C’est une information régionale sans intérêt, si ce n’est qu’elle illustre parfaitement un immense mouvement partout à l’oeuvre aujourd’hui. Dans toutes nos provinces, de ma Normandie à la Côte-d’Or, plus personne ne veut travailler, parce que le travail ne paye pas assez par rapport au non-emploi comme le RSA parent isolé qui avec deux enfants permet de toucher plus de 1 000 euros nets par mois.
« En Côte-d’Or, plusieurs dépôts de pain de l’agglomération dijonnaise viennent d’être retirés par le boulanger qui les alimentait. En cause, un manque de personnel qui l’empêche de suivre la cadence… et qui se répand dans la région.
Mauvaise nouvelle pour les amateurs de pain de Norges-la-Ville, Arceau et Ruffey-les-Echirey (Côte-d’Or). Dans ces trois villages du nord de l’agglomération dijonnaise, les distributeurs dans lesquels les habitants pouvaient chaque jour récupérer leurs baguettes viennent en effet de fermer.
Derrière ces machines, Anthony Laidet, boulanger à Saint-Julien. Cela faisait près de huit ans qu’il alimentait chacun de ces dépôts… aussi, les fermer est pour lui « comme un échec personnel, parce qu’on a toujours envie de produire plus, de faire de nouvelles choses. Mais là, on n’a pas le choix que de fermer. »
Une nécessité de fermer due au manque de main-d’œuvre, auquel le boulanger est confronté depuis plusieurs mois. « On a du personnel qui est parti pendant l’été, et on n’a jamais réussi à en retrouver », déplore-t-il. « On a essayé de continuer le service qu’on avait mis en place, mais je suis tout seul. Les journées sont à rallonge et il faut malheureusement prendre des décisions. »
« Quand on poste une offre d’emploi, on a un retour au bout de six, sept mois… »
Cette pénurie de personnel n’est pas nouvelle pour la profession. Début 2022, le Président de la Confédération nationale de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie française, Dominique Anract, estimait ainsi à 21 000 le nombre de postes qui restaient à pourvoir dans le secteur (à la fois pâtissiers, boulangers et vendeurs). »
C’est la même chose partout en France.
Partout.
Dans tous les secteurs. Dans toutes les régions.
Le travail est une nécessité, pour tous, et le non-travail n’est pas la clef du bonheur, au contraire ! Moins on en fait, moins on en fait.
Il y a un décrochage total, notamment des jeunes générations par rapport au travail (et pas que) qui est très inquiétante, et ne venez pas m’expliquer que « c’est normal d’avoir un autre rapport au travail et de ne pas vouloir se tuer à la tâche »… quand on travaille 35 heures par semaine, il reste tout de même 133 heures pour se reposer. Une semaine de 24 heures x 7 jours = 168 heures dans une semaine -35 heures de travail = 133 heures.
Soyons sympa et disons que vous avez besoin de 10 heures de sommeil par jour. Sur 7 jours, cela fait 70 heures.
133 heures – 70 heures de sommeil = 63 heures !!
Après avoir travaillé « que » 35 heures et dormi 10 heures il vous reste encore 63 heures pour jouer à la console. Les gens ne faisant plus les courses ni la cuisine puisqu’ils bouffent des pizzas (je force le trait mais vous voyez le truc) ils leur resteraient presque de quoi faire encore deux fois 35 heures !
Nous sommes donc quand même très loin de tuer tout le monde à la tâche et il faut cesser de laisser raconter n’importe quoi.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Source France 3 ici