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Hollande, Borne, Darmanin, Séjourné… Ces députés qui méprisent l’hémicycle

Capture d'écran © France Télévision
Capture d'écran © France Télévision
C’était dans « Quelle époque », ce samedi 16 novembre. Léa Salamé interrogeait François Hollande sur sa faible présence à l’Assemblée nationale - oh, avec bienveillance, on était comme en famille en compagnie de Christophe Dechavanne, Elise Lucet, Michel Denisot… L’ancien président de la République s’est expliqué avec la désinvolture bonhomme qui le caractérise: « J’ai voté quarante fois, donc c’est quand même beaucoup. J’y vais autant qu’il est possible. Et je pense que, pour un ancien président, c’était déjà beaucoup de faire ce que je fais, c’est-à-dire d’accepter - et c’est tout à fait la règle - d’être présent autant que nécessaire. » Monsieur est trop bon !

Les macronistes aux abonnés absents

Quelques chiffres pour fixer le contexte (ils proviennent de datan.fr, outil indépendant reconnu par data.gouv.fr). Dans le top 10 des députés les plus assidus, on compte... neuf RN et un socialiste ! Du côté des groupes, les plus présents lors des votes de cette dix-septième législature sont le RN (50 % de présence) et les LFI (46 %). Viennent ensuite les écologistes (38 %) et les socialistes (33 %).

Ensemble pour la République (ER) n'a pris part qu'à 20 % des votes. Un sur cinq, c’est peu pour un parti présidentiel. Plusieurs causes à cela, nous explique Caroline Parmentier, députée RN. D'abord, furieux de la dissolution passée et craignant celle à venir, les députés ER privilégient le travail en circonscription, le « terrain ». D’autre part, ces députés ne se reconnaissent ni dans Barnier ni dans Retailleau. « Dans l’hémicycle, le malaise est perceptible quant au “socle commun”, témoigne la députée du Pas-de-Calais. Regards gênés, mines désapprobatrices, aucun ou peu de soutien lors des questions au gouvernement. Il y a un gros malaise. »

Zéro pointé pour Stéphane Séjourné

Parmi les députés macronistes qui boudent l’Assemblée nationale, un ancien ministre obtient la palme du mauvais élève. Député des Hauts-de-Seine, Stéphane Séjourné a voté une seule fois sur 438 scrutins ! Sa candidature européenne au portefeuille « Prospérité et stratégie industrielle » est-elle incompatible avec son mandat de député ? Contacté, M. Séjourné ne nous a pas répondu. Le fait est que le mardi 12 novembre, alors que l’Assemblée votait la première partie du PLF 2025, M. Séjourné était auditionné… au Parlement européen.

Le faible taux de votes de Marine Le Pen elle-même (5 %) s’explique par le procès qui l’a mobilisée plusieurs jours par semaine depuis le 30 septembre. Une autorisation d’absence que n’ont pas deux membres du groupe LFI peu assidus : Sébastien Delogu (15 %) et Ersilia Soudais (21 %). Pas plus que, à droite, un Laurent Wauquiez (6 %). Et puis, il y a notre ancien président, François Hollande, qui revendique donc son absentéisme avec 10 % de participation aux votes. Ce qu’il appelle « être présent autant que nécessaire ». M. Hollande est occupé à la promotion de son livre, Le défi de gouverner - La Gauche et le pouvoir, de l'affaire Dreyfus jusqu'à nos jours (Perrin).

Etre député, un pis-aller

Y aurait-il une forme de mépris pour le statut de député, lorsqu’on est ancien président ou ancien ministre ? Outre Hollande et Séjourné déjà cités, d’autres ex-ministres brillent par leur absence: Elisabeth Borne (3 % de votes), Gérald Darmanin (4 %), Aurore Bergé (6 %), Stéphane Travert (5 %), l’écologiste Delphine Batho (3 % - qui s’en souvient ? Elle fut ministre déléguée à la Justice puis ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l’Énergie…). Ayant participé à des gouvernements qui présentaient des projets de loi, auraient-ils honte d’en être réduits à ne déposer que des propositions ? Le poste de député semble pour certains n’être qu’une confortable façon d’émarger à l’assiette au beurre, en attendant mieux.

Samuel Martin

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