Si « la démographie, c’est le destin », selon la formule attribuée à Auguste Comte, reprise par Éric Zemmour et Jordan Bardella, la France est dans un sacré pétrin.
Mais chut, il est interdit d’en parler. Ce sujet est aussi diabolisé que tabou. Une puerophobie et une maternophobie, qui va de pair, d’atmosphère règnent sur nos têtes.
Yaël Braun-Pivet, qui a pourtant elle-même cinq enfants, a reproché au Premier ministre de ne pas avoir parlé d’euthanasie, mais nullement de démographie. Il n’est question dans notre pays vieillissant que de retraite et de mort. Peut-être, au fait, la deuxième est-elle la seule solution envisagée pour la première ?
François Bayrou, à peine nommé Premier ministre, disait avoir devant lui l’Himalaya à grimper, mais en matière de retraites, ce serait plutôt la pyramide, non pas de Khéops, mais de Ponzi. Sans enfant pour assurer les cotisations futures, ce n’est pas jusqu’à 65 ans qu’il va falloir travailler, mais jusqu’à 95 ans, en déambulateur.
Qui appelle aujourd’hui, à avoir des enfants en Occident ? Elon Musk, qui a montré l’exemple, du reste, Orban et Meloni. Qui, en France, aux dernières élections, a parlé de démographie et propose une politique alignée sur l’Italie et la Hongrie ? Reconquête et le RN.
Pourquoi la gauche n’aime-t-elle pas les enfants ?
N’est-ce pas pourtant Victor Hugo, qui a écrit « Préservez-moi, Seigneur, préservez ceux que j’aime, frères, parents, amis et ennemis dans le mal triomphants, de jamais voir, Seigneur, l’été sans fleurs vermeilles, la cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles et la maison sans enfants. » Mais à l’époque, la gauche française ne détestait pas sa civilisation et ne redoutait donc pas les poupons, ce maillon de transmission. Pour être colonisé, il faut être colonisable, disait Senghor. Pour être remplacé aussi : qui va à la chasse perd sa place. Un féminisme pervers et schizophrène a convaincu la femme qu’elle devait tuer la mère, oubliant que dans 85 % des cas, c’était la même personne.
Il n’est pas une petite fille en maternelle qui ne souhaite être maman un jour. Il suffit de leur poser la question, elles lèvent le doigt très haut en chœur. Vingt ans plus tard, terminé.
Que s’est-il passé dans l’intervalle ? Elles ont été conditionnées. Dans un discours contradictoire, on les enjoint à ne pas se sacrifier pour la société (qui a besoin d’enfants), et à se sacrifier (si d’aventure elles avaient envie d’avoir des enfants) pour la planète déjà trop polluée. Dans les deux cas, le résultat est le même : il ne faut pas procréer.
Sur le média Konbini, on a pu voir voir, face caméra, une jeune femme prénommée Artoise qui affirmait s’être fait stériliser (ligaturer les trompes) à 23 ans. Elle explique qu’elle n’a eu aucun problème, qu’elle a été remboursée par la Sécu. À une époque où tout est réversible, le mariage, les études, le métier, on peut changer de tout, tout le temps même de sexe, on rend des filles de 23 ans qui ne savent rien de la maternité définitivement stériles, avec la bénédiction de la Sécu, c’est d’une violence extrême.
Et la gauche laïque ne voit même pas qu’elle se tire une balle dans le pied : car si ses propres enfants ont entendu son message malthusien cinq sur cinq, ceux qui sont attachés « religieusement » à la vie, continuent d’enfanter. Et justement, tiens, dimanche, c’est la Marche pour la vie.