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[SATIRE À VUE] Le Parisien et Météo France contestent la vague de froid

© Paris Musées CC0
© Paris Musées CC0
Face aux températures en très forte baisse, un organe de presse alerte la population : « Non, la France ne subit pas de vague de froid cette semaine ». Révoltée par la descente du mercure dans le thermomètre, la rédaction du Parisien a décidé d'informer ses lecteurs qu'ils pouvaient ressortir les bermudas. Un froid polaire, en plein mois de septembre ? Non. C'est l'hiver indien. Tant qu'un ours blanc n'aura pas été vu place de la Concorde, le quotidien poursuivra son combat.

La source de cette annonce qui a relancé les ventes de bikini pure laine provient de Météo France. Les mots ont leur importance. Selon les spécialistes maison, nous sommes actuellement à 10 °C au-dessus de la limite permettant de parler de « vague ». Eh bien, n'en parlons pas. Nous dirons que... Ah, on ne sait comment définir cette arrivée massive de moins chaud sur le pays... Les Français attendent du Parisien qu'il publie la liste des mots ad hoc : « Vaguelette » ? « Clapotis » ? Clapotis de froid polaire sur la France. Bof. « Votre titre est très moyen, mon vieux ! »

Météo France est formel. « Parmi les critères, l'indicateur thermique national doit passer au moins une fois sous -2 °C. » Au-dessus de cette valeur, il convient de parler d'un réchauffement en phase de ralentissement. En conséquence de quoi, devant toute personne se plaignant de la chute des températures, nous lancerons ce « NON » péremptoire cher aux deux institutions. Il suffit ! « Votre réalisme me glace. » C'est une vague de climato-scepticisme qui envahit la France. Cette fois, le mot convient. C'est une contagion qui fait froid dans le dos de Sandrine Rousseau et Marine Tondelier, réunies toutes deux autour du poêle. Les Verts en grelottent d'effroi. Y a plus de saison. S'il gèle alors que des vacanciers sont encore à la plage, elles s'inscriront aux « Réchauffistes anonymes ». Un cercle d'entraide destiné à aider le militant à sortir de son addiction aux canicules. Déjà les cartes de France Télévisions sont passées de rouge incandescent à rose foncé. Une amorce de désaccoutumance se profile. Seules, ici et là, quelques poches de résistance tentent de couper le cheveu en quatre. Un coiffeur propose « minivague ». Moins 15 % le mercredi.

Dernière minute : les adeptes du « pas de vague » dans l'Éducation nationale se joignent au mouvement. Contre vents et marées qui n'existent pas, ils diffuseront la bonne parole. Le « non » fatidique, le « non couperet » qu'ils manipuleront avec sang-froid. L'unique survivance d'une baisse de température.

Jany Leroy

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