C’est dans le cadre de cette montée aux extrêmes que s’inscrit la dernière sortie de route. Celle-ci a eu lieu lundi 6 mai. A l’invitation de la ministre Aurore Bergé, le recteur est ainsi apparu aux Assises de lutte contre l’antisémitisme qui se tenaient dans la capitale. Une venue d’autant plus surprenante que l’homme avait refusé de prendre part à la grande marche du 12 novembre 2023 qui entendait justement dénoncer la hausse des actes antisémites en France. Chems-Eddine Hafiz aurait-il enfin pris la mesure de la haine décuplée dont les juifs sont aujourd’hui les victimes ? Loin s’en faut. Comme cela a été immédiatement précisé sur X par son institution, le recteur n’avait fait le déplacement que dans un seul but : « marquer son rejet de la notion fausse et abjecte d’ "antisémitisme musulman" ».
Un antisémitisme pourtant largement documenté
On savait déjà que l’immigration massive n’avait jamais eu lieu. Que le Grand Remplacement était une théorie raciste et xénophobe. Que l’insécurité n’était rien de plus qu’un sentiment. Que l’islamo-gauchisme ne correspondait à aucune « réalité scientifique ». Il nous faudra désormais nous faire à l’idée que l’antisémitisme musulman n’existe pas. Charge à nous, aussi, d’ignorer les innombrables études et sondages accréditant la thèse inverse. Pas plus tard que la semaine dernière, un sondage de l’Ifop nous apprenait que 59% des Français musulmans estiment que « les juifs ont trop de pouvoir dans le domaine des médias », contre 24% de l’ensemble de la population. En 2014 déjà, la dimension culturelle de cet antisémitisme islamique avait été pointée par une étude réalisée par l’institut Fondapol : la proportion de personnes partageant des préjugés défavorables aux Juifs était alors « 2 à 3 fois plus élevée » dans la population française de culture musulmane que dans le reste de la population. « Cette réalité avait suscité le silence ou l’hostilité au sein du petit monde des sciences sociales », se désole aujourd’hui Dominique Reynié, directeur de la fondation.
Si les populations arrivées en France d’autres continents finissent parfois par occidentaliser leurs modes de vie, rien ne permet d’affirmer que les spécificités culturelles s’effacent totalement au sein des familles. « Il y a un antisémitisme structurel chez une partie de nos compatriotes de confession musulmane, explique Amine El-Khatmi, ex-président du Printemps républicain. Des milliers de jeunes ont été biberonnés à la haine du juif, entendant le mot ‘yahoudi’ être utilisé comme la pire des injures. » Un antisémitisme qu’on « tète avec le lait de la mère » dans beaucoup de familles arabes - selon l’expression qui valut à Georges Bensoussan d’être trainé devant les tribunaux et relaxé – et qui continue de se déverser quotidiennement dans les esprits de certains de nos compatriotes via les chaines de télévision arabes.
L’influence frériste
La deuxième cause de cet antisémitisme est d’ordre religieux et trouve sa source au sein de versets du Coran ou de passages des hadiths qui appellent sans équivoque au châtiment voire au meurtre des juifs. A cette haine ancestrale s’ajoute aujourd’hui l’influence grandissante en islam de la pensée frériste, peu portée à la judéophilie. « Tout au long de l'histoire, Allah a imposé aux Juifs des personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. (…) Si Allah veut, la prochaine fois ce sera par la main des musulmans », affirma en 2009 sur Al-Jazeera Youssef al-Qardaoui, leader incontesté des Frères musulmans et téléprédicateur dont les sermons diffusés via les satellites ont fanatisé des millions de croyants à travers le monde. Même passion nazie chez Hassan al-Banna, fondateur de la Confrérie (et accessoirement grand-père de Tariq Ramadan), comme nous l’apprit le politologue Hamed Abdel-Samad dans son livre Le Fascisme islamique (Grasset).
En dépit des dénégations, l’antisémitisme musulman est donc bel et bien une réalité. Nos compatriotes juifs en font l’amère expérience chaque jour que Dieu fait.
Jean Kast
https://www.bvoltaire.fr/selon-la-grande-mosquee-de-paris-lantisemitisme-musulman-nexiste-pas/