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Attal « obsédé » par les musulmans : Cyrielle Chatelain et le refrain de l’islamophobie

© Capture écran CNEWS
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Cyrielle Chatelain, députée EELV de la 2e circonscription de l'Isère, est aussi la seule présidente du groupe de son parti à l'Assemblée, depuis la mise à l'écart de Julien Bayou - pour les raisons que l'on sait. Et visiblement, à l'heure où la NUPES tangue, tiraillée entre le canal Mélenchon et la ligne Glucksmann, elle tient à réaffirmer son allégeance à LFI. C'est, en tout cas, ce que laisse penser sa sortie ce dimanche, sur Radio J, contre le discours de Gabriel Attal sur l’« entrisme islamiste » à l’école, jeudi dernier. Le Premier ministre avait en particulier dénoncé ceux qui tentaient de faire pénétrer « les préceptes de la charia, notamment dans nos écoles ». Oui, les mots étaient forts, et assez étonnants de la part d'un ex-jeune socialiste, et on les aurait plutôt attendus dans la bouche d'un Bardella ou d'un Zemmour.

Notre vigie de la gauche en pleine dérive a donc bien raison d'y reconnaître l'empreinte du RN quand elle accuse Gabriel Attal de « reprendre les mots et les idées » du Rassemblement national. Elle a encore raison de se demander « jusqu'à quel point il est convaincu de ce qu'il dit et jusqu'à quel point il est dans une stratégie où il pense qu'en reprenant les mots du Rassemblement national, il les affaiblit, ce qui est faux ». Gabriel Attal, en bon macroniste, est un opportuniste spécialiste du « en même temps ». Raison, encore, de constater que cela ne fera que conforter les votes RN ou Reconquête.

Mais Cyrielle Chatelain a tort, et même trois fois tort. D'abord (et c'est le plus grave) dans son appréhension du réel. Comme toujours avec la gauche, me direz-vous. Jamais elle ne se demande si les mots de Gabriel Attal (et donc du RN, etc.) correspondent à une réalité, à la réalité. Malheureusement pour elle, la réponse est oui. Si Gabriel Attal s'est permis d'aller si loin, c'est qu'il doit disposer, comme avant lui ses prédécesseurs, des rapports des ministères de l'Intérieur et de l'Éducation nationale, qui doivent décrire la recrudescence de cet « entrisme islamiste ». Et, s'il ose ces mots, c'est que ces rapports doivent être de plus en plus alarmants. Pour travailler depuis plus de vingt ans à l'Éducation nationale, je puis témoigner de l'augmentation des pressions islamistes sur les enfants, jusque dans la cour de l'école, notamment ces dernières années et ce dernier ramadan. Même mes collègues de gauche le reconnaissent. Mais pas Cyrielle Chatelain.

Mais Cyrielle Chatelain commet une autre erreur en assimilant ce discours de vérité sur l'islam(isme) à du racisme : « Quand on a ce type de propos de la part du Premier ministre, ça nourrit un racisme », a-t-elle aussi déclaré, tentant de ressusciter la petite main jaune. Faut-il lui rappeler que dénoncer une idéologie religieuse totalitaire, ce n'est pas discriminer une race ? Il faudrait vraiment renvoyer ces gens de gauche à leurs cours de logique et de « pas d'amalgame »...

Troisième erreur (et faute) grave : elle entonne le refrain ordinaire de LFI sur l'islamophobie, la chanson de la victimisation, quand elle déclare : « Je parle de son intervention qui a été extrêmement ciblée et qui nourrit aujourd'hui, de la part d'une grande partie de la communauté musulmane, un malaise, un sentiment d'être traitée comme des citoyens de seconde zone, d'être mise à l'index. » Un air qui se répand allègrement dans la presse de gauche, par exemple dans l'enquête du Monde sur le départ des musulmans « bien intégrés » qui fuiraient la France depuis le 7 octobre, dénoncée sur Boulevard Voltaire par Samuel Martin. Mais le grand danger avec ce concept foireux - mais tellement utile, politiquement- d'islamophobie, c'est qu'en désignant des victimes fantasmées, on désigne du même coup un coupable. Ici, en l'occurrence, Gabriel Attal, coupable, selon Cyrielle Chatelain, de nourrir « une obsession sur la question des musulmans ».

La rhétorique douteuse de la gauche mélenchonisée ne trompe plus personne : c'est un électoralisme sans fard qu'il faut systématiquement dénoncer. Contentons-nous de prendre acte du progrès - tout au moins dans les mots - de Gabriel Attal sur lequel pourra s'appuyer, le jour venu, une future majorité bien ancrée à droite, quand il faudra enfin traiter le problème de l’« entrisme islamiste » en France et en Europe.

Frédéric Sirgant

https://www.bvoltaire.fr/attal-obsede-par-les-musulmans-cyrielle-chatelain-et-le-refrain-de-lislamophobie/

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