, réussi à faire appliquer la loi, il implantait dans les Vosges, au mépris de la volonté populaire et à l’inverse de ce qu’il avait lui-même annoncé, des migrants venus de Lampedusa. Affres de l’en même temps. Tweets vengeurs, arrangements avec la réalité, retouches et exagération : nous sommes gouvernés par des influenceuses.

Arnaud Florac

https://www.bvoltaire.fr/faute-dexpulser-tous-les-delinquants-darmanin-presente-les-nomines/

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