« Non à la fiscalité environnementale punitive ! »
Née dans le Tarn, l’opération est en train de se répandre à travers toute la France où des centaines de communes ont vu leurs panneaux sens dessus-dessous. Ce week-end, le grand chamboulement a franchi la Loire et les panneaux ont viré de bord en Bretagne, dans l’Ain, dans le Cher…
A Bourges, les affiches des syndicats dénoncent le cadeau fait aux « anti-bassines » après les échauffourées de Sainte-Soline : « Pas d’accès à l’eau, c’est l’agriculture qu’on assèche. 30 % d’eau en moins pour le même volume de production, et on veut nous imposer une augmentation de 40 % de la redevance pour prélèvement d’eau ! Non à la fiscalité environnementale punitive ! Pas de transition sous pression ! ».
Car tous protestent contre certaines des nouvelles mesures contenues dans la Loi d'orientation agricole qui devrait être votée en décembre prochain. Ainsi, dans leur communiqué, les Jeunes agriculteurs du Finistère dénoncent « les incohérences politiques auxquelles [ils font] face ». A savoir « Toujours plus… de normes, de restrictions, d’interdictions », autant de mesures nouvelles que le gouvernement « impose encore quand les produits importés n’y sont pas soumis ».
« Nous défendons le ‘Manger français’, modèle agricole le pus durable au monde, une agriculture dynamique, viable et vivable », disent-ils, et « il est inacceptable de continuer l’import de produits étrangers alors même que l’agriculture française est en perdition ! ». Et de demander « des prises de position fortes de la part de notre ministère qui devrait s’inquiéter des conséquences de ses choix sur nos exploitations. »
France info déplore « cette blague »
On ne connaît pas pour l’instant les réactions du ministère. En revanche, si l’accueil est généralement bon enfant dans les petites communes rurales, ça grince dans les villes. A Nantua, par exemple, « la ville ne remercie pas ces délinquants de service (sic) qui polluent la vie municipale et qui obligeront les salariés de la commune à remettre en état les dégradations », écrit le maire (DVD). Était-il aussi critique après les émeutes de juillet, quand on tirait au mortier dans sa ville ? Un coin si calme que la ville se voit dotée de l’une des 200 nouvelles brigades de gendarmerie promises par le Président. De même, France Info déplore « cette blague, qui coûte tout de même cher aux villes ».
Des manifestations devraient suivre, cette semaine, avant que le projet de loi n’arrive à l’Assemblée. A l’évidence, la question n’intéresse personne, du moins pas les grands médias. La gauche bobo-écolo-antispéciste qui a fait des agriculteurs les bêtes à abattre préfère armer les black-blocs. Faut-il alors s’attendre à un prochain affrontement sur le pavé entre ces jeunes agriculteurs et les décroissants des Soulèvements de la Terre ? Entre ceux, véritablement soucieux de la nature, qui triment pour un revenu de misère et les brigades «antifas» appointées par l’extrême gauche ? Bref, tracteurs et fourches contre cocktails Molotov ? On en reste pour l'heure à la guerre de communication. Jusqu'à quand ?
Marie Delarue
https://www.bvoltaire.fr/pourquoi-des-agriculteurs-retournent-les-panneaux-des-communes/