Utopia 56, spécialiste des occupations sauvages
Vite, faire un exemple. Couper l’envie à ceux, hauts fonctionnaires ou hauts responsables, qui pourraient être tentés de suivre l’exemple de Fabrice Leggeri. Montrer que les bras armés de l’extrême gauche n’hésiteront pas à attaquer une réputation. Faire peur, dissuader. Fabrice Leggeri a été poussé à la démission de ses fonctions à la tête de Frontex en avril 2022 ; il aura donc fallu deux ans aux associations pour déposer plainte. Mais voilà, les deux plaignants ne sont pas tout à fait des parangons de neutralité.
Utopia 56 est l’une des associations de défense des migrants les plus offensives. Présente derrière de nombreuses occupations sauvages de bâtiments par des migrants manipulés, elle s’oppose au désastreux Pacte migratoire européen qu’elle trouve… trop dur ! Il va « contribuer au démantèlement méthodique des droits des personnes en situation de migration, tout en confortant l'effondrement des principes fondateurs de l'Union européenne », hurle Utopia 56.
De son côté, l’inénarrable Ligue des droits de l’homme, largement subventionnée par l’État, s’effondre depuis plusieurs années dans un militantisme radical d’extrême gauche sans issue, comme le décrivait Le Point, voilà un an. Quelques exemples : la LDH avait appelé à manifester à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, contre les bassines. Une manifestation violente qui avait fait près de 50 blessés au sein des forces de l’ordre. La même LDH s’était ensuite chargée de rédiger un rapport sur les faits, évidemment ultra-favorable aux manifestants. Interrogée par BV, la députée RN de Gironde Edwige Diaz avait exécuté : « Ces descriptions erronées et accusatoires ne font qu’illustrer le fossé entre, d’une part, la LDH, transformée en une cellule militante d’extrême gauche, au nombre d’adhérents en chute libre depuis 2016, mais qui, paradoxalement, bénéficie de généreuses subventions publiques (725.000 euros pour 2022) et, d’autre part, les Français qui, pour 77 % d’entre eux, ont une bonne image de la police. » Depuis, la LDH a fait usage de ses subventions pour s’attaquer aux vrais problèmes : elle a saisi le Conseil d’État contre la crèche de Noël de Perpignan, assure que la police a entravé le secours aux blessés à Sainte-Soline (ce que démentira un rapport préfectoral), a défendu Tariq Ramadan en 1995, soutenu le port de la burqa, le port du burkini sur les plages, défendu le célèbre Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et volé au secours de l’imam Iquioussen. Une neutralité si flagrante que Gérald Darmanin avait lancé devant la commission des lois, le 5 avril 2023 : « Je ne connais pas la subvention donnée par l’État, mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qu’ils ont pu mener. »
« On me reproche de faire mon travail »
Ce 24 avril, Fabrice Leggeri n’a fait qu’une bouchée de ses accusateurs. Invité de Pascal Praud sur CNews, l’ancien patron de Frontex a lancé : « Je suis toujours victime de ces ONG immigrationnistes qui me reprochent une chose depuis plusieurs années, c’est de faire mon travail […]. J’ai pris au sérieux le mandat qui est celui de protéger les frontières de l’UE contre notamment la submersion migratoire ou les trafics d’êtres humains qui envoient des centaines de milliers de personnes sur notre territoire, et […] chaque année des dizaines de milliers de personnes à la mort. »
À BV, Fabrice Leggeri confie que plusieurs plaintes pour diffamation sont en préparation : elles viseront, notamment, la députée européenne Manon Aubry, une députée LFI et le militant pro-migrants Cédric Herrou. Face à la LDH et Utopia 56, Leggeri affirme qu’il discute avec ses avocats. Mais précise que le rapport diligenté par l’UE sur les push-backs [« refoulements », NDLR] de Frontex sous sa direction préconisaient comme mesure la plus sévère une… enquête disciplinaire : « Les rapports de l’OLAF [Office européen de lutte antifraude, NDLR] ne comportent rien de pénal ni de judiciaire », dit-il. On est loin des crimes contre l’humanité…
Marc Baudriller