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Julien Sanchez, maire RN, réclame la liste des fichés S de Beaucaire

Beaucaire… c’est un nom qui parle à l’imagination. On pense à Alphonse Daudet, à la Provence, à Fernandel dont la voix est indissociable des Lettres de mon moulin… C’est la France du sud et, depuis Daudet et Fernandel, force est de constater qu’elle a bien changé.

Elle a tellement changé que son maire, Julien Sanchez (RN), élu puis réélu depuis 2014, réclame avec insistance à l’État la communication de la liste des fichés S aux élus locaux afin qu’ils puissent assurer la sécurité de leurs administrés. Cette demande, il l’a déjà faite en 2018, sans succès. Et s’il la réitère aujourd’hui, c’est parce que sa ville fait l’actualité.

On vient, en effet, d’apprendre que l’imam de la mosquée de Beaucaire, qui ne s’appelle pas Don Camillo mais Yassin E., a été condamné, jeudi, par le tribunal de Nîmes à huit mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme en lien avec un service de communication publique en ligne » - en l’occurrence, Facebook. Inscrit, de ce fait, au « fichier des auteurs d’infractions terroristes », il s’est vu interdire d’exercer la fonction d’imam pendant un an.

Incroyable mais vrai : l'imam ne savait pas ce qu'il disait !

Ahurissante, la défense de Yassin E. mérite qu’on s’y arrête. Pris dans l’enthousiasme du moment – comprenez le conflit qui enflamme le Proche-Orient –, il a publié, le 12 octobre dernier, soit cinq jours après l’attaque du Hamas sur Israël, un hadith fort explicite : « Vous combattrez les juifs et aurez le dessus sur eux, de sorte que la pierre dira : "Ô musulman ! Voici un juif caché derrière moi, viens le tuer". »

On est loin de l’amour du prochain et du sixième commandement qui dit « Tu ne tueras point ». Mais notre imam, sans doute exalté par son pèlerinage à La Mecque (il a été interpellé à Marseille alors qu’il en revenait), a plaidé la « maladresse », affirmant au tribunal qu’il avait « mal compris cet hadith ». Il faut le croire : il prêche la sainte parole depuis dix ans mais il ne sait pas ce qu’il raconte ! « Je ne l'aurais pas publié si j'avais vu cette ambiguïté. L'erreur est humaine, c'est une maladresse de ma part », a-t-il martelé.

On ne voit pas bien ce qu’il y a d’ambigu là-dedans, ça paraît même très clair, comme appel au meurtre.

La préfecture aux abonnés absents

Alors Julien Sanchez revient à la charge. La ville publie un communiqué rappelant que « lorsque le maire a soumis, il y a 4 ans, aux services de l’État une liste précise de personnes habitant Beaucaire afin de savoir si elles étaient fichées S, il n’a obtenu aucune réponse écrite de la préfecture ». Un absence de réponse d'autant plus incompréhensible que le maire a la qualité d'officier de police judiciaire, ce qui légitime cette demande.

Et de demander s’il faut « attendre le départ du gouvernement en 2027 pour espérer être enfin informé des risques présents sur son territoire en matière de fichés S et de radicalisation ». Autant de requêtes qui figurent dans la « proposition de loi visant à combattre les idéologies islamistes » déposée par Marine Le Pen et son groupe à l’Assemblée mais que le gouvernement préfère jusqu’ici ignorer.

Enfin, Julien Sanchez annonce son intention d’écrire au ministre de l’Intérieur « afin de savoir quelles mesures l’État (en compétence sur ce sujet) entend prendre pour s’assurer que les prêches eux-mêmes n’incitent pas à la haine et pour savoir de quelle manière il compte apporter des garanties en la matière aux habitants de Beaucaire ».

Une bonne occasion de savoir si Gérald Darmanin compte réellement passer aux actes ou si, comme le Président Macron, il se paye simplement de mots.

Marie Delarue

https://www.bvoltaire.fr/julien-sanchez-maire-rn-reclame-la-liste-des-fiches-s-de-beaucaire/

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