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Colère paysanne : la revanche du « plouc » sur le bobo

Le monde change. Les caricatures s’inversent : le ridicule est passé du « plouc » au bobo. La révolte des agriculteurs a dévoilé, par la qualité des leaders et de leurs prises de parole, le visage moderne  de la ruralité. C’est probablement chez les paysans que le monde nouveau, plus réaliste et humain, se dessine. Si les tracteurs n’ont pu pénétrer dans Paris, protégé par des blindés, la capitale apparait pour sa part dans son univers étriqué et déconnecté de la vie des gens. Le grotesque de la « votation citoyenne » contre les SUV (sport utiliy vehicle), organisée ce dimanche, le démontre : aucune vision ne sort plus de l’esprit asséché des dirigeants des grandes métropoles mondialistes, hormis leurs génuflexions devant l’écologisme et le diversitisme. 

Anne Hidalgo, maire de Paris, est le parangon de ce conformisme moutonnier. Son référendum, auquel seuls 5,68% des Parisiens ont répondu, va obliger les propriétaires de véhicules lourds (plus de 1,6 tonne, plus de 2 tonnes pour les électriques) à payer trois fois plus cher leur stationnement (soit 225 euros pour 6 heures !). Ce faisant se dessine une écologie punitive construite sur le racket municipal (35 millions d’euros de recette espérée), la surveillance collective, la dénonciation du « gros », la discrimination de classe. Les premiers visés ne seront pas les Parisiens, qui le plus souvent n’ont plus de voitures ou qui bénéficient du stationnement résidentiel, mais ceux qui viennent travailler. Ce « passe urbain » est l’expression d’une mentalité d’exclusion, très « petit-bourgeois ».

 Le péquenot des champs a bien davantage à nous dire que le progressiste des villes. Celui qui « fume des clopes et roule au diesel », devant qui la macronie se bouche le nez, a derrière lui la France périphérique et rurale. Encore majoritaires démographiquement, ces oubliés n’entendent plus se contenter de leur marginalisation au profit de minorités déifiées. Une place plus centrale les attend. L’enraciné est plus inspirant que le déraciné. Il est loin, le cliché du bouseux fruste attaché à sa terre, son pinard et ses bêtes, décrit par exemple par Françoise Sagan (Les faux fuyants), ou par le film La soupe aux choux. Même si la jacquerie des agriculteurs a baissé en intensité depuis vendredi, après les mesures annoncées par le Pouvoir, le soutien massif de l’opinion à leur combat demeure. Dans l’urgence, Emmanuel Macron a choisi de lâcher du lest sur les normes écologistes, afin de préserver l’architecture de l’Union européenne. « Nous voulons une Europe plus forte et plus concrète », a-t-il expliqué jeudi en faisant à nouveau l’éloge de la « souveraineté européenne ». Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a précisé que le secteur agricole sera classé parmi les métiers en tension, le rendant ouvert à une immigration irrégulière légalisable. Or c’est bien cette Europe diversitaire, technocratique et sans âme, que rejettent les agriculteurs, en France et ailleurs. L’entêtement de la caste européiste à vouloir imposer son modèle hors-sol se heurte à la révolte d’un peuple excédé mais raisonnable. C’est lui qu’il faut entendre.

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