par Philippe Schneider
Nous nous souvenons tous de la pièce de Sophocle dans laquelle s’affrontent Antigone et Créon. Ce dernier représente le pouvoir civil qui se croit tout permis. Antigone ne conteste pas ce pouvoir mais considère que celui-ci doit respecter les lois naturelles et divines, lois supérieures à celles du pouvoir civil. En l’occurrence : tout cadavre a droit à une sépulture. L’auteur de la tragédie, Sophocle, écrit vers 440 avant Jésus-Christ. Il veut montrer que tout pouvoir qui ne respecte pas les lois naturelles et divines est tyrannique.
Si beaucoup de choses ont changé depuis, les principes restent les mêmes : il y a des « principes supérieurs » que toute nation civilisée doit respecter. Parmi ceux-ci, en premier est celui du droit à la vie des hommes. Monseigneur le Comte de Paris pose très bien le problème en écrivant : « Le principe d’une société constituée n’est-il pas de défendre les personnes qui en font partie, plus particulièrement les plus faibles ? » Les plus faibles… ne sont-ce pas les enfants dès la conception, menacés par l’avortement, et les malades, menacés par l’euthanasie ?
Le « Tu ne tueras point » doit être respecté par toutes les nations civilisées, celles qui sont sorties de la barbarie. Ce fut le cas toujours de la France royale et, il faut le reconnaître, après la révolution jusqu’à une date récente. C’est pourquoi il y eut toujours des explications pour les exceptions (guerres, peine de mort…). Ce n’était pas le cas des peuples « barbares » qui pratiquaient les sacrifices humains, tuaient les nouveau-nés handicapés ou simplement pas assez robustes (comme à Sparte). En fait, c’étaient déjà des avortements, certes un peu « tardifs », mais cela ne change rien au principe. Car, il faut le dire et l’affirmer, l’avortement reste un assassinat. D’ailleurs, l’article 1er de la loi de 1975 reconnaît bien que l’embryon est un être humain : elle garantit « le respect de tout être humain dès le commencement de la vie, il ne peut être porté atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité ». Cela veut dire que l’embryon est bien un être humain dès la conception. Et c’était bien ce que Simone Veil considérait. Elle serait scandalisée de ce qu’est devenue « sa » loi ! Mais elle avait ouvert la porte ! En parallèle, il devait y avoir une politique d’aide aux femmes pour éviter cette extrémité. Cela n’a jamais été fait, c’est pourtant ce qui devrait être prioritaire.
Il est vrai qu’aujourd’hui cela a changé, les bébés, avant la naissance, ne sont plus des hommes ! Les révolutionnaires agissent toujours ainsi : on ne considère pas la vérité scientifique mais on invente une vérité idéologique pour pouvoir tuer. Ainsi, pour nos révolutionnaires à partir de 1789, ceux qui s’y opposaient n’étaient pas des « hommes », ce fut la même chose pour les communistes de toute obédience et, pour les nazis, les juifs, les tsiganes(…) n’en étaient pas non plus. C’est le même principe mensonger et criminel qui est utilisé ici. Saint Jean-Paul II comparait l’avortement à l’holocauste. Dans ce cadre, verra-t-on un jour ceux qui ont voté cette loi poursuivis pour « complicité de crime contre l’humanité » ?
Pour camoufler ce fait, on ne parle plus d’avortement mais d’interruption volontaire de grossesse et même plutôt on utilise les trois lettres « IVG », cela fait « neutre », un « acte médical » comme un autre, sans importance. C’est la raison aussi pour laquelle un référendum sur la question fut tout de suite écarté car, dixit Macron, cela donnerait la parole aux défenseurs de la vie. En effet, il aurait quand même fallu leur donner un peu la parole ! Et alors, beaucoup d’électeurs auraient vu ce qu’était réellement cet abominable crime et certains auraient réfléchi… Mais, ils ont donné la parole uniquement aux élus du parlement qui, comme chacun sait, sont toujours prêts à trahir croyant que cela va dans le « sens de l’histoire ». Et c’est ce que nous avons vu : il y eut seulement 72 députés et sénateurs courageux qui osèrent exprimer leur opposition. Autant dire que seuls ceux-là méritent, à quelque élection que ce soit, nos votes.
Vous direz que cela ne change pas grand-chose. Certes, la loi existait déjà permettant quelques 230 000 assassinats tous les ans mais la république a décidé de la mettre dans sa constitution, donc dans ses principes « supérieurs ». La France est ainsi le deuxième pays à le faire, le premier étant la Yougoslavie communiste, heureusement disparue… et nous pouvons espérer qu’il en sera de même pour notre république à bout de souffle !
Bien sûr, la constitution n’est qu’un bout de papier – sans valeur à nos yeux – qui peut être déchiré. Cependant, certains peuvent s’appuyer sur elle pour supprimer certaines libertés, en particulier contre le corps médical.
En fait, Macron et sa clique font de la politique politicienne. Il n’y a qu’à voir le misérable, ridicule et absurde « spectacle » qu’ils ont donné le 8 mars, dont le discours présidentiel, très révolutionnaire, d’une grande stupidité. Le président croit regagner ainsi en popularité… et il va récidiver en prônant l’assassinat des malades – « l’aide à mourir dans la dignité » dit-il un peu comme Hitler en son temps sur le même sujet ! – et pour essayer de rattraper encore quelques voix, il veut faire peur avec des risques de guerre qu’il provoque car la France n’est en aucune manière menacée.
Nous vivons une fin de régime avec un pouvoir à bout de souffle qui, incapable de résoudre les problèmes graves dont souffre la France, pratique la « fuite en avant », laquelle est meurtrière. Se souviendra-t-on dans l’avenir de lui comme d’un nouveau Néron ?
Face à cette dérive, notre Prince montre la voie. Montrons aux Français qu’il faut que la France retrouve la raison avec son Roi !