Un mois plus tard, une nouvelle « flotille pour la liberté » larguait les voiles pour voguer vers Gaza. Le Handala quittait Syracuse (Italie) le 13 juillet et emmenait à son bord 21 passagers, dont deux élus du parti de Jean-Luc Mélenchon : l’eurodéputée Emma Fourreau et la députée du Val-d’Oise Gabrielle Cathala. Dans la nuit de samedi à dimanche, les autorités israéliennes interceptaient les corsaires d’un soir. Lundi 28 juillet, la députée insoumise atterrissait à Roissy après avoir entamé une grève de la faim de 24 heures. « Je suis arrivée en France ce soir après avoir été kidnappée par l’armée israélienne puis retenue illégalement pendant 41 heures », a-t-elle déploré, avant d’apparaître, dès le mardi, sur les plateaux de télévision. Et de tenter de monter vainement en épingle ce qui serait un scandale d’État.
Rima Hassan appelle à boycotter Coca-Cola
Alors, face à l’iniquité, La France insoumise se donnait à nouveau rendez-vous mardi soir, place de la République, pour « demander la libération de l’ensemble de l’équipage du Handala ». Les passagers du navire dénoncent être victimes d’un « racisme systémique, structurel » de la part de la police israélienne. La députée Gabrielle Cathala raconte à Libération les pires sévices qu’elle a endurés durant sa captivité de 41 heures : « Ils faisaient exprès de parler fort, de mettre de la musique sur leur téléphone, de nous faire attendre pour pouvoir aller aux toilettes. » L’élue s’est fait confisquer quatre livres d’histoire de la Palestine qu’elle transportait dans son sac. « La Palestine, ça n’existe pas », argumentent les policiers. La députée européenne Emma Fourreau a été expulsée d’Israël mardi après-midi avec les trois autres Français.
Place de la République, ce sont quelque 300 personnes qui sont venues défendre ceux qui sont encore retenus. Une maigre poignée de militants les plus acharnés qui n’ont pas encore troqué leurs convictions pour leurs serviettes de plage. Rima Hassan y avait mis pourtant tout son cœur, pour soutenir la mobilisation. La parlementaire a même lancé une campagne de boycott « massif » contre les « entreprises complices du génocide à Gaza et de la colonisation israélienne ». Coca-Cola, dont la « franchise en Israël opère dans des colonies illégales », Carrefour, qui a « envoyé des colis alimentaires aux soldats israéliens qui participent au génocide à Gaza », McDonald's dont la franchise « a offert des repas aux militaires israéliens commettant le génocide des Palestiniens à Gaza et en a fait un élément publicitaire sur ses réseaux sociaux ».
Une « comédie de petite-bourgeoise révolutionnaire en carton »
Gabrielle Cathala profite de ses plateaux pour vanter la capacité des Palestiniens à opérer démocratiquement des choix : « Les Palestiniens sont souverains sur leur territoire, […] s'ils veulent choisir le Hamas, ils ont le droit de choisir le Hamas, c’est déplorable, mais c’est le cas. »
Face à l’argument de kidnapping défendu par la parlementaire insoumise, le député RN du Nord Sébastien Chenu a dénoncé un « cirque » et une « comédie de petite-bourgeoise révolutionnaire en carton » en interpellant, sur X, sa collègue à l’Assemblée nationale : « Les seuls kidnappés, ce sont les otages retenus par le Hamas. Vous n’avez aucun respect pour eux, jamais un mot, et vous êtes allée faire de la récupération répugnante en vous amusant sur un rafiot pour revenir au chaud faire votre com’. »