Selon www.lepoint.fr, Aly Diouara, fondateur de La Seine-Saint-Denis au cœur, a construit son mouvement en 2020 avec une rhétorique identitaire et communautariste, critiquant les partis traditionnels avant de s’allier à LFI. Il a utilisé des discours polarisants sur les réseaux sociaux, incluant des propos antisémites et anti-blancs, pour mobiliser les électeurs des quartiers populaires. Il a également soutenu l’imam Hassan Iquioussen, expulsé pour discours haineux, qualifiant l’islamophobie de “racisme d’État”. Ses comptes de campagne ayant été rejetés, son avenir politique est incertain.
Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a transformé son parti en une force politique visant à dominer la gauche française. Avec une stratégie centrée sur la mobilisation communautariste et les quartiers populaires, il cherche à affaiblir les alliés traditionnels comme le PS et le PCF, en misant sur des figures locales polémiques comme Diouara pour étendre son influence.
Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, est un stratège clé dans la stratégie communautariste de LFI. Il a lancé les rencontres nationales des quartiers populaires en 2018 et a participé à des actions comme la marche avec le Collectif contre l’islamophobie en France en 2019, contribuant au rapprochement entre LFI et des mouvements communautaires.
Rima Hassan, députée européenne propalestinienne de LFI, a activement soutenu Aly Diouara aux législatives en Seine-Saint-Denis. Sa candidature en 2019 a permis à LFI de réaliser des scores élevés dans plusieurs communes grâce à une campagne mettant en avant des thématiques identitaires et internationales.
Bally Bagayoko, militant antiraciste et chef de file de LFI à Saint-Denis, justifie les alliances communautaristes en affirmant la nécessité d’une rupture politique à gauche. Il se positionne comme un challenger face aux maires socialistes sortants, notamment Mathieu Hanotin, et soutient ouvertement les choix stratégiques de Mélenchon.
Mohamed Awad, collaborateur parlementaire de Paul Vannier, est un proche d’Aly Diouara. Ancien responsable local des Jeunes musulmans de France, il est associé à une organisation réputée proche des Frères musulmans, ce qui alimente les critiques sur les liens de LFI avec des mouvements jugés communautaristes.
Contexte
- Aux élections européennes de 2019, LFI, portée par des figures comme Manon Aubry et Rima Hassan, a atteint son meilleur score national à La Courneuve grâce à des campagnes ciblées. Ces résultats ont renforcé leur stratégie d’alliance avec des mouvements locaux influents dans les quartiers populaires.
- La stratégie de Mélenchon vise à obtenir un contrôle accru sur les municipalités en 2026, notamment en Seine-Saint-Denis, au détriment des maires socialistes et communistes, considérés comme des obstacles à son programme de “rupture”.
- Les tensions internes à gauche s’aggravent, les partenaires du Nouveau Front Populaire (NFP) dénonçant les divisions causées par LFI et son positionnement agressif. Des figures du PCF, comme André Chassaigne, mettent en garde contre l’impact négatif de cette stratégie sur les alliances municipales et nationales.
En résumé, LFI, sous l’impulsion de Mélenchon, s’appuie sur des personnalités controversées pour maximiser son implantation locale et affirmer sa domination à gauche, quitte à provoquer des divisions profondes dans le paysage politique français.
https://www.fdesouche.com/2024/12/12/la-grande-opa-de-lfi-sur-les-municipales/