Lundi 21 avril, l'économiste Thomas Porcher était ainsi de passage sur France Inter afin de dénoncer ce « mépris à l’égard de ceux qui font tourner les universités ». Il a pointé du doigt ce qu’il voit comme un paradoxe à vouloir importer des chercheurs américains « alors qu'on a du mal à retenir les meilleurs chercheurs français ». « Il faudrait s'occuper d'abord de ces enseignants-là plutôt que d'accueillir des enseignants étrangers », a-t-il avancé. Pas faux.
Mais il faut dire que « l’économiste » risque d’être directement impacté par cette immigration nouvelle. Il se trouve en effet que Thomas Porcher arrondit ses fins de mois en donnant des cours dans une école de commerce, la Paris School of Business. Une position que certains nouveaux venus pourraient possiblement lui envier. « Pour les chercheurs moyens, comme c’était mon cas, c’était un problème de trouver un poste ! », se défend-il avec une sincérité confondante.
L’arroseur arrosé
Pourtant, il fut un temps pas si lointain où celui qui déplore aujourd’hui « la précarité à l’université » n’avait que faire des travailleurs mis en difficulté par la main-d’œuvre immigrée. Dans l’émission Balance ton post, en 2019, notre homme s’était ri d’un sondage montrant que l'immigration était la première préoccupation de ses concitoyens. « Pour les Français, l’immigré va voler l’emploi du Français, ce qui est faux !, pérorait-il alors, quand son propre emploi n’était pas encore menacé. On tape toujours sur le plus faible. On trouve toujours un coupable ! Et là, le coupable c’est l’immigré ! »
En juin 2024, le même avait étrillé le programme du RN sur la question de l’immigration, « un programme xénophobe de priorité nationale » nous disait-il à l’époque. Alors, Thomas, c’est qui le « xénophobe » aujourd’hui ?
L’hypocrisie de la gauche mondaine
Thomas Porcher est une parfaite illustration de cette gauche hypocrite, qui se garde bien de mettre en application les leçons qu'elle dispense aux Français à longueur de journée. Ces valeurs d’ouverture et de pseudo progrès qu’elle professe au quidam sont ce que le sociologue Rob Henderson a désigné sous le terme de « croyances de luxe ». Il s’agit d’idée et de théories manifestées par des gens qui, en vertu de leur statut ou de leur niveau d’études, n’ont pas à en subir le coût social.
Dans le cas de M. Porcher, la « croyance de luxe » est celle de l’accueil inconditionnel des étrangers et du rejet de la préférence nationale. Un enseignant du supérieur comme lui n'avait pas à craindre la concurrence d'une immigration sous-éduquée, comme c'est souvent le cas en France. Mais l’arrivée de chercheurs américains a visiblement changé sa vision des choses…
La diversité et le vivre-ensemble, c’est bon pour les autres. Jamais pour soi. Pendant qu’ils courent les plateaux télé pour chanter les louanges de l’immigration de masse, les sans-frontiéristes mettent leurs enfants à l’abri dans les écoles privées, évitent les OuiGo et le RER comme la peste, vivent dans de beaux quartiers grillagés, partent en vacances dans des lieux privilégiés et font du sport dans des clubs privés. Pas folle, la guêpe.