Une mesure qui revient sur la table
Déjà évoquée en novembre 2024 par le Sénat dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), cette idée avait été rejetée par l’Assemblée nationale. Pourtant, le gouvernement persiste et signe, avec le soutien affiché de Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, qui déclare que cette mesure pourrait générer deux milliards d’euros en 2025 pour financer le déficit de la branche autonomie de la Sécurité sociale et les besoins croissants des Ehpad.
Concrètement, ces sept heures de travail gratuit pourraient être fractionnées : dix minutes de plus par semaine ou deux minutes par jour. Une autre option consisterait à supprimer un jour férié. Dans tous les cas, la responsabilité de l’application reviendrait aux entreprises ou aux branches professionnelles, selon un principe de « souplesse » vanté par le gouvernement.
Cette « contribution de solidarité par le travail » fait écho à la journée de solidarité créée en 2004.
Mais elle suscite une vive opposition, même au sein de la majorité. Michel Barnier, ancien Premier ministre, a exprimé ses réserves, soulignant que cette mesure est « complexe à mettre en œuvre » et incertaine quant à son rendement. Plusieurs députés, notamment à gauche, dénoncent une injustice sociale. François Ruffin (LFI) a qualifié cette proposition de « scandale », appelant à protéger les travailleurs déjà éprouvés par des charges excessives.
L’idée d’imposer ces heures supplémentaires gratuités intervient dans un contexte où les Français travaillent déjà avec un pouvoir d’achat en constante diminution du fait des hausses du coût de la vie, plus rapide que la hausse des salaires. Pendant ce temps, le gouvernement justifie cette mesure par un besoin de financement accru pour des secteurs délaissés ou mal gérés, comme celui des personnes âgées.
Une révolte silencieuse en gestation ?
Face à cette mesure, une question demeure : jusqu’à quel point les Français accepteront-ils d’être les boucs émissaires des défaillances étatiques et des administrations inefficaces ? La patience semble s’éroder au même rythme que le pouvoir d’achat, alors que les citoyens supportent déjà le poids écrasant des impôts et des charges.
Une fois encore, le gouvernement mise sur la résignation d’un peuple épuisé. Mais jusqu’à quand cette stratégie pourra-t-elle tenir avant de provoquer une fronde sociale d’ampleur ?
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