Fabien Bazin, président du conseil départemental de la Nièvre, fait son show dans les médias, dans la petite commune de Poil, pas loin de sa propre mairie de Lormes, dans le Morvan. Il est torse nu dans le froid et dénonce le gouvernement Barnier : « Le gouvernement a décidé de nous plumer et on se retrouve à poil ! ». Le même avait eu l’idée d’un « bouclier rural » il y a une quinzaine d’années, sans vrai succès. La Nièvre fait partie des départements les plus pauvres de France et cet ancien fief de François Mitterrand n’a jamais décollé industriellement. La préoccupation première de ce conseil départemental est le social et pour ce qui est de stimuler la création de richesse, c’est une autre histoire. On est à 200 kilomètres de Paris et la Nièvre n’a pas su capitaliser, malgré pourtant une bonne desserte, comme les autres départements situés à la même distance de la capitale. Morvan sous-exploité, Val-de-Loire peu industrialisé, pas vraiment de cohésion départementale avec l’émergence de quelques pôles isolés qui sont les seuls à s’en sortir.
Une économie au ralenti, une perte d’habitants régulière, moins de 200 000 aujourd’hui, une préfecture qui perd des habitants solvables et des habitants tout court, sur les dernières décennies et des centres villes en cours de paupérisation, vitrines fermées, défaillances d’entreprises à la hausse. Et pourtant, ce conseil départemental et les précédents, tous socialistes, dont la responsabilité est évidente dans l’état du département, fait partie de ceux qui ont donné des subventions à SOS-Méditerranée pour aller secourir des migrants qui payent leur traversée de la Méditerranée et qui en a accueilli sa bonne part. On rappelle que les étrangers extra-européens représentent jusqu’à près de 20% des allocataires du RSA versé par les départements et coûtent en subventions versées à des associations qui s’occupent d’eux. L’idéologie a primé sur le réalisme des finances.
Bazin n’accepte pas la baisse de 12 millions d’euros que Michel Barnier a décidé de leur imposer. « La saignée » représente 1/5e de l’enveloppe de 60 millions qu’il leur reste. « On va devoir rogner sur le soutien aux collèges, aux handicapés, aux pompiers. C’est difficilement supportable. Cela l’est d’autant moins qu’on a déjà dû se serrer les ceintures avec l’inflation et la crise énergétique. 10 millions en deux ans. Non vraiment, on nous met à poil », commente-t-il. A son bénéfice, il mobilise deux millions par an pour salarier des médecins, bien que ça ne soit pas de sa compétence, pour que les ruraux puissent se soigner.
Mais à sa grande charge, tout ce petit monde est allé dans le sens de Macron, a fait barrage au RN, a suivi comme un seul homme toutes les politiques délétères macronistes, avait ses deux députés nivernais élus, de la législature précédente, dans les rangs macronistes. On serait tenté de dire : ils l’ont voulu, ils l’ont eu. Comme aurait dit Margaret Thatcher : « Le socialisme ne dure que jusqu’à ce que se termine l’argent des autres ». On ne peut pas spécialement blâmer Bazin, beaucoup d’autres socialistes bon teint ont fait comme lui, du Macronisme, en se drapant dans la respectabilité du castor, qui fait son petit barrage politiquement correct, mais au moins, ils n’ont pas l’indécence de se mettre à Poil.
Au RPF, nous n’avons cessé de dénoncer ces élus, tous, des LR aux communistes et socialistes, qui ont toujours critiqué Macron et ses premiers ministres, mais lui ont toujours sauvé la mise, « par souci démocratique », alors que justement il aurait fallu faire jouer la démocratie, c’est à dire, censurer. Ils ont toujours laissé passer les budgets dont ils se plaignent aujourd’hui, l’ont laissé dilapider l’argent de nos impôts pour l’Ukraine, pour l’Afrique… il est bien temps, aujourd’hui, de se donner en spectacle pour essayer de faire croire qu’on y est pour rien.
Pierre Duriot : porte parole du Rassemblement du Peuple Français.
https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com/2024/11/23/bazin-a-poil-la-voulu-et-la-eu/