25/01/2025
Depuis janvier 2025, près de 1 500 communes françaises se retrouvent dans l’incapacité de s’assurer ou doivent composer avec des primes devenues insurmontables. Entre l’impact croissant des catastrophes climatiques et les répercussions des émeutes, les coûts des assurances ont atteint des niveaux jugés exorbitants, forçant certaines collectivités à renoncer purement et simplement à toute couverture.
En un an, le nombre de communes sans assurance a explosé, augmentant de 50 % par rapport à l’an dernier, une situation qui n’épargne pas les grandes agglomérations. Selon l’AMF, les primes d’assurance des collectivités ont bondi de 90 % entre 2018 et 2024. À Poitiers, par exemple, la municipalité a renoncé à assurer ses bâtiments publics face à la flambée des coûts. Tout comme le maire de Vesoul qui a connu une hausse de “100 000 euros de primes en 2019 à 300 000 euros en 2025”.
Les collectivités ne sont pas légalement obligées d’assurer leurs biens, mais cette absence de couverture représente un risque majeur. “Il faut que la commune, elle, ait un budget solide pour s’auto-assurer et justement financer par elle-même l’ensemble des dégâts qui seraient occasionnés par un incendie ou une inondation“, explique Alain Chrétien.
Cette flambée des coûts n’est pas seulement un problème financier. “Il y a un préjudice financier mais aussi un préjudice moral qui pèse sur les maires“, déplore Alain Chrétien. L’impact est d’autant plus marqué que les communes étaient habituées à des “périodes de vache grasse” où les assureurs répondaient favorablement aux besoins des collectivités. […]
01/12/2024
Les chiffres sont édifiants. Lors des violences urbaines de l’été 2023, 1 259 infractions ont été enregistrées en neuf jours. Soit 80 % de plus par rapport à l’année précédente. Parmi les biens dégradés, des équipements sportifs, des bibliothèques, des écoles, des mairies…
C’est le cas à Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) où une quarantaine d’individus s’en sont pris à la mairie, qui accueille aussi le centre d’action sociale : 90 % du bâtiment est rendu inutilisable. Quelques mois avant, l’assurance de la commune avait mis fin à son contrat dommages aux biens.
Le nouveau contrat, passé avec la SMACL Assurances (une mutuelle d’assurance dédiée aux collectivités locales) était identique en termes de conditions – avec quand même une hausse des cotisations -, sauf pour un point : le risque en cas d’émeutes et de violences urbaines. « Ils nous ont collé une franchise à 2 millions d’euros, peste le maire (LR) Didier Gonzales. C’est une manière extrêmement habile de nous dire qu’en dessous, il faudrait faire sans eux. Sauf si toute la ville brûle, on ne touchera jamais d’indemnités. »
Cet exemple, un parmi tant d’autres, a poussé Alain Chrétien, vice-président de l’Association des maires de France et maire (Horizons) de Vesoul (Haute-Saône), et Jean-Yves Dagès, ancien président de Groupama, à émettre une recommandation auprès du gouvernement : la création d’une dotation similaire à celle de solidarité versée aux collectivités victimes d’événements climatiques. […]