La menace russe ?
Dans le discours occidental dominant, la Russie est dépeinte comme une menace militaire imminente, prête à envahir l'Europe et à déstabiliser l'ordre mondial.
Mais soyons réalistes : cette "menace" mérite un gros LOL. Derrière les alarmes sur les tanks russes et les missiles hypersoniques se cache une réalité bien plus prosaïque et économique.
La guerre en Ukraine, prolongée et amplifiée par l'OTAN, n'est pas tant une réponse à une agression territoriale ( en fait une légitime défense face à l’avancée de l OTAN près de ses frontières) qu'un outil stratégique pour anéantir la concurrence économique russe, préserver l'hégémonie du dollar américain et démanteler les BRICS – ce bloc émergent qui ose défier l'Occident.
Examinons cela à travers des faits et analyses récentes, en juillet 2025, alors que les tensions géopolitiques atteignent de nouveaux sommets.
La "menace" russe : plus économique que militaire
La Russie n'est pas seulement un acteur militaire ; elle représente une menace existentielle pour le système économique occidental dominé par les États-Unis.
Malgré les sanctions massives imposées depuis 2014 (et intensifiées en 2022), l'économie russe a montré une résilience remarquable. Son PIB a rebondi, soutenu par une réorientation vers l'Asie et les BRICS, avec une croissance prévue à 3,2 % en 2025 selon le FMI.
Mais ce qui effraie vraiment Washington et Bruxelles, c'est le rôle de Moscou dans la dédollarisation mondiale. Vladimir Poutine pousse activement les BRICS à s'affranchir du dollar, en promouvant un nouveau système de paiement international pour minimiser les "risques politiques extérieurs".
En 2024, au sommet de Kazan, les BRICS ont discuté de la saisie des réserves russes en dollars par l'Occident, alarmant d'autres pays et accélérant la quête d'alternatives.
Imaginez : une Russie qui vend son pétrole en yuans ou en roubles, contournant le pétrodollar qui sous-tend la suprématie US depuis les années 1970. C'est exactement ce qui se passe. En 2023, plus de 50 % des transactions russes avec la Chine étaient en yuans, un bond accéléré par la guerre en Ukraine.
Cette "menace" économique n'est pas un LOL ; elle érode le privilège exorbitant du dollar, qui permet aux US d'imprimer de la monnaie sans fin pour financer leurs déficits (35 trillions de dollars en 2025).
La guerre en Ukraine : un proxy pour anéantir la Russie économiquement.
La guerre en Ukraine n'est pas un accident historique ; elle est un instrument pour affaiblir la Russie sur le plan économique. Les États-Unis et l'OTAN préparent un conflit prolongé – avec des budgets militaires records (1 100 milliards de dollars pour la Russie en 2025, mais l'OTAN dépasse les 1 300 milliards) – non pour "défendre la démocratie", mais pour drainer les ressources russes et isoler Moscou des marchés mondiaux.
Des analyses soulignent que les sanctions ont gelé 300 milliards de dollars d'actifs russes, une mesure qui alarme les BRICS et pousse à la dédollarisation.
Cette stratégie vise à "anéantir" la menace économique russe : en prolongeant le conflit, l'Occident espère épuiser la Russie, forçant une dépendance accrue vis-à-vis de la Chine tout en freinant ses exportations d'énergie et de céréales.
Résultat ?
Une Russie affaiblie ne peut plus mener la charge contre le dollar. Mais ironie du sort : cela a renforcé les liens Russie-Chine, avec Pékin déclarant qu'il "ne laissera pas la Russie perdre".
La guerre, au lieu de détruire, accélère la multipolarité. Le maintien du dollar : au cœur de l'impérialisme US.
Le dollar est le pilier de l'hégémonie américaine. Il représente 44 % des transactions mondiales et permet aux US d'exercer un "droit de regard" extraterritorial via des sanctions.
La Russie, en promouvant des paiements en devises nationales au sein des BRICS, menace ce système. Au sommet de Kazan en 2024, Poutine a poussé pour une monnaie commune BRICS, adossée à l'or ou à des cryptos, pour contourner le dollar.
Donald Trump, de retour au pouvoir en 2025, a multiplié les menaces : droits de douane de 100 % sur les BRICS s'ils affaiblissent le dollar.
Cela n'est pas une coïncidence ; c'est une guerre économique déclarée pour préserver le "roi dollar".
Sans lui, les US perdraient leur capacité à financer des déficits massifs et à imposer des sanctions unilatérales. La Russie, en tant que leader de la dédollarisation (avec des échanges en yuans grimpant à 53 % en 2024), est la cible prioritaire.
La guerre comme diversion parfaite des crises internes en UE et aux USA
Au-delà de ces objectifs géostratégiques, une guerre ou une mobilisation tournée vers la guerre sert d'excellente diversion aux problèmes internes croissants en Union européenne et aux États-Unis.
Les deux blocs font face à une érosion massive du pouvoir d'achat : selon l'étude du Ludwig Institute for Shared Economic Prosperity, 60 % des ménages américains ne parviennent pas à atteindre un niveau de vie minimal en 2023, avec une baisse réelle de 4 % depuis 2001 due à l'inflation des coûts essentiels.
En Europe, des tendances similaires émergent, avec une inflation persistante et des inégalités exacerbées par les sanctions contre la Russie, qui ont fait grimper les prix de l'énergie et des denrées alimentaires.
Cette situation va s'aggraver inéluctablement avec la prochaine chute du dollar, accélérée par la dédollarisation des BRICS. Des experts prédisent un crash majeur du dollar en 2025, avec sa part dans les réserves mondiales tombée à 52 % (contre 70 % en 2000), en raison des initiatives BRICS pour promouvoir des monnaies locales et alternatives.
Une dépréciation du dollar rendrait les importations plus chères, aggravant la crise pour les classes moyennes et basses déjà frappées.
Historiquement, les guerres ont souvent servi de diversion à ces crises domestiques.
Par exemple, la Grande Dépression des années 1930 a contribué à l'escalade vers la Seconde Guerre mondiale, unifiant les populations autour d'un ennemi externe et stimulant l'économie via des dépenses militaires.
De même, la guerre froide et des conflits comme le Vietnam ont détourné l'attention des inégalités internes aux US.
En 2025, amplifier la "menace russe" permet à l'UE et aux USA de justifier des budgets militaires gonflés (boostant l'industrie de défense) tout en occultant les échecs économiques internes, comme la stagnation des salaires face à l'inflation.
La destruction des BRICS : diviser pour régner
Les BRICS+ (11 pays en 2025, représentant 35 % du PIB mondial et près de la moitié de la population) sont le vrai cauchemar de l'Occident.
Ce bloc, surpassant le G7 en PIB PPA, pousse pour une monnaie commune et un fonds de réserve alternatif au FMI.
La guerre contre la Russie vise à démanteler cela : en isolant Moscou, l'Occident espère diviser les BRICS, exploitant les rivalités (comme Sino-Indienne) et les pressions économiques.
Trump menace les BRICS de sanctions s’ ils abandonnent le dollar, tandis que des sommets comme Kazan montrent une unité croissante contre l'hégémonie US.
Mais les BRICS résistent : leur banque de développement (100 milliards de dollars) et leur contingent de réserve challengent directement les institutions de Bretton Woods.
La "destruction" visée pourrait backfirer, accélérant l'essor d'un monde multipolaire.
Conclusion : Le LOL de l'histoire
La "menace -LOL de la Russie" n'est qu'un écran de fumée pour masquer une guerre économique impitoyable. ( la guerre n est que la compétition économique par d autres moyens « Clauswitz »
En prolongeant le conflit en Ukraine, l'Occident cherche à écraser la concurrence russe, sauvegarder le dollar et briser les BRICS, tout en détournant l'attention des crises internes comme la chute du pouvoir d'achat et l'imminent déclin du dollar.
Pourtant, comme l'histoire des guerres passées (Irak, Libye) nous l'enseigne, ces rapines impérialistes souvent renforcent les résistances. En 2025, avec les BRICS plus forts que jamais et la Chine en soutien, cette stratégie pourrait bien précipiter la fin de l'unipolarité américaine. À bon entendeur, salut – ou plutôt, LOL.
photo : quand on veut noyer son chien, on l'accuse d'avoir la rage !
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-menace-lol-russe-262335