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Assistanat contre travail : la crise qui couve…

Assistanat contre travail : la crise qui couve…

De Christophe Machard dans Les 4 Vérités :

Tout le monde se souvient de la révolte des Gilets jaunes, un mouvement qui a embrasé la France en 2018, cristallisé autour de l’augmentation brutale des prix du carburant. J’ai moi-même pris part à ce mouvement, d’abord sur les ronds-points de Segré, puis à Paris, et j’y ai rencontré des gens travaillant dur, des ouvriers, des employés, des artisans. Ces manifestations ont montré l’ampleur du malaise: des travailleurs incapables de boucler leurs fins de mois, malgré leurs efforts. L’augmentation du coût de l’essence n’a été que l’étincelle, car la colère couvait déjà depuis longtemps, exacerbée par un système d’assistanat qui privilégie ceux qui ne travaillent pas au détriment de ceux qui triment.

Le mouvement des Gilets jaunes a été amplifié par des algorithmes de réseaux sociaux, qui ont joué un rôle dans la propagation rapide de la contestation. Mais, dès que les manifestations ont pris de l’ampleur, la réponse du gouvernement a été sévère: des manifestants ont été éborgnés, des peines de prison ferme ont été prononcées contre ceux qui avaient osé défier l’autorité de l’État.

Cependant, cette répression n’a en rien résolu les causes du problème. Comme souvent en politique, on s’est attaqué aux symptômes, et non aux causes profondes. Ce traitement des symptômes a laissé un goût amer à une grande partie de la population, car les revendications des ronds-points n’ont pas été entendues. Ce que j’ai entendu à Segré, c’était cela: « Je travaille dur, mais je n’arrive pas à joindre les deux bouts. Mes enfants n’ont même pas droit à une sortie au cinéma, alors que les “cas soc” d’à côté peuvent se le permettre grâce aux aides sociales. »

Le cœur du problème, c’est cet assistanat perçu comme injuste, car il bénéficie davantage à ceux qui ne travaillent pas qu’à ceux qui contribuent par leur travail à la société. La réponse des pouvoirs publics a été paradoxale: au lieu d’écouter les travailleurs, ils ont renforcé les aides sociales. Le résultat est là: le déficit public se creuse.

En parallèle, on assiste à une explosion des fonctionnaires territoriaux, avec une augmentation des effectifs de plus de 20 % ces dernières années, comme l’a relevé la Cour des comptes. Ces embauches ne se traduisent pourtant pas par une amélioration des services publics. Au contraire, les citoyens se plaignent de l’éloignement des services de proximité, conséquence de la création des communes nouvelles, des agglomérations et des communautés de communes qui, tout en augmentant les frais de fonctionnement inutiles, ont éloigné les citoyens des services publics.

Le véritable scandale, c’est l’augmentation des postes « administratifs » au détriment des postes utiles. Là où la France manque cruellement de médecins et de professeurs, les administrations se gonflent d’une armée de bureaucrates. Le pays semble partir à la dérive, et les causes profondes qui ont conduit à la révolte des Gilets jaunes n’ont fait que s’aggraver. Pour éviter que l’irréparable ne se produise, il est urgent de réagir. Plusieurs pistes de solutions peuvent être envisagées pour redresser la situation:

1. Alléger les charges qui pèsent sur le travail: Il faut encourager le travail, pas le pénaliser.

2. Faire des économies en supprimant les échelons inutiles : les régions, les communautés de communes et autres structures bureaucratiques ont alourdi le système sans apporter d’améliorations tangibles.

3. Réformer l’assistanat: le principe « celui qui ne travaille pas, ne mange pas » doit être remis au cœur des politiques publiques, tout en restant juste. Cela ne signifie pas abandonner ceux qui traversent des périodes de chômage, car ils ont cotisé pour une assurance chômage, qui doit les soutenir temporairement. Mais l’assistanat permanent, qui décourage l’effort et le travail, doit être combattu. Nous ne parlons pas ici de nos compatriotes inaptes au travail que la société doit en toute humanité aider.

Chaque travailleur, quel que soit son poste, doit pouvoir vivre dignement du fruit de son travail, élever ses enfants correctement, et avoir accès à des services publics de qualité. C’est une question de justice sociale. Si nous n’agissons pas, la prochaine révolte pourrait être plus violente, plus désespérée, et elle pourrait causer bien plus de victimes que la précédente.

https://lesalonbeige.fr/assistanat-contre-travail-la-crise-qui-couve/

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