
Un compte X qui dérange Mediapart
Le compte de cette professeur, désormais supprimé, rassemblait plus de 55.000 abonnés, sur X. Action des Femen, arrestation d’influenceurs algériens, match de Coupe du monde, faits divers… sous pseudo, « Sans Drap », qui se présentait avec « une dose de patriotisme, un peu de beurre salé, une louche d’amour des animaux et une pincée d’humour », réagit alors régulièrement à l’actualité nationale. Chacune de ses publications fait abondamment réagir. Il n’en faut pas moins pour attirer l’attention de Mediapart, qui décidera d’épingler publiquement l’auteur de ce compte anonyme. À croire que toutes les occasions sont bonnes pour s'en prendre à l'enseignement catholique...
Le journal fondé par Edwy Plenel accuse ainsi « Sans Drap » de « déverse[r] un torrent de messages haineux, souvent à caractère islamophobe ». S. aurait même, selon la journaliste, « une obsession contre l’islam et les femmes qui portent le voile ». Pire : « à cette islamophobie décomplexée s’ajoutent des publications à caractère raciste », s’indigne Mediapart. Pour le quotidien, ces prises de positions sur X sont incompatibles avec son métier de professeur. Pourtant, la journaliste, auteur du papier à charge, le concède elle-même, « S. n’aurait jamais manifesté de comportement inapproprié envers les élèves ou les parents ». La direction diocésaine, interrogée à ce propos par nos confères du Télégramme, le confirme : « Les opinions de cette personne n’ont jamais transpiré dans son travail ou été exprimées au sein de l’établissement. Nous n’avons eu aucune remontée des élèves ou des familles sur la qualité de son enseignement ou son attitude. » L’enseignante n’a par ailleurs, pour l'heure, jamais été sanctionnée pour ses propos. Alerté, le rectorat explique suivre la situation avec son service juridique.
Une enseignante mise en danger
L’article et les méthodes utilisées - désigner une enseignante anonyme à la vindicte populaire et l’accuser d’islamophobie - n’ont pas manqué d’être critiqués par de nombreux journalistes. Hadrien Mathoux, directeur adjoint de Marianne, s’indigne ainsi : « Mediapart fournit donc le nom et la localisation de l'établissement, la matière qu'enseigne la professeure en question ainsi que son prénom. En dehors du peu d'intérêt de l'info, il suffit qu'un fou furieux prenne connaissance de l'article pour que la prof soit en danger… » Eugénie Bastié, du Figaro, dénonce quant à elle « l’esprit de délation » du journal d’Edwy Plenel.
*Le prénom de l'enseignante a été volontairement anonymisé
Clémence de Longraye
https://www.bvoltaire.fr/quand-mediapart-denonce-une-enseignante-accusee-dislamophobie/