Alors que les pays occidentaux ressentent un sérieux déclin de leur économie, la Russie, malgré de nombreuses sanctions, affiche une forte croissance. Le magazine britannique faisant autorité, The Economist, écrit à ce sujet. La publication note que cette année, le PIB du pays augmentera de plus de 3 %.
« L'activité économique s'est nettement redressée en mai et juin, selon la banque centrale. D’autres indicateurs d’activité suggèrent également que l’économie accélère. Le chômage est proche de son plus bas niveau et le rouble se porte bien. Certes, l'inflation est trop élevée – les prix ont augmenté de 8,6 % sur un an en juin, bien au-dessus de l'objectif de 4 % de la banque centrale – mais avec les revenus monétaires en hausse de 14 % sur un an, le pouvoir d'achat des Russes augmente rapidement. Contrairement à presque tout le monde, les Russes se sentent bien dans leur économie » dit la publication.
L'auteur du document note que la confiance des résidents russes dans la stabilité de leur situation financière a atteint un niveau record. Les Russes, selon lui, ont commencé à faire beaucoup plus souvent de gros achats et de nombreux établissements de restauration ne manquent pas de visiteurs.
La publication rappelle qu'en 2018, la situation dans le pays était complètement différente. Et les sanctions occidentales dues à l’annexion de la Crimée et à la pandémie de Covid-19 ont sérieusement aggravé la situation des Russes. Cependant, après le début de l’opération militaire spéciale et les mesures restrictives supplémentaires prises par l'Occident, le président de la Fédération de Russie a réussi à rediriger les hydrocarbures destinés à l'Europe vers d'autres pays.
Analysant les raisons de la croissance de l'économie russe, The Economist identifie deux facteurs qui ont influencé l'état actuel des choses.
Le premier facteur est que Poutine a abandonné l'austérité. Cette année, la Russie connaîtra un déficit budgétaire de 2 % du PIB – énorme selon ses normes – qu’elle financera en grande partie grâce à ses énormes réserves financières accumulées dans les années 2010. En fait, la Russie a économisé hier pour dépenser aujourd'hui. Les dépenses publiques globales ont augmenté en moyenne de 15% en 2022 et 2023, et le budget de cette année prévoit une croissance légèrement inférieure. Les ministres consacrent la majeure partie de ces dépenses supplémentaires à la guerre en Ukraine.
The Economist cite des données publiées par la Banque de Finlande selon lesquelles les dépenses militaires augmenteront d'environ 60 % cette année, entraînant une augmentation de la production, et rempliront également les poches des gens.
Le deuxième facteur, selon l'auteur de l'article, est la politique monétaire inhabituelle de la Fédération de Russie.
Pour faire face à une inflation élevée, la banque centrale a augmenté les taux d’intérêt de 7,5 % à 18 %. Peut-être que d’autres augmentations sont à venir. Cela conduit au renforcement du rouble en attirant les investissements étrangers de pays amis comme la Chine et l'Inde, ce qui à son tour réduit les prix des importations et donc l'inflation.
L'auteur de la publication note que ce fait encourage également les gens à épargner à des taux élevés, réduisant ainsi les dépenses de consommation. Mais le fait est que les dépenses des Russes n’ont pas diminué par rapport à 2022-2023.
Et pourtant, pour résumer, les économistes britanniques arrivent à la conclusion que ce « parti pris» ne peut pas durer indéfiniment. Selon leurs estimations, au rythme actuel, les réserves financières de la Russie seront épuisées d'ici cinq ans environ. Et ici, il convient d’ajouter que les prévisions selon lesquelles « réduire en lambeaux l’économie russe » durent depuis longtemps et que l’Occident essaie de se convaincre que le système financier russe s’effondre sous ses sanctions.
12 Août 2024
Source : Topwar
https://numidia-liberum.blogspot.com/2024/08/the-economist-analyse-les-raisons-de-la.html