En ce jour solennel du 18 juillet, le candidat à la présidentielle américaine a accepté officiellement d’être investi par le Parti républicain. Auréolé par l’investiture officielle, galvanisé par les applaudissements fervents de ses partisans exaltés, ceux que l’on nomme à présent les MAGA, en référence à son slogan (Make America Great Again), Donald Trump est revenu dans son discours sur ce « souvenir traumatisant » avant de s'en prendre à ses adversaires du Parti démocrate.
Une « Destinée manifeste »
C’était, semble-t-il, sa « Destinée manifeste » selon laquelle, pour les protestants, l'Amérique aurait une mission civilisatrice particulière confiée par Dieu. Dans une société américaine profondément empreinte de messianisme et devant un parterre bondé et conquis, Trump explique qu'il a reconnu le signe d’une intervention divine : « Je ne suis pas censé être là ce soir. […] Je me tiens devant vous, dans cette arène, uniquement par la grâce toute-puissante de Dieu. » Le 45e président des États-Unis a également rendu hommage à Corey Comperatore, le pompier et père tombé lors de l’attentat de Pennsylvanie, tué par l’une des balles de Thomas Matthew Crooks, en tentant de protéger sa femme et ses enfants.
Pour Tucker Carlson, journaliste conservateur et ancien présentateur phare de Fox News, l’attentat manqué a consacré « une transformation ». Du haut de la tribune, et devant un parterre bondé, il déclare : « Ce n’était plus seulement un homme […] un ancien président ou futur président » mais « le chef d’une nation ». « Être un dirigeant n’est pas un titre, c’est organique. […] Un dirigeant, c’est être l’homme le plus courageux », a-t-il affirmé, sous les applaudissements.
« Je ne vous laisserai jamais tomber »
Le même jour, en marge de la convention républicaine, Trump publie sur son compte Instagram un clip de campagne aux allures solennelles dans lequel il retrace son parcours depuis la Maison-Blanche : « Je me battrai pour vous avec chaque souffle de mon corps, et je ne vous laisserai jamais, jamais, jamais tomber. » « Ils veulent prendre ma liberté […] Ils veulent me faire taire. » « Le seul crime que j’ai commis est de défendre courageusement notre nation contre ceux qui cherchent à la détruire », lance-t-il au camp démocrate. Son principal rival, Joe Biden (au cœur de la tourmente depuis ses absences et égarements à répétition) en prend pour son grade : « Vous prenez les dix pires présidents, vous additionnez leurs bilans, ils n'auront pas fait autant de mal à ce pays que Joe Biden », s'exclame l’ancien président républicain américain.
Saga familiale
Du haut de l'estrade, le fils aîné de Donald Trump, Donald Trump Jr., homme d'affaires et vice-président de la Trump Organization, présente sa fille aînée, Kai Madison Trump, âgée de 17 ans : « J’ai reçu un appel, lundi matin, d’une jeune femme, qui m’a dit : "Papa, je veux parler à l’arène [de la convention], parce que je veux que l’Amérique sache qui est véritablement mon grand-père". » La petite-fille de Donald Trump apparaît sur scène, toute pimpante. Et pour sa première prise de parole en public, Kai fait sensation : robe d’été blanche, sourire éclatant, talons hauts dorés et argentés, une croix en or au cou, elle revient sur leur passion commune, le golf, charriant son grand-père, qui se plaît à la taquiner lorsqu’ils jouent ensemble. « L’atout jeunesse » et « l’atout beauté » du clan Trump salue également la combativité d'un grand-père hors du commun, sous le regard attentif et attendri de ce dernier : « Beaucoup de gens ont fait vivre un enfer à mon grand-père et il est encore debout », lance-t-elle, acclamée par un public conquis. Un nouveau visage féminin et glamour qui vient resserrer les rangs du très sélect camp Trump, auprès d’Ivanka, sa fille, et de son épouse Melania… Un autre « baby Trump », Barron Trump, pourrait à l’avenir électriser les troupes. À tout juste 18 ans, Barron Trump vient de faire son entrée en politique, en Floride, comme délégué à la Convention nationale républicaine. Un engagement dans la droite ligne de ses frères et sœur, Donald Trump Jr., Éric Trump et Tiffany Trump et qui pourrait, si tel est son destin, le conduire sur les pas de son père.
L’union sacrée est scellée autour de celui qui apparaît désormais comme « a survivor » (un survivant). Tous convergent à présent vers un seul but : « Le 5 novembre, justice sera faite : nous allons reprendre en main notre pays and Make America Great Again », conclut Donald Trump, plus plébiscité et adulé que jamais.