« Le candidat au droit d’asile en France ne peut être sanctionné pour son entrée irrégulière et bénéficie de droits identiques à ceux des nationaux », précisait Xavier Driencourt, ancien ambassadeur en Algérie et ex-juge de la CNDA. Or, selon le rapport annuel de l’OFPRA, 663.241 personnes bénéficient du droit d’asile, en France, un chiffre multiplié par trois en dix ans, puisqu’on en comptait un peu moins de 200.000, en 2014. En 2004, 65.600 demandes d’asile étaient enregistrées. Vingt ans plus tard, ce chiffre a doublé : on dénombrait, en 2024, 153.715 demandes d’asile. Pour la septième année consécutive, l’Afghanistan est le premier pays d’origine des demandeurs. La décision de la CNDA d’accorder le droit d’asile à « l’ensemble des femmes afghanes » en 2024 à la même époque de l’année participe de ce phénomène. Ce qui fait dire à Éric Zemmour : « La Cour nationale du droit d’asile a pris l’habitude d’attendre l’été pour fomenter ses mauvais coups. »
Reprendre le contrôle de notre politique migratoire
À l’UDR, Éric Ciotti a qualifié cette décision de « boîte de Pandore ». Au Rassemblement national, on tire l’alarme. Marine Le Pen dénonce une « folie pure ». « Quand vont-ils arrêter de fragiliser notre pays avec des décisions idéologiques et dangereuses pour l’équilibre de notre société ? », s’interroge, sur X, la députée du Pas-de-Calais.
Contactée par BV, l’eurodéputée RN Pascale Pierrat constate « un champ d’application » du droit d’asile « de plus en plus large », car « certaines institutions obéissent à une idéologie immigrationniste ». Cette ancienne magistrate, spécialiste du droit des étrangers, plaide pour un travail « crédible et sérieux » au RN. Avec une politique « réaliste ». « C'est tout un système qui est à reconstruire pour reprendre le contrôle de l'immigration. » Il ne s’agit pas pour autant de supprimer le droit d’asile en France. En revanche, il convient de « reprendre les règles les unes après les autres » pour revenir à une situation raisonnable. L’élue souhaite « inverser les flux migratoires » et désigne un principal responsable : l’Union européenne. Pour redevenir maître de notre politique migratoire, l’urgence est de « réaffirmer la primauté du droit national sur le droit européen ». Le Rassemblement national compte sur un référendum pour arriver à cette fin.