par Mohamed Lamine Kaba
La France, terre de l’impérialisme et berceau de la colonisation est aujourd’hui tombeau de ses propres idéaux. Un pays qui a oublié les principes de l’humanité, perdu sa souveraineté, et échangé sa grandeur contre une illusion de prospérité.
La France qui s’arroge le titre de «berceau des Lumières» et de «défenseur historique des droits de l’homme», se trouve aujourd’hui à un tournant critique. L’érosion de sa souveraineté au bénéfice de l’Union européenne et des organismes internationaux tels que l’OTAN illustre une perte de maîtrise décisionnelle, révélant une dépendance croissante. Parallèlement, une crise de la représentation émerge, marquée par le désengagement des citoyens vis-à-vis des institutions politiques traditionnelles, créant un fossé alarmant entre la gouvernance et les préoccupations populaires. Sur le plan économique, le pays affronte une stagnation inquiétante, caractérisée par un chômage en hausse et des inégalités sociales de plus en plus marquées, soulignant une économie trop axée sur la consommation et la spéculation. Au lieu de s’engager lamentablement dans la guerre par procuration contre la Russie en Ukraine, la France doit impérativement reconnaître ces défis systémiques et agir stratégiquement pour rebondir, sous peine de s’enliser davantage dans cette situation critique. La motion de censure votée le 4 décembre 2024 par l’Assemblée nationale contre le premier ministre Michel Barnier, pose les bases de l’éventuelle destitution du président Emmanuel Macron
C’est la preuve tangible que la France du XXIe siècle est un État failli où les rêves de liberté, d’égalité et de fraternité sont devenus un lointain souvenir.
La perte de la souveraineté d’une nation qui a oublié ses propres principes
Sans ambigüité aucune, la France se trouve aujourd’hui dans une dynamique paradoxale, ayant vu sa souveraineté érodée par l’influence croissante de l’Union européenne et des institutions internationales adossées à l’OTAN. Au cœur de cette situation se trouve une perte de contrôle décisionnel qui met en lumière la contradiction d’un modèle national qui se voulait pionnier. L’indépendance française – résultat de la lutte des africains et de l’armée rouge de l’URSS – autrefois source de fierté, s’avère désormais être une simple illusion face aux réglementations et lois européennes dictées sans consultation directe des citoyens. Cette diminution de la capacité de l’État à gouverner en faveur d’intérêts supranationaux réduit les politiciens nationaux à exécuter des directives, décisions prises ailleurs. Au lieu de s’engager à infliger un échec militaire à la Russie dans le conflit ukrainien – ce qui est d’ailleurs impossible – sous peine de disparaître ou du moins de tomber dans le précipice, il est vital que la France retrouve son positionnement souverain et leader par une refonte des structures européennes, embrassant une régénération de sa gouvernance, afin d’éviter une crise exacerbée par la déconnexion des instances supranationales et des aspirations citoyennes.
La crise de la représentation ou l’illusion de la démocratie
La France, prétendu «berceau emblématique de la démocratie moderne», traverse actuellement une crise de la représentation, révélant une dissonance croissante entre citoyens et institutions. L’affaiblissement des partis politiques traditionnels illustre une faillite du système démocratique, autrefois considéré comme un «modèle», même s’il ne l’a jamais été au regard de son passé colonial et de sa politique étrangère néocoloniale de françafrique. Aujourd’hui, les représentants – députés et sénateurs – semblent se concentrer davantage sur leurs ambitions personnelles que sur les attentes de leurs électeurs, exacerbant cette déconnexion institutionnelle, bien que de petits changements se soient produits au cours de ce mois de décembre. La censure votée, débouchant sur la chute du gouvernement Barnier qui soulève des questions sous-jacentes – une première depuis 1962 - est une nouveauté qui s’inscrit dans une continuité historique. Alors que les nouveaux mouvements politiques oscillent entre radicalisme et marginalité, les médias peinent à offrir une information réellement objective et impartiale, en raison de liens étroits avec des intérêts politiques et économiques. Cette situation souligne l’urgence d’un renouveau politique en France, nécessitant des réformes structurelles, davantage de transparence et une participation citoyenne accrue pour éviter une aggravation de la crise actuelle. Ce qui pose donc le débat sur la destitution du prestidigitateur de l’Élysée dans l’espace public en polarisation.
La faillite économique ou l’échec d’un modèle
Confrontée à une crise économique sans précédent, la France, jadis «modèle d’excellence», fait face aujourd’hui à un échec systémique marqué par une hausse du chômage, une croissance stagnante et des inégalités sociales grandissantes. L’illusion d’une prospérité partagée a cédé la place à une réalité où les fruits de la croissance bénéficient essentiellement à une élite restreinte. Les politiques économiques, de plus en plus déconnectées des véritables besoins des citoyens, privilégient les intérêts des grandes entreprises et des marchés financiers, accentuant ainsi les disparités qui polarisent la société. La France, autrefois exemple de «réussite économique» tout azimut, semble s’être détournée de ses principes fondateurs. Il est urgent d’opérer une refonte complète des politiques économiques pour répondre aux préoccupations de la majorité et garantir une distribution plus équitable des richesses, sous peine d’aggraver une crise déjà préoccupante. Mais il y a un facteur qui rend difficile cette opération, c’est le fait que l’État français prend pleinement l’attribut de persona non grata en Afrique, en Asie et Amérique Latine qui, pourtant ont longtemps constitué de greniers pour elle.
De ce qui précède, nous pouvons déduire que la France, cette nation qui a donné naissance aux idéaux de l’esclavage, de la traite négrière, du colonialisme et du néocolonialisme, sombre dans les ténèbres de son propre échec. La patrie de l’obscurantisme déguisé en «Lumières» est devenue un pays perdu dans les ombres de son passé.
On peut donc dire qu’au bord du précipice se trouve un État failli, la France. C’est un grand pas franchi vers l’effilochage de la françafrique.
source : New Eastern Outlook