Vous aviez fait partie des rares voix à avoir refusé le discours « vous n’aurez pas ma haine ». Que reprochez-vous à cette dialectique ?
C’est précisément cet « état d’esprit », allègrement relayé par la presse d’opinion, qui nous a empêché de réfléchir collectivement (c’est-à-dire par le débat démocratique) aux fractures que l’on connaît aujourd’hui. Pire cette dialectique a fait passer les citoyens en colère pour des individus « haineux », offrant la possibilité aux responsables politiques d’échapper à leurs responsabilités. Combien de Premier Ministre ou de Ministre de l’intérieur ont démissionné à la suite du 13 novembre et du chapelet d’attentats islamistes qui s’en est suivi ?
Bien loin de l’idée de vengeance ou de haine, ma voix, dès le lendemain des attentats, et mon message, c’est que nous devons agir. Cette action déterminée doit crever l’abcès des causes profondes de la progression de l’islamisme en France : l’immigration incontrôlée, l’affaiblissement moral, le déclin de l’école républicaine, le laxisme judiciaire…
Cette naïveté que vous dénoncez, pensez-vous qu’elle vit ses derniers instants ?
Je l’espère. Du moins, elle percute malheureusement de plus en plus le mur de la réalité. Par exemple, qui peut dire aujourd’hui que l’Etat et les associations d’aides aux clandestins ont eu raison de maintenir sur notre territoire cette famille tchétchène, dont le fils, islamiste radicalisé, a fini par assassiner le professeur Dominique Bernard, trois ans seulement après l’assassinat et l’attentat islamiste commis à l’encontre de Samuel Paty ?
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